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On y était : Gesaffelstein à l'Olympia
Gesaffelstein, 28 ans, a prouvé jeudi 30 janvier à l’Olympia qu’il est bien le nouveau patron de l’électro-techno. On venait voir sa formule Live, elle est implacable. Cette grosse claque couronne un parcours sans faute, jalonné de maxis choc (Viol), de participations (Yeezus de Kanye West) et de remixes prestigieux (Lana Del Rey), en prélude à son premier album , "Aleph", publié cet automne.
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Temps de lecture : 4min
Triomphe annoncé
Il est à peine 21 heures mais le public de l’Olympia, très jeune et surexcité, scande déjà « Gesa, Gesa, Gesa ! » dans une salle chauffée à blanc. Mike Levy alias Gesaffelstein, le nouvel enfant chéri de la techno made in France, se produit ce soir à guichets fermés. Chacun ici attend avec impatience son nouveau live, qui accompagne son premier album sorti il y a 3 mois.
Le petit milieu électro français est dans la place. On croise Miss Kittin, Panteros 666 et ses cheveux bleus ainsi que le jeune Surkin. Au balcon, le crew Ed Banger débarque en force, emmené par Pedro Winter, So-Me et Gaspard de Justice. On les repère de loin à leurs bonnets, qui, lorsque ils s’asseoient en rang d’oignon les font irrésistiblement penser à la troupe de Prof, Atchoum et Joyeux.
Aux vestiaires, la queue est impressionnante : ça sent la fête. Le beau ténébreux Gesa marche sur du velours : c’est un triomphe annoncé. Nosferatu à la tribune
A 21h33, les lourds rideaux rouges s’écartent, laissant la place à une haute tribune en faux marbre, qui fait l’effet d’une pierre tombale dans la nuit. Ouh ! Fais nous peur, fais nous mal, semble crier ce décor minimal. Dans une lumière jaune crépusculaire, la silhouette sur-allongée de Mike Levy apparait alors en surplomb, à contre-jour, telle celle de Nosferatu. La foule exulte.
On était venus assister à une apocalypse sonore et on n’est pas déçus : d'emblée, ça tabasse. Mais pas seulement. Gesaffelstein mène son affaire avec une maîtrise éblouissante. Il joue bien sûr essentiellement les morceaux de son album, de "Pursuit" à "Duel" ou "Aleph", mais il y ajoute d’autres titres, tels que "Control Movement" ou "Belgium", et y injecte des tas de petites citations et autres digressions. Bref, il s’amuse énormément avec ses titres. Savamment même. La science des montées
Gesaffelstein brutalise les tympans, hypnotise les cervelles, mais calcule ses montées de malade avec une science sadique qui conduit direct à l’extase. Il sait comme personne ménager des silences, tricoter de fausses embardées (sur "Hate & Glory" notamment) et s’adonner par surprise à des accélérations hystériques.
Côté scénographie et light show, c’est parfait. Minimal et efficace, mais varié. Tantôt surlignant l’agression sonore à coup de pluie de lights, telles des lances empoisonnées. Tantôt faisant le noir complet. Tantôt accompagnant les climats de projections sur mesure (château, circuit informatique, ciel étoilé, tête déformée, centrifugeuse d’images chronologiques).
L’effet combiné est magistral et puissant. Le public est à fond et danse beaucoup. En 90 minutes, Mike Levy expose presque toutes les facettes de son talent : menaçant, martial, maléfique (les chuchotements malsains en prélude à "Duel", brrr !), ludique mais aussi mélancolique ("Piece of Future"). Sans oublier l’humour (noir forcément) pour qui sait apprécier l’envers du côté obscur de la force.
Un (presque) sans faute
Précis, bien pensé, captivant tout du long : que pourrait-on lui reprocher ? Avec un peu de mauvaise foi, son côté millimétré (y compris la longueur même du set, 1h30 pile). Et peut-être de n’avoir pas osé aller jusqu'au bout de lui même, jusqu'à son aspect le plus fragile : on aurait adoré qu’il ait le culot de jouer à un moment donné le très beau morceau caché de son album, seul au piano.
En attendant, lorsque Mike Lévy est venu saluer ultimement les premiers rangs de sa façon raide si caractéristique, on avait tous les tympans et les plexus à zéro mais la banane. Est-ce qu'on ne serait pas un peu masochistes ? Non : on appelle ça retourner un Olympia.
Gesaffelstein est en live le 31 janvier à Nantes (Stereolux), le 1er février à Strasbourg (Laiterie), le 7 février à Nancy (L'autre canal), le 8 février à Zurich, le 14 février à Londres (Koko), le 18 février à Bruxelles (Ancienne Belgique)...
Il est à peine 21 heures mais le public de l’Olympia, très jeune et surexcité, scande déjà « Gesa, Gesa, Gesa ! » dans une salle chauffée à blanc. Mike Levy alias Gesaffelstein, le nouvel enfant chéri de la techno made in France, se produit ce soir à guichets fermés. Chacun ici attend avec impatience son nouveau live, qui accompagne son premier album sorti il y a 3 mois.
Le petit milieu électro français est dans la place. On croise Miss Kittin, Panteros 666 et ses cheveux bleus ainsi que le jeune Surkin. Au balcon, le crew Ed Banger débarque en force, emmené par Pedro Winter, So-Me et Gaspard de Justice. On les repère de loin à leurs bonnets, qui, lorsque ils s’asseoient en rang d’oignon les font irrésistiblement penser à la troupe de Prof, Atchoum et Joyeux.
Aux vestiaires, la queue est impressionnante : ça sent la fête. Le beau ténébreux Gesa marche sur du velours : c’est un triomphe annoncé. Nosferatu à la tribune
A 21h33, les lourds rideaux rouges s’écartent, laissant la place à une haute tribune en faux marbre, qui fait l’effet d’une pierre tombale dans la nuit. Ouh ! Fais nous peur, fais nous mal, semble crier ce décor minimal. Dans une lumière jaune crépusculaire, la silhouette sur-allongée de Mike Levy apparait alors en surplomb, à contre-jour, telle celle de Nosferatu. La foule exulte.
On était venus assister à une apocalypse sonore et on n’est pas déçus : d'emblée, ça tabasse. Mais pas seulement. Gesaffelstein mène son affaire avec une maîtrise éblouissante. Il joue bien sûr essentiellement les morceaux de son album, de "Pursuit" à "Duel" ou "Aleph", mais il y ajoute d’autres titres, tels que "Control Movement" ou "Belgium", et y injecte des tas de petites citations et autres digressions. Bref, il s’amuse énormément avec ses titres. Savamment même. La science des montées
Gesaffelstein brutalise les tympans, hypnotise les cervelles, mais calcule ses montées de malade avec une science sadique qui conduit direct à l’extase. Il sait comme personne ménager des silences, tricoter de fausses embardées (sur "Hate & Glory" notamment) et s’adonner par surprise à des accélérations hystériques.
Côté scénographie et light show, c’est parfait. Minimal et efficace, mais varié. Tantôt surlignant l’agression sonore à coup de pluie de lights, telles des lances empoisonnées. Tantôt faisant le noir complet. Tantôt accompagnant les climats de projections sur mesure (château, circuit informatique, ciel étoilé, tête déformée, centrifugeuse d’images chronologiques).
L’effet combiné est magistral et puissant. Le public est à fond et danse beaucoup. En 90 minutes, Mike Levy expose presque toutes les facettes de son talent : menaçant, martial, maléfique (les chuchotements malsains en prélude à "Duel", brrr !), ludique mais aussi mélancolique ("Piece of Future"). Sans oublier l’humour (noir forcément) pour qui sait apprécier l’envers du côté obscur de la force.
Un (presque) sans faute
Précis, bien pensé, captivant tout du long : que pourrait-on lui reprocher ? Avec un peu de mauvaise foi, son côté millimétré (y compris la longueur même du set, 1h30 pile). Et peut-être de n’avoir pas osé aller jusqu'au bout de lui même, jusqu'à son aspect le plus fragile : on aurait adoré qu’il ait le culot de jouer à un moment donné le très beau morceau caché de son album, seul au piano.
En attendant, lorsque Mike Lévy est venu saluer ultimement les premiers rangs de sa façon raide si caractéristique, on avait tous les tympans et les plexus à zéro mais la banane. Est-ce qu'on ne serait pas un peu masochistes ? Non : on appelle ça retourner un Olympia.
Gesaffelstein est en live le 31 janvier à Nantes (Stereolux), le 1er février à Strasbourg (Laiterie), le 7 février à Nancy (L'autre canal), le 8 février à Zurich, le 14 février à Londres (Koko), le 18 février à Bruxelles (Ancienne Belgique)...
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