Daniel Barenboim et Radu Lupu ouvrent le festival Enesco à Bucarest

Yehudi Menuhin disait: du violoniste et compositeur roumain : "il est l'Absolu à l'aune duquel je juge les autres".

Parmi les invités figurent les orchestres du Concertgebouw d'Amsterdam, de l'Accademia Santa Cecilia de Rome, de la Staatskapelle Berlin, le Philarmonique Royal de Londres, les chefs d'orchestre Daniel Barenboim, Antonio Pappano et Mariss Jansons. Côté soliste : les pianistes russes Evgueni Kissin et Boris Berezovski, françaises Marielle et Katia Labèque, chinoise Yuja Wang ainsi que le Roumain Radu Lupu.

3.000 artistes étrangers et 1.500 Roumains se produiront sur scène
Le festival compte sur 120.000 spectateurs dont 20.000 touristes venus de l'étranger. "Bucarest a toujours été un centre musical majeur et Enesco lui donne encore davantage de magie", a déclaré M. Barenboim.

"Enesco était un personnage très atypique, il n'était pas seulement connu comme un magnifique violoniste, il était aussi pianiste, compositeur, l'une des figures musicales les plus admirées du XXe siècle", a ajouté celui qui dirige dimanche la Rhapsodie roumaine Nr 2 d'Enesco. Né en 1881 dans une famille modeste, Enesco reçoit ses premières leçons de violon d'un musicien rom. A 7 ans, il est admis au conservatoire de Vienne et en ressort diplômé de violon à 10 ans. Acclamé sur les scènes internationales en tant que violoniste, il se considère surtout comme un compositeur et puise une partie de son inspiration dans la musique traditionnelle roumaine. Organisé pour la première fois en 1958, trois ans après sa mort, le festival fut interrompu par le régime communiste en 1971 mais reprit après la chute de la dictature de Nicolae Ceausescu en 1989 au rythme d'une édition tous les 2 ans. "Peu de festivals dans le monde réunissent une telle densité d'orchestres, de solistes et de chefs d'orchestres aussi renommés", a déclaré Ioan Holender, ancien directeur de l'Opéra de Vienne et aujourd'hui responsable artitisque du festival Enesco.

Bucarest vivra au rythme du festival durant un mois
Les concerts de rue ou dans des lieux inattendus comme au tribunal côtoient une biennale Enesco d'artistes contemporains dans les espaces publics ainsi que des expositions de photo et de design. "Les Roumains sont souvent dépeints dans la presse internationale sous l'angle de la criminalité ou de la corruption mais avec le festival nous voulons montrer le Bucarest créatif, artistique, la Roumanie musicale, pleine de talent", explique la directrice de communication du festival.

Cette année, le concours musical Georges Enescu se tiendra en 2014, en raison de restrictions budgétaires. Le festival Enesco, qui maintient des billets à prix modiques dans un pays où le salaire mensuel moyen est de 350 euros, dispose d'un budget de moins de 9 millions d'euros dont 8 millions d'euros venant de l'Etat.