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Il y a 60 ans, Serge Gainsbourg faisait naître "Le poinçonneur des Lilas"

"Le poinçonneur des Lilas" de Serge Gainsbourg fête cette année ses soixante ans mais traverse les années avec une fraîcheur absolue. Aujourd'hui, le tube qui rendit célèbre "l'homme à la tête de chou" est définitivement inscrit au répertoire des plus grandes chansons populaires françaises.
Article rédigé par franceinfo - O. Morain / L. Hakim
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Temps de lecture : 2min
Serge Gainsbourg écrit "Le poinçonneur des lilas" en 1958, un premier tube qui lance la carrière du chanteur
 (France 2 / Culturebox / Capture d'écran)

Des petits trous pour une grande carrière. Il y a soixante ans, "Le poinçonneur des Lilas" a révélé un chanteur. Car avec cette mélodie, Gainsbourg, qui à l'époque est peintre, a définitivement lâché ses pinceaux pour le micro.

Reportage : L. Hakim / T. Breton / F. Bazille / C. Vignal / G. Orain / S. Testor / H. Possetto

L'évidence sur scène 

En 1958, Serge Gainsbourg étudie les Beaux-Arts dans une école de Pigalle à Paris mais pour gagner sa vie, il accompagne à la guitare des artistes dans un cabaret de travestis. Il est aussi le pianiste d'une chanteuse de succès. Michèle Arnaud, qui chante du Gainsbourg, le persuade alors d'interpréter lui-même ce qu'il a écrit. Puis le producteur Jacques Canetti le remarque et lui offre sa première grande scène au théâtre des 3 Baudets. Au contact du public, le grand timide va peu à peu vaincre ses peurs et devenir un grand chanteur au charisme incontestable. "Il imposait sa timidité !", se souvient Simone Langlois qui l'a vu débuter. 

La naissance d'une chanson

Mais d'où lui vient cette idée de chanson sur un poinçonneur du métro ? À l'époque, le poinçonneur est un contrôleur de billets à l'entrée de la station "Les Lilas". Il perfore les billets pour les valider, il s'ennuie, et son esprit divague. Gainsbourg, qui habite Porte Dauphine, prend le métro en bas de chez lui, et son poinçonneur va devenir son bienfaiteur. Le succès est au rendez-vous.
  (DALMAS/SIPA)

La course folle au coeur de Paris 

Cette chanson écrite en 1958, au beau milieu des Trente Glorieuses, indique aussi un renouveau dans la chanson française dans les années 50 et 60. Ecrite avec un tempo très rapide, sa mélodie rythmée, dynamique, courte et facile à mémoriser s'écoute comme une voltige. Gainsbourg embarque l'auditeur dans une course haletante et obsédante dans le coeur de Paris. 
1969 marque le début de la fin des poinçonneurs, la RATP met en place la première poinçonneuse automatique à titre expérimental à la station Porte de Vanves
 (AFP)

Une chanson qui a changé le destin de Hugues Aufray

Et si le poinçonneur a déjà changé le destin du peintre Gainsbourg, voilà qu'elle bouscule celui du sculpteur Hugues Aufray. En 1959, il remporte un concours de chanson avec cette mélodie. "Elle m'ouvre une carrière professionnelle, moi je faisais de la musique pour gagner ma vie pour plus tard faire de la peinture et de la sculpture", se souvient le chanteur. 
  (France 2 / Culturebox)
Des petits trous aux grands trous, cette chanson a suivi Gainsbourg toute sa carrière. Depuis sa disparition sa tombe est toujours fleurie de tickets de métro par ses admirateurs.

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