Cet article date de plus d'onze ans.
Thomas VDB chante Daft Punk et c'est à mourir de rire
Alerte ! Thomas VDB et l'humour c'est fini. "J'abandonne pour faire de la French Touch", explique-t-il sérieusement en préambule de son nouveau spectacle au Point Virgule. Suivent soixante minutes échevelées et hilarantes par un sous-doué mal embouché, faux-vrai fan de Daft Punk qui a tout compris de travers et chante. Faux, évidemment.
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Harder, better, faster, stronger
Il déboule sur scène dûment casqué, en blouson et gants de cuir, sur les talons d'un acolyte en tenue idoine chargé d'assurer aux platines (d'ailleurs c'est peut-être bien une seule platine, on ne sait plus, on est déjà pliée en quatre). Instant de sidération. Est-ce bien Thomas ? Enfin, Thomas VDB, pas Thomas Bangalter.
Oui, c'est bien LE Thomas VDB, celui de France 2 ("Hebdo Music Mag") et de France Inter ("On va tous y passer"). Plus encore qu'à l'ordinaire, l'ancien rock-critic est en mode survolté, bagarreur et monté sur ressorts. Et il chante. Un peu. Ou plutôt il couine "Da Funk" (hymne inusable des Daft Punk) comme un ado sous la douche.
Peu après, il l'interprètera aussi en sifflant puis en beat-boxant en doublette avec les thèmes de "Rocky 3" et "Top Gun", concentré et torse bombé. Mais, hormis sa foirade à la mixette, une tentative d'imitation de Mory Kante et son incursion derrière un piano pour de faux, le hara-kiri musical s'arrête là.
Pendant le reste de ce spectacle, l'humoriste préféré des fans de musique va nous embarquer à bord de la psyché tordue et mal dégrossie du fan au bord de la camisole que les Daft préfèreraient enfermer à double tour dans les oubliettes de l'histoire. Et ce faisant, il va manquer nous tuer de rire. Thomas VDB fait sa "Revolution 909" électronique
Si l'on excepte "Justesse No Stress", le clip parodique de "Stress" de Justice, ce nouveau show est l'une des premières incursions dans le monde de la musique électronique de Thomas VDB. Cette culture, il la connaît par l'intermédiaire de deux de ses meilleurs amis qui sont "à fond dedans", nous a-t-il confié. Lui même avait adoré "Homework", le premier album des Daft - "ca reste un groupe révolutionnaire avec des productions de ouf" - ainsi que les deux albums de Justice.
Sur la forme, VDB fait aussi sa petite révolution. Contrairement à ses deux précédents spectacles, du pur stand-up dans lequel ce fan autoproclamé de Queen et des Sparks racontait les travers de la vie de rock critic et plus généralement le cirque rock'n'roll avec de forts accents vécus, ce nouveau "show musical" met en scène un personnage de fiction. Celui d'un fan hystérique lointainement inspiré de sa propre enfance et du "clown" ou du "couillon qu'il y a en moi et avec lequel je fais marrer tous mes potes".
Côté Daft Punk, hormis la question de l'anonymat et son ambiguité, ainsi que le ressort comique de "l'inchantabilité" intrinsèque du duo casqué, de nombreux champs du mythe, potentiellement explosifs au plan humoristique, restent ici curieusement inexploités (par exemple que font vraiment Thomas et Guy-Man sur scène, comment communiquent-ils par casques interposés et comment jouent-ils avec des gants ?).
C'est qui ce couillon de fan ? Vous ou moi ?
En réalité, ce spectacle "qui a été écrit très vite et continue à évoluer chaque semaine", parle finalement plus des fans, ou de la petite voix débile du fan en chacun de nous, que de Daft Punk.
Le mec n'en a pas lourd sous le casque et croyez nous il n'est pas hi-tech. En gros, il a 9 ans d'âge mental, s'y croit à mort et est grave mytho. Il expose ses plans et ses rêves de gloire ("on va se faire de la caillasse!"), mais aussi ses fantasmes de groupies en chaleur. Il ponctue ses enthousiasmes de "yes aiiii" en roulant des yeux de dément, raconte une anecdote abracadabrantesque sur l'origine du couvre-chef des Daft Punk, digresse sur Michel Sardou, et croit voir des Thomas et Guy-Man (de Daft) derrière tous les anonymes de la salle. En tremblant de trouille qu'ils l'attendent dans les loges flanqués d'un avocat. Humain après tout.
Dit comme ça, forcément, ça tombe à plat. Sachez juste qu'on en est sortie avec des yeux de lapin sous myxomatose (trop pleuré de rire). Donc clubbing proscrit en after. Et qu'on a eu mal à la machoire pendant 24h. Et ça, c'est pas des blagues !
Nota Bene : cet article quasiment achevé, nous avons pu parler avec Thomas VDB au téléphone. Il a souligné qu'il écrivait beaucoup actuellement avec son co-auteur Kader Aoun et ajoutait constamment de nouveaux éléments à ce "work in progress". Nous avons assisté à la première du spectacle le mardi 22 janvier. D'ici quelques semaines, il pourrait donc avoir énormément changé.
Thomas VDB chante Daft Punk au Point Virgule (Paris 4e)
tous les mardis à 21h15
Thomas VDB est également le "Monsieur Loyal" avec Mathieu Madenian des "Revues Kamikazes", un cabaret présentant des numéros spectaculaires et humoristiques. La prochaine a lieu le 1er mars à la Boule Noire.
Il déboule sur scène dûment casqué, en blouson et gants de cuir, sur les talons d'un acolyte en tenue idoine chargé d'assurer aux platines (d'ailleurs c'est peut-être bien une seule platine, on ne sait plus, on est déjà pliée en quatre). Instant de sidération. Est-ce bien Thomas ? Enfin, Thomas VDB, pas Thomas Bangalter.
Oui, c'est bien LE Thomas VDB, celui de France 2 ("Hebdo Music Mag") et de France Inter ("On va tous y passer"). Plus encore qu'à l'ordinaire, l'ancien rock-critic est en mode survolté, bagarreur et monté sur ressorts. Et il chante. Un peu. Ou plutôt il couine "Da Funk" (hymne inusable des Daft Punk) comme un ado sous la douche.
Peu après, il l'interprètera aussi en sifflant puis en beat-boxant en doublette avec les thèmes de "Rocky 3" et "Top Gun", concentré et torse bombé. Mais, hormis sa foirade à la mixette, une tentative d'imitation de Mory Kante et son incursion derrière un piano pour de faux, le hara-kiri musical s'arrête là.
Pendant le reste de ce spectacle, l'humoriste préféré des fans de musique va nous embarquer à bord de la psyché tordue et mal dégrossie du fan au bord de la camisole que les Daft préfèreraient enfermer à double tour dans les oubliettes de l'histoire. Et ce faisant, il va manquer nous tuer de rire. Thomas VDB fait sa "Revolution 909" électronique
Si l'on excepte "Justesse No Stress", le clip parodique de "Stress" de Justice, ce nouveau show est l'une des premières incursions dans le monde de la musique électronique de Thomas VDB. Cette culture, il la connaît par l'intermédiaire de deux de ses meilleurs amis qui sont "à fond dedans", nous a-t-il confié. Lui même avait adoré "Homework", le premier album des Daft - "ca reste un groupe révolutionnaire avec des productions de ouf" - ainsi que les deux albums de Justice.
Sur la forme, VDB fait aussi sa petite révolution. Contrairement à ses deux précédents spectacles, du pur stand-up dans lequel ce fan autoproclamé de Queen et des Sparks racontait les travers de la vie de rock critic et plus généralement le cirque rock'n'roll avec de forts accents vécus, ce nouveau "show musical" met en scène un personnage de fiction. Celui d'un fan hystérique lointainement inspiré de sa propre enfance et du "clown" ou du "couillon qu'il y a en moi et avec lequel je fais marrer tous mes potes".
Côté Daft Punk, hormis la question de l'anonymat et son ambiguité, ainsi que le ressort comique de "l'inchantabilité" intrinsèque du duo casqué, de nombreux champs du mythe, potentiellement explosifs au plan humoristique, restent ici curieusement inexploités (par exemple que font vraiment Thomas et Guy-Man sur scène, comment communiquent-ils par casques interposés et comment jouent-ils avec des gants ?).
C'est qui ce couillon de fan ? Vous ou moi ?
En réalité, ce spectacle "qui a été écrit très vite et continue à évoluer chaque semaine", parle finalement plus des fans, ou de la petite voix débile du fan en chacun de nous, que de Daft Punk.
Le mec n'en a pas lourd sous le casque et croyez nous il n'est pas hi-tech. En gros, il a 9 ans d'âge mental, s'y croit à mort et est grave mytho. Il expose ses plans et ses rêves de gloire ("on va se faire de la caillasse!"), mais aussi ses fantasmes de groupies en chaleur. Il ponctue ses enthousiasmes de "yes aiiii" en roulant des yeux de dément, raconte une anecdote abracadabrantesque sur l'origine du couvre-chef des Daft Punk, digresse sur Michel Sardou, et croit voir des Thomas et Guy-Man (de Daft) derrière tous les anonymes de la salle. En tremblant de trouille qu'ils l'attendent dans les loges flanqués d'un avocat. Humain après tout.
Dit comme ça, forcément, ça tombe à plat. Sachez juste qu'on en est sortie avec des yeux de lapin sous myxomatose (trop pleuré de rire). Donc clubbing proscrit en after. Et qu'on a eu mal à la machoire pendant 24h. Et ça, c'est pas des blagues !
Nota Bene : cet article quasiment achevé, nous avons pu parler avec Thomas VDB au téléphone. Il a souligné qu'il écrivait beaucoup actuellement avec son co-auteur Kader Aoun et ajoutait constamment de nouveaux éléments à ce "work in progress". Nous avons assisté à la première du spectacle le mardi 22 janvier. D'ici quelques semaines, il pourrait donc avoir énormément changé.
Thomas VDB chante Daft Punk au Point Virgule (Paris 4e)
tous les mardis à 21h15
Thomas VDB est également le "Monsieur Loyal" avec Mathieu Madenian des "Revues Kamikazes", un cabaret présentant des numéros spectaculaires et humoristiques. La prochaine a lieu le 1er mars à la Boule Noire.
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