"Vous m'avez manqué!" : renonçant à ses adieux, Michel Sardou de retour avec sa nouvelle tournée "Je me souviens d'un adieu"
"Terre brûlée au vent" et "landes de pierres" projetées en cinemascope : après la polémique sur Les Lacs du Connemara, Michel Sardou a entonné devant 5 000 fans son plus célèbre tube lors du coup d'envoi de sa nouvelle tournée Je me souviens d'un adieu, mardi soir 3 octobre. Nulle mention sur scène de la polémique qui a agité l'été, après des propos de la chanteuse Juliette Armanet exprimant sa détestation de cette chanson prisée des fins de soirée. En revanche, à la boutique du Zénith de Rouen, les fans pouvaient acquérir un T-shirt "On ne touche pas au Connemara" pour 25 euros.
63 concerts prévus
"Merci et bonsoir ! Je suis vraiment, vraiment, très heureux de vous retrouver ! Ça faisait longtemps. Ça fait vraiment chaud au cœur !", a lancé Michel Sardou, 76 ans, avant de remercier "une personne qui se planque dans la salle et qui fait que je suis de retour". Une allusion à peine voilée à son épouse Anne-Marie Périer qui a menacé de divorcer s'il ne revenait pas à la chanson, a-t-il plusieurs fois raconté.
Sa dernière tournée, achevée en 2018, avait réuni plus de 450 000 spectateurs. Sa nouvelle tournée de plus de 60 dates s'étirera jusqu'en mars 2024, avec notamment deux dates à Paris La Défense Arena, plus grande salle fermée d'Europe (jusqu'à 40 000 places). Cinq ans après, le voilà de retour, décidé aussi par le succès de la comédie musicale inspirée de ses grands succès, Je vais t'aimer. Ce titre, il l'a chanté avec la puissance qu'on lui connaît, avec une dédicace qui a fait s'esclaffer le public : "la chanson qui vient risque de déstructurer Sandrine Rousseau !", en référence à la députée écoféministe.
22 musiciens et six choristes
À propos de ses adieux auxquels il a finalement renoncé pour le plus grand plaisir de ses fans qui se sont précipités sur la billetterie avec 100 000 places écoulées dès le premier jour, le chanteur rappelle dans le programme de sa nouvelle tournée "qu'il ne faut jamais dire jamais".
Une fille aux yeux clairs, Marie-Jeanne, Le Bac G, La Riviere de notre enfance, Vladimir Ilitch, Je vole... Accompagné de 22 musiciens dont le guitariste Pierre Billon, son ami d'enfance, et six choristes, Michel Sardou, costume noir et chemise assortie, a égrené ses tubes, de sa voix intacte, agrémentant quelques-uns d'anecdotes mais aussi d'animations numériques XXL.
Avec Aujourd'hui peut-être, chanson créée par son père, il entraîne la salle dans le premier des nombreux karaokés de son tour de chant qui compte 22 chansons dont un medley de 15 minutes longuement applaudi. Se rappelant un mémorable duo lors d'un concert au Parc de Sceaux, Michel Sardou a rendu hommage à Johnny Hallyday avec Quelque chose de Tennessee, sur fond de ciel étoilé, accompagné seulement à la guitare par Pierre Billon - 76 ans également - qui a travaillé aussi avec l'idole des jeunes.
"Les lacs du Connemara" en final instrumental
En cinquante ans de carrière jalonnée de 26 albums studios, 18 albums live et 350 chansons, Michel Sardou a réalisé des dizaines de tubes ancrés dans la mémoire collective, suscitant quelques fois la controverse, comme en 1976 avec Je suis pour, perçue comme un plaidoyer en faveur de la peine de mort, devenant la bête noire de l'extrême gauche, et qu'il ne chante plus en scène.
Avec Comme d'habitude, il entame son final mais c'est à nouveau sur l'instrumental des Lacs du Connemara qu'il clôt un concert de 1h40 sans sortie de scène ni entracte, salué par de longs applaudissements debout.
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