Le Soldat Rose 3 : interview d'Alain et Pierre Souchon à l'occasion de la sortie de l'album
Pourquoi le Soldat Rose est-il rose ? On l'apprend dans ce dernier épisode intitulé "Le soldat rose à la fabrique des jouets", situé chronologiquement avant le premier, comme pour boucler a boucle. Un "préquel" come on dit dans le jargon des histoires à séries. Les textes de Pierre-Dominique Burgaud sont, comme dans les deux précédents, empreints de bienveillance à l'égard des personnes différentes. Une ode à la solidarité et l'entraide, qui fait du bien dans notre monde pas toujours rose.
Les musiques signées Alain, Pierre et Charles (Ours) Souchon mèlent la pop, le folk, le rap, et des mélodies qu'on n'oublie pas. Le casting regroupe des artistes qu'on sent avoir pris grand plaisir à partager l'aventure : Edouard Baer à la narration, Jean-Louis Aubert, Calogero, Gaëtan Roussel, Sandrine Kiberlain, Zazie... et Renan Luce dans le rôle du Soldat Rose qui chante avec Olivia Ruiz un beau duo, "Frère et Soeur", sorti en single début septembre.
Justement, en termes de symboles, le premier opus était composé par Louis Chedid avec son fils Mathieu dans le rôle du Soldat Rose, vous et votre frère avez particpé au deuxième, et dans le troisième on vous retrouve tous les deux avec votre père. Est-ce que finalement le Soldat rose, c'est une histoire de filiation ?
Alain Souchon : Ah je ne sais pas (rires) peut-être oui. Mais c'est malgré nous ! C'est surtout que lorsqu'on fait un travail d'auteur-compositeur, on est très seul pour écrire les chansons, même si c'est avec Laurent Voulzy ou avec Pierre, on est seul, et ensuite on est seul sur scène. Tandis que là, c'est un travail d'équipe, on est une troupe. C'est nouveau, de faire partie d'une troupe comme ça, comme c'était le cas pour les numéros précédents. Sur le premier j'étais l'homme de ménage, sur le précédent, mes fils étaient des canards... Le fait de faire des chansons, et qu'elles deviennent chantées par plein de personnes différentes, et qu'on se retrouve tous sur la scène à l'Olympia, c'est rigolo, c'est une autre aventure que d'être chanteur tout seul.
Vous avez composé en pensant à quelqu'un de particulier pour chaque chanson, ou c'est venu après ?
Pierre Souchon : Non, c'est venu après, pour ne pas se retrouver bloqué. Si par exemple on ne pensait qu'à Jean-Louis Aubert et puis qu'il nous disait non, on se serait retrouvé avec une chanson faite pour Jean-Louis Aubert interprétée par quelqu'un d'autre s'il avait refusé. On s'est laissé porter par les textes de Pierre-Dominique Burgaud qui étaient un cadre très précis : un personnage qui est un jouet, une poupée, un robot...Une fois les chansons terminées, on s'est penchés sur le casting en se disant : "Quel artiste pourrait incarner ce personnage ?". On a fait notre casting idéal, et on a eu des retours positifs. On était très heureux, après avoir trouvé des airs parfois sur une guitare désaccordée, de les entendre chantés par Laetitia Casta, Jean-Louis Aubert, Calogero... c'était assez grisant.
Les thèmes abordent les laissés pour compte, les personnes écartées. Et ce qui permet de lutter contre ça, c'est l'entraide, la solidarité, l'esprit d'équipe. Est-ce que pour vous c'est important d'évoquer ça dans le monde actuel ?
Alain Souchon : oui, les textes de Pierre-Dominique Burgaud sont porteurs de ça, la gentillesse entre les gens, le fait de positiver, le fait que ce n'est pas grave si les filles ne se trouvent pas exactement comme elles ont envie d'être. C'est comme la chanson de Goldman "c'est ta chance, c'est ta marque, ta différence", et bien là c'est pareil. Et c'est très important que ce petit message soit divulgué à travers la musique, et ce conte pour enfants.
C'est ce qui permet la double lecture, que ce ne soit pas que pour enfants ?
Alain Souchon : oui, voilà. On voulait éviter que se soit des comptines pour enfants, on voulait que ce soit, et c'est comme ça aussi dans les deux premiers, des chansons à part entière qui peuvent plaire à tout le monde. Ce n'est pas une question d'âge, et c'est ça qui est sympa dans ce conte, c'est que c'est pour tout le monde.
Quels sont vos prochains projets pour l'après Soldat Rose 3 ?
Pierre Souchon : Ours est actuellemment en tournée pour promouvoir son album "Pops" qui est sorti, et sa chanson "J'ai jamais su danser", et il sera encore une petite année sur ce projet. Et mon père et moi, nous sommes en train de nous pencher sur de nouvelles chansons pour un prochain album de mon père, c'est notre projet commun, et j'ai la chance de l'aider sur des musiques.
Effectivement vaste question, mais en attendant, nous allons nous laisser porter par ce conte musical, qui appelle à la rêverie et à voir la vie un peu plus en rose.
Le Soldat Rose à la fabrique des jouets (BMG) - Sortie le 24 novembre
Concert à l'Olympia le 22 novembre : deux représentations (16h et 20h)
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