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Weather Festival : le Grand Pari(s) de la Techno
Pour sa seconde édition, le Weather Festival dédié aux musiques électroniques a vu grand. Tellement grand que ce week-end s'annonce historique. Jamais un si grand festival techno n'aura été organisé à Paris et en banlieue. Car le Weather, qui débute vendredi soir à Paris, passe le périphérique avec un énorme rassemblement au Bourget samedi puis un atterrissage sur l'île Seguin lundi.
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Temps de lecture : 7min
Avis de temps radieux sur la techno
Ce long week-end de Pentecôte passera pour les festivaliers en un éclair. Pas le temps de s'ennuyer avec le menu pantagruélique qu'ont concocté les activistes techno de Surprize. Dans trois lieux principaux vont se succéder une centaine d'artistes, dont les légendes de Detroit Underground Resistance (avec Mad Mike en personne), Derrick May et Moodymann, mais aussi de jeunes pousses anglaises en pleine ascension telles que Ben UFO et Blawan (ici pour son projet Trade avec Surgeon) et des Français prometteurs comme le duo Hold Youth, Ben Vedren ou S3A, repéré récemment par Laurent Garnier.
L'an passé, la première édition du Weather Festival avait attiré 25.000 personnes, notamment à Montreuil. Ses organisateurs en espèrent cette année le double au total, de vendredi à lundi. Un pari un peu fou mais mûrement réfléchi par l'équipe qui révolutionne depuis deux ans les pratiques du clubbing dans la capitale, avec ses après-midi dominicales et désormais ses nuits, à bord de la péniche Concrete amarrée port de la Rapée (12e). Le Weather festival est une extension naturelle de ces rendez-vous incontournables du parcours électronique connus pour leur programmation exigeante. Objectif : créer un festival européen qui compte
"Le Weather c'est le prolongement des Concrete, avec notre vision musicale et une ambition à travers le Grand Paris", explique Brice Coudert, directeur artistique de l'évènement. "Nous voulions toucher un public plus large et créer un festival européen de musique techno qui compte, comme Time Warp en Allemagne, Sonar en Espagne ou les Nuits sonores de Lyon."
Passer le périphérique n'est pas un hasard : cela leur tient particulièrement à cœur. "Le Grand Paris est une volonté politique qui n'arrivera sans doute pas avant dix ans alors que nous, nous avons déjà un pied dedans, humainement et culturellement. D'abord, nous sommes nous-mêmes de banlieue", souligne Brice Coudert. "Ensuite, Paris est petit et cloisonné et laisse peu de place à l'organisation d'évènements d'envergure. Enfin, nous avons la volonté de mélanger les publics, aussi bien parisiens que banlieusards, comme à la Concrete, mais aussi un public européen."
Amener le public vers des artistes de qualité
L'ambition, est aussi, depuis le début, d'éduquer le public. Car les têtes chercheuses de Surprize sont un peu les croisés du BPM dans la capitale : "la musique que nous proposons est pointue mais elle s'adresse à tout le monde", assure Brice Coudert. "Notre but est de toucher un maximum de gens en les amenant à écouter la techno qu'on aime, toujours de qualité, plutôt que David Guetta."
Concrètement, le festival s'articule autour de trois lieux : l'Institut du Monde Arabe à Paris, pour le coup d'envoi du festival vendredi soir. Puis au Parc des Exposition du Bourget de samedi midi à dimanche matin 10h et enfin sur la pelouse de l'ïle Seguin (Boulogne) lundi de midi à 22h. Suivez le guide.
VENDREDI à l'Institut du Monde Arabe puis dans les clubs
"Jack Lang, président de l'Institut du Monde Arabe, souhaitait amener dans le lieu d'autres cultures", se souvient Brice Coudert. "Il nous a proposé d'utiliser le parvis de l'institut pour lancer le festival. D'abord c'est un super spot. Mais comme c'est un lieu culturel, cela nous a permis aussi de travailler sur la proposition musicale. Nous n'avons prévu que du Live, très pointu, pour montrer que la musique électronique s'écoute et que ce n'est pas que pour la faire fête en club. Pour tout dire, cette soirée risque de ressembler davantage à un concert de jazz qu'à un set de techno."
Au menu : Mount Kimbie, "un groupe anglais dans la lignée dubstep de James Blake, très musical", Moritz Von Oswald, pape de la minimale berlinoise associé dans un live tout nouveau avec Max Loderbauer et le batteur de Fela Tony Allen. Et enfin en guise de pièce de résistance, Timeline, le projet techno-jazz des légendes du label de Detroit Underground Resistance qui fait dialoguer instruments acoustiques et digitaux.
Une soirée à prolonger toute la nuit dans différents clubs de la capitale (Rex club, Machine du Moulin Rouge, Batofar et Concrete), pour le volet OFF du festival. SAMEDI au Bourget : quatre scènes et quatre atmosphères
Au Parc des Expositions du Bourget, un vaste lieu de 100.000 m2, quatre scènes différentes, dont deux en plein-air, accueillent les festivaliers de samedi à midi à dimanche 10h du matin.
Chaque scène porte le nom d'une saison : Printemps, Eté, Automne, Hiver. Cela peut aider à se repérer : pour le Printemps, de la tek-house au menu (comme Ricardo Villalobos ou Seth Troxler), pour l'Eté de la house plus chaude (comme Moodymann ou Motor City Drum Ensemble), pour l'Automne de la techno pure et dure (comme Ben Klock ou Luke Slater) et pour l'Hiver on s'endurcit encore un peu avec de la hard-tek (comme Len Faki ou Manu Le Malin).
Les festivaliers les plus endurants, qui ne voudront louper ni Seth Troxler ni Trade ni Manu Le Malin prévus en fin de nuit, devraient pouvoir se ressourcer. Des espaces lounge pour manger, pour se poser et même pour s'allonger sont prévus, selon les organisateurs. Les ratés de la première édition (chaleur étouffante, manque de points d'eau) sont à mettre au compte "d'un propriétaire escroc qui nous avait vendus des choses qui n'existaient pas comme la climatisation et contre lequel nous avons depuis porté plainte", explique Brice Coudert.
"Cette année, nous travaillons avec des gens plus professionnels et nous avons pensé au confort du public. Nous avons tout fait pour qu'il y ait le moins de queue possible partout, y compris aux toilettes. Et plutôt qu'un vestiaire, nous avons prévu 10.000 casiers où les gens pourront déposer leurs affaires et venir les rechercher quand ils le souhaitent de façon autonome. On annonce 28° samedi : ça laisse la possibilité de danser torse nu l'après-midi et de venir se changer ensuite avec des vêtements déposés dans le casier."
LUNDI danseurs et légendes house sur l'ïle Seguin
Pour ceux qui auront encore des jambes et des oreilles après cet assaut sonique, rendez-vous dans la verdure en ce lundi férié (de Pentecôte) sur l'île Seguin. Il y en aura cette fois autant pour les yeux que pour les oreilles avec l'école de danse Juste Debout.
"Il faut savoir que beaucoup de danseurs dits hip-hop dansent sur de la house music", explique Brice Coudert. "Juste Debout organise chaque année à Bercy un concours de danse qui réunit 16.000 personnes venues du monde entier. L'an dernier, pour l'after du festival, nous les avons invités et la rencontre a été magique. Sur l'île Seguin, un chapiteau abritera lundi un concours avec un vrai jury de professionnels venus notamment des Etats-Unis et du Japon. Le concours aura lieu au son des djs de Juste Debout comme Tijo Aimé et Master H."
"Ensuite, le collectif 3 Chairs (constitué des légendes Moodymann, Theo Parrish, Rick Wilwhite et Marcellus Pittman) prendra les commandes. Mais face à la scène, nous allons dresser un podium surélevé où les 60 danseurs de Juste Debout danseront au milieu de la foule. Ce jour-là, nous avons aussi deux autres scènes, une de Techno avec Bloc et Precept et une autre de UK Bass avec Ben UFO, la star anglaise venue du Dubstep, capable de mixer de tout grâce à son énorme culture." Party Up !
Le Weather Festival 2014 se déroule du 6 au 9 juin : tout le programme ici
Ce long week-end de Pentecôte passera pour les festivaliers en un éclair. Pas le temps de s'ennuyer avec le menu pantagruélique qu'ont concocté les activistes techno de Surprize. Dans trois lieux principaux vont se succéder une centaine d'artistes, dont les légendes de Detroit Underground Resistance (avec Mad Mike en personne), Derrick May et Moodymann, mais aussi de jeunes pousses anglaises en pleine ascension telles que Ben UFO et Blawan (ici pour son projet Trade avec Surgeon) et des Français prometteurs comme le duo Hold Youth, Ben Vedren ou S3A, repéré récemment par Laurent Garnier.
L'an passé, la première édition du Weather Festival avait attiré 25.000 personnes, notamment à Montreuil. Ses organisateurs en espèrent cette année le double au total, de vendredi à lundi. Un pari un peu fou mais mûrement réfléchi par l'équipe qui révolutionne depuis deux ans les pratiques du clubbing dans la capitale, avec ses après-midi dominicales et désormais ses nuits, à bord de la péniche Concrete amarrée port de la Rapée (12e). Le Weather festival est une extension naturelle de ces rendez-vous incontournables du parcours électronique connus pour leur programmation exigeante. Objectif : créer un festival européen qui compte
"Le Weather c'est le prolongement des Concrete, avec notre vision musicale et une ambition à travers le Grand Paris", explique Brice Coudert, directeur artistique de l'évènement. "Nous voulions toucher un public plus large et créer un festival européen de musique techno qui compte, comme Time Warp en Allemagne, Sonar en Espagne ou les Nuits sonores de Lyon."
Passer le périphérique n'est pas un hasard : cela leur tient particulièrement à cœur. "Le Grand Paris est une volonté politique qui n'arrivera sans doute pas avant dix ans alors que nous, nous avons déjà un pied dedans, humainement et culturellement. D'abord, nous sommes nous-mêmes de banlieue", souligne Brice Coudert. "Ensuite, Paris est petit et cloisonné et laisse peu de place à l'organisation d'évènements d'envergure. Enfin, nous avons la volonté de mélanger les publics, aussi bien parisiens que banlieusards, comme à la Concrete, mais aussi un public européen."
Amener le public vers des artistes de qualité
L'ambition, est aussi, depuis le début, d'éduquer le public. Car les têtes chercheuses de Surprize sont un peu les croisés du BPM dans la capitale : "la musique que nous proposons est pointue mais elle s'adresse à tout le monde", assure Brice Coudert. "Notre but est de toucher un maximum de gens en les amenant à écouter la techno qu'on aime, toujours de qualité, plutôt que David Guetta."
Concrètement, le festival s'articule autour de trois lieux : l'Institut du Monde Arabe à Paris, pour le coup d'envoi du festival vendredi soir. Puis au Parc des Exposition du Bourget de samedi midi à dimanche matin 10h et enfin sur la pelouse de l'ïle Seguin (Boulogne) lundi de midi à 22h. Suivez le guide.
VENDREDI à l'Institut du Monde Arabe puis dans les clubs
"Jack Lang, président de l'Institut du Monde Arabe, souhaitait amener dans le lieu d'autres cultures", se souvient Brice Coudert. "Il nous a proposé d'utiliser le parvis de l'institut pour lancer le festival. D'abord c'est un super spot. Mais comme c'est un lieu culturel, cela nous a permis aussi de travailler sur la proposition musicale. Nous n'avons prévu que du Live, très pointu, pour montrer que la musique électronique s'écoute et que ce n'est pas que pour la faire fête en club. Pour tout dire, cette soirée risque de ressembler davantage à un concert de jazz qu'à un set de techno."
Au menu : Mount Kimbie, "un groupe anglais dans la lignée dubstep de James Blake, très musical", Moritz Von Oswald, pape de la minimale berlinoise associé dans un live tout nouveau avec Max Loderbauer et le batteur de Fela Tony Allen. Et enfin en guise de pièce de résistance, Timeline, le projet techno-jazz des légendes du label de Detroit Underground Resistance qui fait dialoguer instruments acoustiques et digitaux.
Une soirée à prolonger toute la nuit dans différents clubs de la capitale (Rex club, Machine du Moulin Rouge, Batofar et Concrete), pour le volet OFF du festival. SAMEDI au Bourget : quatre scènes et quatre atmosphères
Au Parc des Expositions du Bourget, un vaste lieu de 100.000 m2, quatre scènes différentes, dont deux en plein-air, accueillent les festivaliers de samedi à midi à dimanche 10h du matin.
Chaque scène porte le nom d'une saison : Printemps, Eté, Automne, Hiver. Cela peut aider à se repérer : pour le Printemps, de la tek-house au menu (comme Ricardo Villalobos ou Seth Troxler), pour l'Eté de la house plus chaude (comme Moodymann ou Motor City Drum Ensemble), pour l'Automne de la techno pure et dure (comme Ben Klock ou Luke Slater) et pour l'Hiver on s'endurcit encore un peu avec de la hard-tek (comme Len Faki ou Manu Le Malin).
Les festivaliers les plus endurants, qui ne voudront louper ni Seth Troxler ni Trade ni Manu Le Malin prévus en fin de nuit, devraient pouvoir se ressourcer. Des espaces lounge pour manger, pour se poser et même pour s'allonger sont prévus, selon les organisateurs. Les ratés de la première édition (chaleur étouffante, manque de points d'eau) sont à mettre au compte "d'un propriétaire escroc qui nous avait vendus des choses qui n'existaient pas comme la climatisation et contre lequel nous avons depuis porté plainte", explique Brice Coudert.
"Cette année, nous travaillons avec des gens plus professionnels et nous avons pensé au confort du public. Nous avons tout fait pour qu'il y ait le moins de queue possible partout, y compris aux toilettes. Et plutôt qu'un vestiaire, nous avons prévu 10.000 casiers où les gens pourront déposer leurs affaires et venir les rechercher quand ils le souhaitent de façon autonome. On annonce 28° samedi : ça laisse la possibilité de danser torse nu l'après-midi et de venir se changer ensuite avec des vêtements déposés dans le casier."
LUNDI danseurs et légendes house sur l'ïle Seguin
Pour ceux qui auront encore des jambes et des oreilles après cet assaut sonique, rendez-vous dans la verdure en ce lundi férié (de Pentecôte) sur l'île Seguin. Il y en aura cette fois autant pour les yeux que pour les oreilles avec l'école de danse Juste Debout.
"Il faut savoir que beaucoup de danseurs dits hip-hop dansent sur de la house music", explique Brice Coudert. "Juste Debout organise chaque année à Bercy un concours de danse qui réunit 16.000 personnes venues du monde entier. L'an dernier, pour l'after du festival, nous les avons invités et la rencontre a été magique. Sur l'île Seguin, un chapiteau abritera lundi un concours avec un vrai jury de professionnels venus notamment des Etats-Unis et du Japon. Le concours aura lieu au son des djs de Juste Debout comme Tijo Aimé et Master H."
"Ensuite, le collectif 3 Chairs (constitué des légendes Moodymann, Theo Parrish, Rick Wilwhite et Marcellus Pittman) prendra les commandes. Mais face à la scène, nous allons dresser un podium surélevé où les 60 danseurs de Juste Debout danseront au milieu de la foule. Ce jour-là, nous avons aussi deux autres scènes, une de Techno avec Bloc et Precept et une autre de UK Bass avec Ben UFO, la star anglaise venue du Dubstep, capable de mixer de tout grâce à son énorme culture." Party Up !
Le Weather Festival 2014 se déroule du 6 au 9 juin : tout le programme ici
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