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Iggy Pop : "les majors m'ont humilié"

"Tout ce qu'une maison de disques a jamais fait pour moi c'est m'humilier, me tourmenter, me démoraliser", a déclaré Iggy Pop mercredi soir lors de la présentation à la presse de son nouvel album "Après". Enfin libéré de son contrat avec Virgin/Emi, l'Iguane a décidé de se passer de maison de disques en mettant en vente son 17e album sur internet, via ventes-privées.com.
Article rédigé par franceinfo - Laure Narlian
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Iggy Pop le 9 mai 2012 au Bristol, Paris.
 (François Guillot / AFP)

Au Bristol, devant plus d'une centaine de journalistes, Iggy Pop s'est prêté de bonne grâce et avec humour au petit jeu des questions concernant cet album de reprises, issues pour moitié du répertoire français.

Vêtu d'une impeccable chemise noire à col blanc cassé, très classe, il a d'abord interprété "Syracuse" de Henri Salvador, immortalisée par Montand, avec Bernard Arcadio au piano. 

"Je ne veux pas être mis dans une case"
A ceux qui s'étonnaient de voir le premier vrai punk de l'histoire reprendre des chansons françaises avec une orchestration dépouillée et vendre son disque sur une plateforme de vente de vêtements de marques à prix discount, il a répondu que les gens étaient beaucoup plus surpris à ses débuts, lors de la déflagration rock radicale et innovante des Stooges à la fin des années 60 et durant les années 70.

Surtout, Iggy Pop a farouchement défendu tout du long son droit à ne pas être forcément et constamment ce qu'on attend de lui : un punk. "Je ne veux pas être mis dans une case. Je ne serai dans une boîte qu'à mon enterrement", a-t-il souligné.

Iggy Pop a expliqué s'être d'abord tourné vers son ancienne maison de disques, la major EMI, pour la distribution d'"Après" qu'il a autoproduit.  "Mais, ils n'en ont pas voulu. Ils pensaient qu'ils ne feraient pas d'argent avec, que mes fans ne l'aimeraient pas.(...) Ils auraient voulu que je fasse un album de punk-rock... " ce qui était pour lui hors de question.

Iggy Pop chante "Les feuilles mortes" de Prévert sur France Inter en 2009

"Mis à la porte de toutes les maisons de disques"
"J'ai été mis à la porte de toutes les maisons de disques au cours de ma carrière", a-t-il rappelé, notant que celles-ci engrangeaient pourtant toujours de gros bénéfices grâce à ses chansons.

Il a déploré que les labels familiaux, à l'instar de Sun Records, aient été remplacés par des maisons de disques régentées par l'appât du gain et un marketing tout puissant. "Nous savons ce que vous voulez écouter", a-t-il imité en prenant une grosse voix de directeur marketing, et, imitant le même s'adressant aux artistes : "Vous êtes de la merde".

En solo, Iggy Pop s'est montré déterminé à ne plus revenir dans le giron d'une grosse maison de disques. En revanche, le prochain album des Stooges qu'il prépare avec James Williamson (après la mort de Ron Asheton en janvier 2009) sortira "probablement sur une major", a-t-il concédé.

Iggy Pop, "une marque exceptionnelle"...
Son CD de reprises, de Gainsbourg à Georges Brassens, en passant par Edith Piaf et Joe Dassin, est en vente depuis mercredi soir pour 7 euros sur vente-privées.com.

Son PDG Jacques-Antoine Granjon a estimé qu'Iggy Pop, dont il est fan, était "une marque exceptionnelle", "le désir" même, et qu'il était fier de "mettre en scène" son disque. Selon lui, l'album précédent d'Alain Chamfort sur Yves Saint Laurent s'est écoulé sur son site à 20.000 exemplaires. Cette fois il en espère au moins autant, voire le double. Mais il n'a pas dit combien, sur 7 euros, iraient dans la poche d'Iggy Pop.

Iggy Pop était l'invité d'Europe 1 jeudi matin

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