Lavilliers à Saint-Etienne : "Ici, faut être bon, c'est une ville de musique"
Il y avait forcément beaucoup de Ligériens au Zénith mais aussi des fans venus de Gironde, du Var, de Haute-Savoie... Certains n’ont pas hésité à faire des kilomètres pour venir écouter Bernard Lavilliers dans son "fief", sa ville natale de Saint-Etienne, parce que ce concert avait pour eux un sens, une saveur particulière. Comme si un lien unique unissait le chanteur à cette ville ouvrière, qui a construit l’homme puis l’artiste qu’il est devenu, imprimant en lui des valeurs, une vision du monde qui a marqué tout son répertoire. Avant de partir découvrir le Brésil, Lavilliers a d'abord connu la rudesse du travail ouvrier, apprenant le métier de tourneur sur métaux dans l'usine où travaillait son père.
Reportage : France 3 Rhône-Alpes - P. Perrel / V. Benais / R. Pacaly / A. Saboureau
Une ville de musique
Pour Lavilliers aussi, c’était un moment important, voire même un peu stressant : "Faut être très bon ! Là, ils s’attendent pas à me voir rater une note. C’est pas l’genre... Les Stéphanois, ils aiment quand ça joue bien", confie l’artiste. Une façon de rappeler que "jouer bien" à Saint-Etienne, ça ne concerne pas que le foot. Bernard Lavilliers se souvient que, enfant, il allait avec son père (décédé il y a un an) à l’Eden, un théâtre qui a fermé ses portes en 2003, pour écouter de l’opéra. "Donc Saint-Etienne, c‘est une ville de musique."Issu d’un milieu modeste (sa mère était institutrice et son père travaillait à la manufacture d’armes de la ville), Bernard Lavilliers a également grandi dans une famille où la musique était très présente, berçant le jeune Bernard Oulion (son vrai nom) de chanson française, de jazz et de calypso.
"Je n'oublie pas mes racines"
"J’ai fait 12 fois le tour du monde mais je n’oublie pas mes racines" rappelle le chanteur pendant le concert où il revisite "Saint-Etienne", une chanson extraite de son 2e album sorti en 1975 et baptisé..."Le Stéphanois" (dont la pochette évoque davantage Robert Herbin, grand joueur de Saint-Etienne et entraineur, célèbre pour sa tignasse rousse). "C'est le premier de mes disques qui a un peu marché" confie Laviliers à nos collègues France Bleu (environ 125 000 exemplaires vendus, d’après Wikipédia).Une belle chanson qui dit tout sur la vision lucide mais amoureuse que Bernard Lavilliers porte sur la ville qui l'a vu naître en 1946.
La misère écrasant son mégot sur mon coeur
A laissé dans mon sang la trace indélébile
Qui a le même son et la même couleur
Que la suie des crassiers du charbon inutile [...]
Je me soûle à New York et me bats à Paris
Je balance à Rio et ris à Montréal
Mais c'est quand même ici que poussa tout petit
Cette fleur de grisou à tige de métal...
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