Jean-Michel Boris, figure historique de L'Olympia, est mort à 87 ans
Neveu par alliance et collaborateur du légendaire Bruno Coquatrix, l'homme de l'âge d'or de L'Olympia, Jean-Michel Boris avait assuré après sa mort la direction générale de l'icônique salle parisienne entre 1979 et 2001.
Jean-Michel Boris, machiniste devenu directeur artistique puis directeur général de L'Olympia, s'est éteint à l'âge de 87 ans, a indiqué vendredi la célèbre salle de spectacles parisienne sur les réseaux sociaux. "Avec la disparition de Jean-Michel Boris, nous perdons l'un de nos pères et le monde de la culture, l'un de ses bienfaiteurs", twitte ainsi la salle aux lettres rouges. "Son nom restera à jamais associé à l'histoire de L'Olympia et pour toujours dans nos cœurs. Lui qui a incarné la salle pendant un demi-siècle."
L'Olympia, c'est une histoire de famille unie par les liens du cœur et la passion pour le spectacle. Avec la disparition de Jean-Michel Boris, nous perdons l'un de nos pères et le monde de la culture, l'un de ses bienfaiteurs. pic.twitter.com/3R8OSXyql8
— L'Olympia (@OLYMPIAHALL) November 6, 2020
Né le 14 février 1933 à Bordeaux, Jean-Michel Boris était le neveu de Paulette Coquatrix, l'épouse de Bruno Coquatrix, l'homme qui a fait de L'Olympia une salle de légende associée à jamais aux grandes heures de la chanson et de la variété françaises, et même de la pop music, dans la seconde moitié du XXe siècle.
Homme affable et attentionné, Jean-Michel Boris est entré dans l'institution comme machiniste en 1954 avant d'en gravir les échelons et d'en prendre les postes les plus importants : direction artistique en 1959 puis direction générale en 1979, jusqu'en 2001. C'est sous sa supervision que la salle a connu en 1997 un immense chantier de reconstruction qui l'a sauvée de la destruction.
Jean-Michel Boris fut le témoin des grandes heures de gloire de L'Olympia, au casting insensé : Josephine Baker, Yves Montand, les Beatles, Gerry Mulligan, Cab Calloway, Dalida, Gilbert Becaud (le plus fidèle des visiteurs du soir), Frank Sinatra, Charles Aznavour, Johnny Hallyday...
En 1997, il avait livré cette anecdote à l'AFP à propos d'Elvis Presley. "Nous avions été contactés par son manager, le Colonel Tom Parker, qui nous avait dit : pour moi, ce sera 100.000 dollars, qu'est ce que vous proposez pour Elvis ? On a laissé tomber ! Pour le reste on a eu tout le monde, y compris Oum Kalsoum en 1967."
Le monde du spectacle lui rend hommage
Sur Twitter, le comédien Smaïn a salué sur Twitter "un homme remarquable". "Je luis dois mon premier Olympia, je lui dois cette part de rêve qu'il m'a si gentiment offert, poursuit l'artiste. Merci à toi Jean-Michel, après ce rideau rouge voici ce long tapis rouge qui te conduit dorénavant vers le Paradis."
Un homme remarquable nous a quitté, Jean Michel Boris. Je luis dois mon premier Olympia, je lui dois cette part de rêve qu’il m’a si gentiment offert. Merci à toi Jean Michel, après ce rideau rouge voici ce long tapis rouge qui te conduit dorénavant vers le Paradis.
— Smaïn Officiel (@livres45) November 6, 2020
"Ce monsieur était un seigneur", a écrit de son côté le comédien François Morel sur les réseaux sociaux où il a partagé quelques souvenirs.
Avec @MarinaTomeact on jouait un spectacle au Bec-fin, café théâtre disparu. On débutait comme les parfaits inconnus que nous étions. Jean-Michel Boris était venu, encourageant, chaleureux. Ce monsieur était un seigneur.
— François MOREL (@morelexplo) November 6, 2020
Les producteurs "saluent avec émotion la mémoire de Jean-Michel Boris, dont la passion pour le spectacle et les artistes a nourri la légende de L'Olympia pendant près de 50 ans", souligne encore un tweet du Snep (Syndicat national de l'édition phonographique).
Les producteurs saluent avec émotion la mémoire de Jean-Michel Boris, dont la passion pour le spectacle et les artistes a nourri la légende de l'Olympia pendant près de 50 ans. Ils remercient l'ami enthousiaste et bienveillant qui a infatigablement accompagné tous les talents. pic.twitter.com/TxdoDaNE0j
— Le SNEP (@snep) November 6, 2020
"Jean-Michel Boris s'en va alors que les salles de concerts sont contraintes au silence. Quelle triste ironie pour celui qui a tant œuvré pour la musique sur scène. Les artistes n'auront jamais assez de remerciements à apporter à ce monument de notre profession", a commenté sur Twitter l'Adami, société d'accompagnement de carrière artistique.
Jean-Michel Boris s’en va alors que les salles de concerts sont contraintes au silence. Quelle triste ironie pour celui qui a tant œuvré pour la musique sur scène. Les artistes n’auront jamais assez de remerciements à apporter à ce monument de notre profession.
— ADAMI - La force des artistes (@ADAMI_Artistes) November 6, 2020
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