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Sanseverino électrifie sa guitare et branche ses "deux doigts dans la prise"

Sur son nouvel album "Les deux doigts dans la prise" sorti le 15 octobre, le chanteur-guitariste Sanseverino joue une musique plus électrique qu’à l’accoutumée.

Article rédigé par Jean-François Convert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
Sanseverino en mode Telecaster (Denis Pourcher)

On le connaissait surtout pour son style jazzy, la plupart du temps acoustique, et fortement inspiré de Django Reinhardt dont il est un admirateur inconditionnel. Mais Sanseverino aime aussi le blues et le rock, comme il l’avait déjà laissé poindre dans l’album Montreuil / Memphis en 2017. Ce nouvel opus Les deux doigts dans la prise (Verycords) se branche encore un peu plus sur l’électricité, et nous entraîne sur les terres du rhythm and blues, de la soul, et du rock seventies.

Chanson française en mode funk-blues-rock

Et on comprend que JJ Cale, la légende du laidback et du Tulsa sound, a autant influencé Sanseverino que Django ou Brassens. D’ailleurs, le guitariste a repris le poète sétois lors de l’émission Une journée avec Brassens, diffusée sur France 3 à l’occasion du centenaire de l’Oncle Georges. Sa reprise de Supplique pour être enterré à la plage de Sète seul à la guitare électrique donnait l’impression d’entendre Brian Setzer jouant du Brassens.

C’est peut-être là le secret de Sanseverino : faire le lien entre la musique anglo-saxonne des sixties et seventies et la chanson française à textes. Car si la guitare enchaîne les solos en staccato, et la basse n‘hésite pas à parfois se parer de distorsion, les paroles ne sont jamais superficielles. Certes souvent sans progression logique ni récit raisonnablement construit, mais toujours empreintes de poésie et d’un regard aiguisé sur notre monde actuel.

Écriture automatique et nonchalance jazzy

Mais même si les patrons sont brocardés dans Au Medef, que Les Îles de Pâques dresse un tableau peu glorieux de nos anciennes colonies ou qu’une misanthropie antisystème affleure dans Je n'en veux pas, les chansons de Sanseverino ne versent pas dans le militantisme affirmé. Et surtout, les paroles laissent libre cours à l’imagination, l’imprévu, le non calculé. Une écriture automatique et un esprit souvent loufoque qui pourrait bien lorgner du côté de Boris Vian ou Nino Ferrer.

De toute façon, je ne voulais pas d’un concept ou d’un thème général, alors ça part dans tous les sens

Sanseverino

Et le lâcher prise évoqué dans le morceau-titre se décline également dans une nonchalance qui prend parfois des accents jazz. C’est le cas notamment dans Liquéfié, ballade romantique et légère mais qui fait tellement du bien.

Une reprise de son premier tube

Sur les douze titres qui composent le disque, on remarque deux reprises. En guise de final, Qui c’est celui-là de Pierre Vassiliu, où le chanteur-guitariste avoue avoir mis "moins de refrains que l'original". Et puis son premier succès Les embouteillages. Sorti à l’origine en 2001 sur son second album Le tango des gens, le morceau est ici revisité en mode électrifié.

C’est grâce à cette chanson que tout a commencé pour moi à la radio. Je voulais faire entendre qu’elle peut aussi sonner comme ça

Sanseverino

Sanseverino (Denis Pourcher)

Et force est de constater que la chanson fonctionne parfaitement dans les deux arrangements. Alors, si une valse typée au départ jazz manouche peut sonner tout aussi bien en version blues rock seventies, le message est clair. C’est qu’il ne faut pas hésiter à régulièrement lâcher prise, et même parfois y mettre les doigts dedans.

La pochette de l'album (Verycords)

Les deux doigts dans la prise de Sanseverino est sorti le 15 octobre chez Verycords.

Sanseverino est actuellement en tournée et sera en concert à La Maroquinerie le 1er décembre.

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