Dernier concert d'Henri Salvador
"Faut que je m'arrête, je suis une vieille chose et je vais pas donner une image de vieillard sur scène. (...) C'est moi le doyen : Maurice Chevalier est mort à 83 ans, Trenet à 87 et moi je suis encore là !". Confidence faite l'été dernier par le crooner au rire inimitable. Henri Salvador arrête donc la scène, mais celui qui amuse et enchante depuis plus de 60 ans ne compte pas pour autant mettre un point final à sa carrière. Accro au micro, il assure qu'il continuera à enregistrer des disques, tant que sa voix et sa santé le lui permettront.
De Syracuse à Zorro est arrivé en passant par Maladie d'amour, Le loup, la biche et le chevalier (Une chanson douce), Le lion est mort ce soir, Faut rigoler, Le travail c'est la santé ou Dans mon île, qui a contribué à lancer la bossa nova, Henri Salvador a signé quelques unes des plus belles chansons du patrimoine musical français. Parallèlement à cette carrière de crooner, ce véritable "showman" a animé plusieurs émissions de télévision, réussissant l'exploit de transcender les genres et les générations.
Né à Cayenne (Guyane) en 1917, Salvador débute sa carrière artistique comme musicien, accompagnant à la guitare Django Reinhardt dans les cabarets parisiens. C'est Ray Ventura qui lui donne sa chance. En 1947, Maladie d'amour est le premier d'une longue série de tubes. Enchaînant albums et télévision pendant le demi-siècle suivant, Henri Salvador fait un grand retour en 2000 grâce à Chambre avec vue, un album écrit pour lui par de jeunes musiciens, dont Keren Ann. Ce disque lui vaudra deux Victoires de la musique.
Depuis, le chanteur fantaisiste annonçait régulièrement qu'il allait faire ses adieux, sans pouvoir totalement s'y résoudre. L'an dernier, la sortie de l'album Révérence officialise son retrait. "Ca n'a l'air de rien mais quitter la scène, c'est une déchirure" expliquait-il au public très ému de la salle Pleyel en octobre dernier. Le concert de ce soir promet son lot de larmes...
Anne Jocteur Monrozier
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.