Daft Punk : que vaut la réédition de "Random Access Memories" sans les percussions ?

Attention, objet clivant. Quel but poursuivent donc les Daft Punk, séparés pour de bons, en essorant ainsi leur Random Access Memories, ultime chef d'œuvre d'une carrière aventureuse ? Malgré leur séparation, qui a brisé le cœur de millions d'amateurs de musique électronique à travers la planète, les deux anciens robots redevenus hommes sont donc de retour.

Après avoir sorti en mai dernier une édition spéciale de leur ultime album, Random Access Memories, sorti il y a dix ans (déjà, diront certains) et enrichi de titres inédits, Daft Punk propose, cette fois, un disque plutôt étonnant. Il s'agit d'un Random Access Memories, toujours, mais sans aucune batterie, ni percussion sur l'ensemble des morceaux. 

La question légitime se pose : filon exploité jusqu'à l'excès ou véritable intérêt ? La réponse est dans l'écoute de ces treize titres expurgés de ce qui fait l'une des composantes pourtant clé de la musique, le "beat". Cela surprend au début, mais le groove reste imparable. On y redécouvre des morceaux plus sensibles, des parties presque ressuscitées, comme le piano de Chilly Gonzales sur Within, la guitare de Nile Rodgers ou encore le synthétiseur qui accompagne Giorgio Moroder et qui se suffisent à eux-mêmes.

En clair, si le procédé pose question, la surexploitation jamais loin, le résultat est totalement convaincant. En enlevant le cœur battant et percussif de leur album, les Daft Punk proposent autre chose, de plus intime, prouvant non seulement la qualité de l'album, dont on ne doutait pas, et rien moins, une fois encore, que leur génie musical.