Delta Festival 2023 : "faire de Marseille une ville pionnière" grâce au Monde des Possibles

Après une discussion sur la possibilité des artistes à changer le monde ou les moyens de rendre la fête plus sécurisante, avec l’influenceuse Libellule connue pour ses contenus sur la sexualité, une nouvelle journée riche en réflexions s’annonce sous la tente du Monde des Possibles.

La scène inaugurée l’année dernière est devenue le plus grand forum de jeunesse de France. Cette convention citoyenne est portée par près de 800 structures de jeunesse dont plus de la moitié sont des associations étudiantes. Ce vendredi 25 août en plein après-midi, la chaleur pesante se ressent dans l’air qu’on respire.

Le programme de conférences du jour est dense. Marseille peut-elle devenir la capitale des possibles ? C’est l’objet de ce premier échange avec Jules Sitruk, président et fondateur du Protis Club, une association qui accompagne la jeunesse marseillaise dans la réussite des meilleures Grandes Ecoles et Lucie Venet, directrice de la Fondation OM. Créée en 2017, l’association mène des actions sociétales et caritatives avec l’Olympique de Marseille. 

Marseille capitale du foot

Dans les Bouches-du-Rhône, 20 000 familles ont été aidées par le Secours Populaire en 2021, soit plus de 46 705 personnes selon une étude IPSOS/SPF. Avec les nombreuses inégalités, il est "difficile de réussir et de réaliser ses rêves", pour Jules Sitruk. Avec le Protis Club, il veut réenchanter la jeunesse marseillaise et la pousser vers la réussite grâce à des programmes d’apprentissage et des préparations aux concours des Grandes Ecoles comme HEC, l’ESSEC ou Sciences Po. "Les objectifs sont d’accompagner et de donner la chance à ceux qui ont le moins d’opportunités", ajoute Jules Sitruk sur la scène en bois du Monde des Possibles. Lui-même est passé par HEC.

Lucie Venet rappelle les objectifs de la Fondation OM. "Le projet est de faire de Marseille une ville pionnière, une capitale du foot." Les joueurs de l’OM s’investissent beaucoup dans la vie marseillaise et dans la jeunesse. Vus comme des exemples de réussite, ils inspirent les futures générations. L’ensemble des joueurs sont mobilisés dans les différents projets de la Fondation OM comme des programmes d’apprentissage avec des jeunes Marseillais issus de milieux défavorisés, ou en ouvrant des clubs de foot. Chaque Marseillais a une histoire particulière et intime avec le club mythique. Jules Sitruk raconte avec fierté que son oncle y a joué. Lucie Venet rappelle l’importance de "réfléchir en dehors du cadre fixé" et de faire confiance à son potentiel pour mieux se construire.

Des valeurs qui inspirent le public marseillais présent sur place : "Sans l’OM, c’est pas Marseille. Le club fait beaucoup pour les Marseillais, les joueurs donnent aux jeunes des quartiers. On se sent vus, aimés et ça donne envie de s’en sortir !", raconte Brahim qui a passé toute son enfance dans la Cité Phocéenne.

HugoDécrypte, visage de l’information auprès des jeunes

La deuxième conférence porte sur l’accès à l’information et le décryptage du monde avec au micro, le jeune journaliste qui a investi les réseaux sociaux, Hugo Travers alias HugoDécrypte. Les bancs se sont remplis massivement, bien plus que pour la première conférence. Des festivaliers attendent même sous le soleil de plomb, hors de la tente qui abrite Le Monde des Possibles.  

C’est la deuxième fois au Delta Festival pour HugoDécrypte. La première était "seulement pour s’amuser". Le jeune journaliste a révolutionné la vision de l’information en étant l’un des premiers à comprendre la transition immanquable des médias vers les réseaux sociaux. Et le succès est au rendez-vous, avec des vidéos qui comptabilisent sur YouTube, des millions de vues. Résumés d’actualité, décryptages, ou interviews d’exception comme Bill Gates, Hugh Jackman ou Christopher Nolan, Hugo Travers est devenu une référence.

Au Delta Festival, il raconte ses débuts modestes en tant qu’étudiant et un milieu du journalisme "bouché". Hugo Travers rappelle néanmoins qu’il y a "différentes étapes" avant le succès qui n’arrive "jamais d’un coup". Il multiplie les anecdotes notamment celle du stress immense lorsque Bill Gates est arrivé avec 55 minutes d’avance pour son interview alors que son équipe n’était pas complètement prête.

Il emploie aujourd’hui 25 personnes. Ils seront 30 à la rentrée. "Comment as-tu réussi à payer des salariés ? D’où sont venus tes financements ?", demande un homme dans le public. "Des partenariats et de la monétisation de mes vidéos grâce à YouTube", répond Hugo Travers. "Ça a mis trois ans pour développer complètement la chaîne". Son parcours inspirant interroge, pousse à l’admiration. "Lancez-vous, c’est le plus important. Ce qui peut être difficile au début, c’est l’exposition médiatique". Après la conférence une immense queue se forme pour rencontrer le jeune journaliste de 26 ans. "C’est vraiment un exemple, ça donne envie. C’est le seul média que je suis. Ça fait du bien de voir des journalistes jeunes sur les réseaux", confie Claire, 23 ans dans la queue. Les conférences du Monde des Possibles se poursuivront jusqu’au dimanche 27 août et porteront sur les discriminations ou l’écologie.