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Découvrez la chanson "Argentine", et plusieurs extraits de l'album "Respect" d'Yves Duteil

C'est son retour en studio après 5 ans d'absence. Yves Duteil revient avec un nouvel album "Respect", qui sort le 12 janvier. Ce disque est né d'un besoin d'exprimer des sentiments multiples après les événements tragiques de ces deux dernières années. Des textes qui mêlent espoir, fraternité, ouverture, mémoire. Le titre "Argentine" et 4 extraits sont à découvrir en exclusivité sur Culturebox.
Article rédigé par Jean-François Convert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (John Riggs)

Un album qui prend sa source au 11 janvier 2015

Cette date reste marquée dans le coeur du peuple français. Pour Yves Duteil, c'est le point de départ de l'écriture de plusieurs textes autour de thèmes fondamentaux, qui vont construire l'ossature de ce disque écrit et composé sur deux années. Le morceau titre bien sûr, "Respect", disponible en écoute sur son blog, et qui selon son auteur "s'impose comme une évidence".Le 22 décembre sortira en single la chanson "Mohammed, Aïcha" où Yves Duteil nous rappelle que les musulmans aussi ont souffert des attentats. Mais c'est justement pour trouver le réconfort qu'il prône la fraternité entre tous.

Au fil des deux années de sa création, l’album lui-même aura été une oasis de tolérance et d’harmonie dans le tumulte qui nous entoure.

Yves Duteil
  (John Riggs)
L'album est résolument tourné vers l'avenir et l'optimisme, comme par exemple avec "A l'abri du meilleur", ou "Armés d'amour", mais aussi vers la mémoire, notamment sur le dernier titre "Une minute de silence". Même si plusieurs morceaux tendent vers la gravité et le recueillement, l'ensemble n'est jamais gagné par la lourdeur, grâce à des chansons plus légères qui invitent au voyage et à la rêverie.

La famille, l'amitié et l'Argentine

S'il exprime ce qu'il a ressenti après la vague d'événements tragiques qui a secoué la France, Yves Duteil n'en oublie pas pour autant sa fibre poétique. Comme pour nous évader de cette ambiance grise, il nous emmène en Argentine sur les pas d'un ami. Une superbe Bossa Nova langoureuse qui évoque le déracinement, mais où la douce mélancolie ne sombre jamais dans la tristesse. Plutôt un sentiment d'apaisement, et toujours cet optimissme qui trouve sa force dans l'humain et l'amitié.

L’histoire d’un ami d’enfance, amoureux d’une belle argentine… Il est parti la rejoindre à Buenos Aires, avant que le mal du pays ne le ramène à Paris… C’est lui qui m’avait fait découvrir l’univers magique de la Bossa nova, Vinicius de Moraes, Baden Powell et Toquinho, le saxophone soyeux de Stan Getz et la voix magique d’Astrud Gilberto, les harmonies sensuelles du Brésil musical, Corcovado, Samba em preludio… C’est pourquoi "Argentine" n’est pas un tango…

Yves Duteil
Plusieurs morceaux mettent également en avant une de ses valeurs chères : la famille. Il nous fait ainsi partager son histoire avec "Mon piano a cent ans", ou déclare à nouveau sa flamme à son épouse "Quarante ans plus tard" (que l'on pourra écouter sur son blog début janvier).

Le piano familial a décidé de ma vie. L’image de ma mère et de ses mains survolant le clavier fait surgir un siècle d’histoire, de musique entremêlée d’amours et de guerres, avec en filigrane de ces souvenirs sonores, tout mon devenir d’artiste…

Yves Duteil
Il nous parle aussi de sa fille de façon imagée, dans "Mon petit âne Corse", et nous conte les passages de flambeaux sur trois générations avec "Mamie, Mamita, Mamino". 

Cette chanson qui résonne comme une comptine, a un second degré de lecture : c’est le "portrait chinois" de Martine, notre fille, en clin d’oeil souriant d’un amour de bois tendre…

Yves Duteil
C'est sur ces chansons qu'on retrouve la musicalité de l'auteur de "Prendre un enfant par la main" ou "Le petit pont de bois". Des mots qui volent, légers, sur des mélodies douces, tendres et buccoliques. Si on veut préserver l'humain, il faut aussi et d'abord protéger la nature. Mais plutôt que de délivrer un message moralisateur, Yves Duteil nous parle simplement de "Jean, apiculteur corse qui arpente le maquis à l’image de 'L’homme qui plantait des arbres' de Jean Giono, pour en faire le miel de sa vie…"

Un artiste en relation directe avec ses fans

Même s'il n'était pas retourné en studio depuis cinq ans, Yves Duteil n'en est pas moins resté très actif dans la relation à son public. Cet artiste, qui fête cette année ses 45 ans de carrière, est en effet rentré de plein pied dans l'ère numérique dès les débuts d'Internet : dès 1997, il avait son site, et en 2006, il a ouvert "le blog à part". Cet espace lui permet d'échanger directement avec ses fans, de communiquer sur ses nouveaux projets ou encore d'écrire sans forcément passer par la chanson.
  (John Riggs)
Une stratégie d'auteur complet, tous médias, et qui privilégie le support numérique en choisissant pour ce nouvel album, Unicum music, un jeune label résolument tourné vers le digital, comme l'explique sa directrice Emily Gonneau : "j’ai à coeur de défendre de la musique qui émeut et fait réfléchir, j’ai aussi bien conscience de l’impact que le numérique a eu sur la manière dont les artistes peuvent gérer leur carrière dans la durée." Un album qui s'inscrit donc à la fois dans la tradition des valeurs humanistes et dans la modernité des échanges actuels.
La pochette de l'album
 (Sotheara Khem)
Yves Duteil sera en concert à L'Alhambra les 20 et 21 janvier, juste après la sortie de l'album le 12 janvier prochain. Toutes les autres dates de la tournées sont consultables ici.
  (Sotheara Khem)

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