Vampire, extraterrestre, prisonnier... David Bowie a aussi marqué le cinéma
Le chanteur britannique, mort d'un cancer à 69 ans, avait fait plusieurs apparitions remarquées au cinéma.
David Bowie restera pour toujours l'homme aux mille visages. L'artiste britannique, emporté par un cancer dimanche 10 janvier à 69 ans, a durant toute sa vie fait valser les identités. Chanteur, musicien, peintre... La star protéiforme fut aussi acteur. Francetv info vous fait (re)découvrir quelques-uns de ses rôles les plus marquants.
Un alien dans "L'Homme qui venait d'ailleurs"
Dans L'Homme qui venait d'ailleurs, sorti en 1976, David Bowie est un extraterrestre. Au sens propre. Alien à l'apparence humaine et aux cheveux roux, il est venu sur Terre chercher l'eau qui manque cruellement à sa planète en train de se transformer en désert. Mais l'humanoïde se noie finalement dans l'alcool. Le film du Britannique Nicolas Roeg, adapté du roman de Walter Stone Trevis, est une œuvre étrange (et un brin déprimante).
Un ancien soldat prostitué dans "C'est mon gigolo"
Encore un destin tragique. Dans C'est mon gigolo, David Bowie prête ses traits délicats à un jeune officier prussien blessé qui rentre à Berlin après la première guerre mondiale. Traumatisé, le militaire est obligé de se prostituer pour survivre. Le film allemand du Britannique David Hemmings, sorti en 1979, est surtout l'occasion de voir une dernière fois à l'écran la légendaire Marlene Dietrich.
Un vampire mourant dans "Les Prédateurs"
C'est sans doute l'un des plus beaux rôles de David Bowie sur grand écran. En 1983, il incarne un vampire amoureux dans Les Prédateurs, de l'Américain Tony Scott.
John a été transformé en vampire il y a 300 ans par sa compagne, la belle Miriam (Catherine Deneuve), son aînée de 3 700 ans. Ensemble, ils mènent une vie oisive et luxueuse. Mais le sang seul ne suffit pas à préserver son immortalité. Encore faut-il que sa compagne l'aime toujours. Or Sarah (Susan Sarandon) vampirise le cœur de Miriam.
Un soldat prisonnier sadisé dans "Furyo"
Au cinéma, 1983 fut décidément l'année Bowie. Le cinéaste japonais Nagisa Oshima offre au chanteur l'autre rôle de sa vie. Dans Furyo, David Bowie est le major Jack Celliers, un soldat britannique détenu dans un camp de prisonniers japonais sur l'île de Java pendant la seconde guerre mondiale. L'officier rebelle refuse de plier face au jeune et sadique commandant du camp qui lui fait endurer les pires supplices. Seul le sergent japonais interprété par Takeshi Kitano conserve une once d'humanité sous ses allures de brute épaisse.
Oshima choisit Bowie après avoir été impressionné par sa performance sur la scène de Broadway dans le rôle-titre d'Elephant Man. Bowie refusa de composer la musique du film pour se consacrer à son jeu d'acteur.
Un roi gobelin dans "Labyrinthe"
La fascinante androgynie de David Bowie ne pouvait laisser les réalisateurs indifférents. Dans Labyrinthe, en 1986, la rock star devient roi. Celui des gobelins. Il est Jareth, souverain d'un monde imaginaire, épris d'une jeune et belle humaine, jouée par Jennifer Connelly, qui doit surmonter les épreuves de son labyrinthe. Un roi au physique troublant qui ne laisse pas l'adolescente insensible.
Ponce Pilate dans "La Dernière tentation du Christ"
Willem Dafoe en Jésus, Harvey Keitel en Judas et David Bowie en Ponce Pilate, le magistrat romain qui a jugé le Christ et ordonné sa crucifixion, selon la tradition chrétienne. Voilà pour le casting détonant de La Dernière tentation du Christ du très catholique Martin Scorsese en 1988. Le film vaut au cinéaste italo-américain un Oscar du meilleur réalisateur. La bande originale est récompensée par un Golden Globes. Mais elle est signée d'un autre influent compositeur britannique : Peter Gabriel.
Un étrange agent dans Twin Peaks
Alors qu'il joue dans la pièce, au théâtre, David Bowie n'est pas présent dans l'adaptation au cinéma d'Elephant Man par David Lynch. Le plus étrange des réalisateurs américains a néanmoins réservé un petit rôle au Britannique dans son film policier à l'atmosphère oppressante, Twin Peaks, adapté de la série. Il y incarne l'étrange agent Phillip Jeffries.
Andy Warhol dans "Basquiat"
Dans les années 1970, David Bowie a fréquenté Andy Warhol à New York, il a même écrit une chanson qui porte son nom. Deux décennies plus tard, la star de la pop prête ses traits au pape du pop art, presque comme une évidence. Bowie est donc le roi de la Factory dans le film de Julian Schnabel qui retrace la vie du peintre Jean-Michel Basquiat, ami de Warhol. Dans Basquiat, on croise aussi la chanteuse Courtney Love, veuve de Kurt Cobain, et Dennis Hopper, acteur, réalisateur et grand collectionneur d'art contemporain.
Un pape de la mode dans "Zoolander"
David Bowie était une icône de la mode. Il était donc tout désigné pour devenir un juré arbitrant un duel de mannequins de très mauvais goût. C'est le rôle que lui a attribué Ben Stiller dans sa comédie parodique sur le monde de la mode et du mannequinat.
Un inventeur électrique dans Le Prestige
Dans Le Prestige, de Christopher Nolan, deux magiciens rivaux s'affrontent à la fin du XIXe siècle avec, en toile de fond, un dramatique triangle amoureux et les recherches sur l'électricité de l'inventeur américano-polonais Nikola Tesla. Les deux prestidigitateurs sont interprétés par Christian Bale et Hugh Jackman. Mais pour l'ingénieur, Nolan voulait Bowie, qu'il admirait depuis longtemps. Il a donc fait le déplacement jusque chez le chanteur pour le convaincre de jouer. Cela a pris quelques minutes.
Bonus : une voix dans des dessins animés et un jeu vidéo
David Bowie, c'était aussi une voix reconnaissable entre mille. Pas étonnant que le cinéma la lui emprunte. Pour le film d'animation de Luc Besson, Arthur et les Minimoys, il est Maltazard. Dans la version française, c'est Alain Bashung qui le double. Le dessin animé américain à succès Bob l’Éponge s'est aussi amusé à le faire jouer. Plus surprenant, David Bowie fait une apparition en personnage 3D anguleux et doré dans le jeu vidéo Omikron Nomad Soul en 1999. Polymorphe jusque dans l'abstraction.
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