Chili : sept anciens soldats du régime Pinochet définitivement condamnés pour le meurtre du chanteur populaire Victor Jara
La cour suprême du Chili a confirmé lundi 28 août les peines d'emprisonnement prononcées à l'encontre de sept anciens soldats pour le meurtre en 1973 du chanteur populaire Victor Jara, au lendemain du coup d'Etat militaire du général Augusto Pinochet. Agés de 73 à 85 ans et libres jusqu'à cette sentence définitive, les sept anciens militaires iront purger leurs peines de 8 à 25 années de détention.
Victor Jara était membre du parti communiste chilien et fervent partisan du président Salvador Allende, arrivé au pouvoir par les urnes en 1970 et renversé par le coup d'Etat militaire, soutenu par la CIA, du 11 septembre 1973. Son corps a été retrouvé quelques jours plus tard, criblé de 44 balles. Il avait alors 40 ans. Le chanteur-compositeur et guitariste avait été détenu, avec quelque 5 000 autres prisonniers politiques dans le stade de Santiago qui porte aujourd'hui son nom, où il a été interrogé, torturé et tué. Ses doigts avaient notamment été écrasés.
Chanteur pacifiste
Le corps d'un codétenu, Littre Quiroga, 33 ans, directeur national des prisons et militant du Parti communiste, a été retrouvé avec des traces de torture près de celui de Victor Jara et de trois autres prisonniers politiques lors de l'exhumation ordonnée en 2009. Victor Jara a ensuite été enterré au cours d'une cérémonie officielle rassemblant des milliers de Chiliens dont la présidente de l'époque, Michelle Bachelet.
Chanteur pacifiste dont les paroles parlaient d'amour et de protestation sociale, Victor Jara est une icône de la musique populaire latino-américaine avec des chansons comme Le droit de vivre en paix.
Il a inspiré des musiciens tels que U2 et Bob Dylan. Lors d'un concert donné en 2013 à Santiago, Bruce Springsteen lui a notamment rendu hommage. Augusto Pinochet a dirigé le Chili jusqu'en 1990 et est mort en 2006 sans jamais avoir été condamné pour les crimes commis par son régime, qui aurait tué quelque 3 200 militants de gauche et autres opposants présumés, selon les organisations de défense des droits humains.
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