À Aubagne, l'Orchestre national de Cannes joue pour la première fois les musiques des films de Marcel Pagnol

Ce concert inédit a pu être possible grâce à un musicologue passionné qui a retranscrit en partition ces mélodies. Il a été organisé dans le cadre du cinquantenaire de la disparition de l'auteur.
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Concert "Sur un air de Pagnol" par l'orchestre national de Cannes à Aubagne (Bouches-du-Rhône), le vendredi 2 août 2024. (FRANCE 3 COTE D'AZUR)

Quelques minutes avant le concert, bien installés sur l'esplanade Charles de Gaulle d'Aubagne, les spectateurs chantonnent des airs qui ont bercé leur enfance. Ceux des musiques de films de Marcel Pagnol, disparu il y a 50 ans, le 18 avril 1974.

À l'occasion de ce cinquantième anniversaire de la mort de l'académicien, dramaturge, écrivain et cinéaste, sa ville natale de Provence lui a rendu un vibrant hommage vendredi 2 août. L'Orchestre national de Cannes a interprété pour la première fois en public les mélodies des films emblématiques de Pagnol.

à Aubagne
Concert musiques de films de Pagnol à Aubagne (France 3 Provence-Alpes : R. Fiorucci / C. Cottaz / B. Carapic)

Sous les yeux des spectateurs, les musiciens de l'Orchestre national de Cannes dirigés par Benjamin Levy, jouent les compositions musicales des plus grands films de Pagnol, illustrées de photos de tournages et de plateaux. Le château de ma mère, Marius, César, Angèle, La Femme du Boulanger, en quelques notes, tous ces monuments du 7e art reprennent vie. Un concert immersif et unique qui touche le cœur des admirateurs du grand cinéaste. "C'est très audacieux, on comprend à quel point les passerelles entre l'image et la musique étaient importantes pour Pagnol", constate un spectateur. "Je suis une passionnée de Pagnol, ça me rappelle beaucoup de souvenirs, on est dans l'émotion quand on entend les musiques de ses films", confie une spectatrice.

Retranscrites à l'oreille

Enregistrée en 1932 pour les besoins du film Fanny, la musique signée par le compositeur marseillais Vincent Scotto n'avait plus été rejouée depuis son enregistrement en studio. Même chose pour la B.O. de César, Marius ou Angèle, et bien d'autres encore. Et pour cause, ces partitions avaient disparu, donc il a fallu toutes les retranscrire. À l'époque, les partitions n'étant pas destinées à être réinterprétées, elles n'étaient pas conservées. C'est donc une mission d'archéo-musicologie que les experts ont effectuée. "Le travail a été fait d'oreille. Comme ces partitions n'existent plus on a quelques pistes, quelques réductions de piano, c'est le cas de la musique d'Angèle pour laquelle on a une version piano qui peut aider l'orchestrateur à reconstruire", détaille le musicologue Julien Ferrando. 

En plus de ces classiques, le programme musical a été enrichi par des créations modernes de compositeurs renommés tels que Jean-Claude Petit pour Manon des Sources, Vladimir Cosma pour La Gloire de Mon Père et Le Château de ma mère et Philippe Rombi pour Le Temps des Secrets.

Jouées en plein air, ces mélodies des films de Marcel Pagnol recréent tout l'univers d'un monument du cinéma. Un cinéma où la musique avait déjà un rôle central dans la dramaturgie et le scénario. 

BD, projets de biopic animé ou de comédie musicale, futur musée : les festivités pour le cinquantenaire de la mort de Marcel Pagnol dans toute la France jusqu'à la fin de l'année 2024.

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