"Brassens et les femmes à l'ombre de son coeur" une exposition inédite à Sète
De Fernande à Jeanne en passant par la Brave Margot, Pénélope et Marinette sans oublier les sabots d'Hélène et le chapeau de Mirelle, toute la discographie de Georges Brassens est émaillée de prénoms féminins. Mais c’est Joha Heiman dite "Blonde chenille" ou "Püppchen" qui a illuminé sa vie. Le musée Georges Brassens de Sète revient sur cette histoire d’amour méconnue.
Intitulée "Brassens et les femmes à l'ombre de son coeur", l’exposition présente des photos du couple et met à l’écoute la diffusion d’une interview de Joha réalisée le 18 février 1992. "Parfois je crois que j'ai rêvé", dit-elle avec son accent venu de l'est.
Reportage : L. Beaumel / S. Taponier / S. Janneau / L. Dodet
Lorsque Georges Brassens rencontre Joha Heiman en 1947, il virevolte de femme en femme, toujours plus âgées que lui. Le chanteur-poète aimait s’entourer de femmes mûres. Sa sœur Simone, sa tante Antoinette, mais surtout Jeanne (âgée de 30 ans de plus que lui).
"Quand il a connu Joha il était sans revenu, il ne pouvait rien lui offrir, c’est elle qui lui apportait des sandwiches", raconte Jeanne Corporon, fille d'Henri Delpont l'ami intime de Georges Brassens. Cette rencontre avec la petite poupée (Püppchen en allemand) venue d’Estonie va totalement bouleverser la vie du chanteur.
La relation qui les lie va bien au-delà d’une histoire de couple. Ils ne vivaient pas ensemble, ne se sont jamais mariés (Brassens était opposé au mariage) mais cet amour peu banal était très fort et a duré dans le temps.
J’étais dur à cuire…. Elle m’a converti
Georges Brassens à propos de Püppchen
La fine mouche
Et je suis tombé, tout chaud, tout rôti contre sa bouche….
Brassens écrit plusieurs chansons à celle qu’il considère comme une muse, une déesse : "J'ai rendez-vous avec vous", "Je me suis fait tout petit (devant une poupée)", "Saturne" et "Rien à jeter", "La non-demande en mariage".
Après cette belle rencontre avec Joha Heiman, plus aucune autre femme n'entrera dans la vie de Brassens. "Il avait grand respect des femmes. Joah était très féminine et très coquette et George [Brassens] aimait ça", souligne encore la comédienne Jeanne Corporo.
S'il y a quelqu'un qui a fait des femmes des déesses, c'est bien moi ! Les femmes ? Je les aime toutes ou presque.
Georges Brassens.Décédée en 1999, dix-huit ans après le poète, la petite poupée est allée rejoindre son "éternel fiancé" au firmament. Les amants sont enterrés tous les deux au cimetière de Sète.
Si leurs noms n’ont jamais été "gravés au bas d’un parchemin" ils le sont désormais dans le marbre pour l’éternité.
De servante n'ai pas besoin
Extrait de La "Non-demande en mariage"
Et du ménage et de ses soins
Je te dispense
Qu'en éternelle fiancée
A la dame de mes pensées
Toujours je pense
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