Christian Olivier, une "Tête raide" en solo avec "ON/OFF"
Pendant que les Têtes Raides s'octroient une petite "pause" méritée après 30 ans au service de la chanson et du rock, leur chanteur Christian Olivier se lance dans une première aventure en solo avec un album affûté dopé aux guitares. Dans les bacs le 25 mars.
Article rédigé par franceinfo
- franceinfo Culture (avec AFP)
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Se lancer seul, "c'était le moment", dit simplement le chanteur francilien de 52 ans, chapeau noir sur la tête, attablé dans un bar parisien où il a ses habitudes. Du graphisme de la pochette aux choix des musiciens appelés en studio ou des techniciens qui l'accompagneront en tournée, tous différents de ceux qui accompagnent les Têtes Raides, Christian Olivier a décidé de rompre radicalement avec ses habitudes à l'occasion de ce disque solo, "ON/OFF" (Universal), qui sort le 25 mars. "Faire ça à moitié, ça ne m'intéressait pas trop, si on le fait, il faut jouer le truc à fond", dit-il.
Ce touche-à-tout, à la fois chanteur, guitariste, accordéoniste et graphiste, a déjà fait quelques infidélités à son groupe, pour écrire des chansons pour les autres (Rachid Taha, Olivia Ruiz) ou mener quelques expériences théâtrales. Mais il sort cette fois le grand "Je" avec des chansons baptisées "Je crie", "Je vais bien", "Je me quitte"...
Les accordéons ou les cuivres qui peuplent l'univers rock-musette et vitaminé des Têtes raides ont été mis en sourdine et ce sont les guitares (électriques et acoustiques) qui mènent le bal, parfois au pas de charge par couches épaisses, parfois de façon plus souterraine: "Avec les guitares, on est allé cherché des matières et des sons différents, avec cinq guitaristes différents" invités sur l'enregistrement, explique Christian Olivier.
'Un peu de poterie, du macramé'
Le tout sous la houlette d'une reine de la six-cordes, Edith Fambuena, réalisatrice recherchée qui a travaillé avec tout le fleuron de la chanson française, de Daho à Bashung en passant par Miossec ou Thiéfaine.
La voix de Christian Olivier, à la chaleur et l'expressivité tellement reconnaissables, évolue dans ce nouvel univers musical, avec "autre placement, un autre timbre, pour aller toucher les gens un peu différemment, peut-être un peu plus en douceur..."
Les fans des Têtes raides, figure de proue de la scène "alternative" française aux côtés de formations comme les Ogres de Barback ou la Rue Ketanou, ne seront pas dépaysés avec des textes très "humanistes" qui posent un regard parfois tendre parfois plus inquiets sur notre monde.
Dans "Démocramotie", par exemple, Christian Olivier entre en résonance avec la lourde actualité de 2015 et s'alarme de voire "cramer" certains mots comme "liberté". Avec ses chansons plus enlevées, comme "Je crie" aux allures de défouloir sautillant ou "Tape des mains" sur un air de transe, "c'est un album très optimiste", estime néanmoins le chanteur.
Le temps d'une tournée en solo, qui démarre dès vendredi et passera par Paris (La Cigale) le 6 avril, les Têtes Raides vont donc rester sur "Off": "Ils réfléchissent, ils se reposent, ils font un peu de poterie et du macramé... Chacun vaque à ses activités", sourit le chanteur au sujet du collectif. "A un moment donné pour avoir l'énergie de relancer une histoire, il faut aller rencontrer d'autres gens, se mettre dans des situations différentes, c'est humain."
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