Cet article date de plus d'onze ans.

Championne à l'export, Zaz sort son nouvel album lundi

En 2010, la chanteuse Zaz avait séduit le public avec +Je veux+, un manifeste anti bling-bling empreint d'idéalisme. "Etre heureux, c'est déjà un vrai acte politique", dit-elle, avant la sortie lundi 13 mai de son deuxième album "Recto Verso".
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Zaz en concert à Moscou en septembre 2012
 (RAMIL SITDIKOV / RIA NOVOSTI)

Plus d'1,8 million d'exemplaires vendus pour son premier album, une Victoire de la chanson de l'année pour +Je veux+... le succès a été fulgurant pour la chanteuse au timbre éraillé qui a débuté dans les rues et les cabarets. Il a aussi été violent. Zaz a été moquée pour son idéalisme, son physique, ses tenues... "Les critiques, les jugements, c'est bien, ça te fait avancer. Mais les critiques juste méchantes, je n'arrivais pas à comprendre, ça m'atteignait vraiment beaucoup. J'avais l'impression que je devais me justifier de ce que j'étais, tout le temps, constamment", reconnaît-elle aujourd'hui. 

Reportage : M.Vial / S.PIchavant / J.Michaan / M.Delassaussé

Il y a deux ans, elle confiait à l'AFP avoir envie d'un "long break", ne pas être sûre d'avoir envie de continuer sur une telle lancée. Pourtant, Zaz n'a disparu que six mois à la fin de sa tournée, mettant à profit cette période pour enregistrer son nouvel album. Ce sont, dit-elle, ses concerts à l'étranger qui l'ont galvanisée :"le Japon, la Russie, la Turquie, la Pologne, la République Tchèque, la Bulgarie, la Croatie, l'Ukraine, les Etats-Unis, Londres", énumère-t-elle, en parlant d'un accueil "fou, presque plus qu'en France". 

Grand succès en Allemagne

Dans le cercle fermé des artistes français qui s'exportent, Zaz joue dans la même cour qu'Air et Phoenix, un exploit pour une artiste qui ne fait pas de l'électro ou de la pop en anglais, mais de la chanson française. Son premier album s'est vendu dans 54 pays, en particulier en Allemagne où il s'en est écoulé pas moins de 450.000 exemplaires.  "Là, c'est en train de faire le buzz en Amérique latine, donc on va y aller. Il ne me manque plus que l'Afrique", sourit-elle. 

Aujourd'hui, la jeune femme qui a fêté ses 33 ans le 1er mai, dit être "apaisée", "claire avec moi-même". "Il y a un thème central qui me définit, c'est fédérer pour créer un projet commun. Souvent quand les gens se fédèrent c'est pour se révolter, s'indigner, mais il n'y a rien de créatif", dit-elle. "Ce que j'aime aujourd'hui, c'est ce qu'on a construit avec les musiciens et avec le public. Des gens viennent me voir pour me dire que trois semaines après le concert, ils ont encore l'énergie de cette soirée en eux", raconte-t-elle. "Ca nourrit de belles choses et c'est déjà ça de gagné. Etre heureux, c'est déjà un vrai acte politique", estime la chanteuse. 

"Si tu veux changer le système, il faut rentrer dedans"

Au diapason des idéaux qu'elle chante, Zaz a décidé de reverser tout l'argent de son merchandising (vente de T-shirt...) au mouvement Colibris, initié par l'agriculteur et écrivain Pierre Rabhi. "Vendre mon album, faire des concerts, gagner de l'argent pour ça, je veux bien. Mais gagner de l'argent avec le mot +Zaz+, en faire une marque, je trouve ça bizarre", explique -t-elle. De même, "ce n'était pas évident pour moi d'être médiatisée, d'aller sur TF1. Mais je me suis dit +si tu veux changer le système, il faut rentrer dedans, utiliser les médias pour toucher les gens+", ajoute-t-elle. 
Sur des airs rock, pop, swing, Zaz proclame ses convictions dans "Recto Verso": l'environnement, l'humanisme, le pouvoir du collectif sur des mots des fidèles Tryss et Kerredine Soltani (auteurs de "Je veux"), Mickaël Furnon (Mickey 3D), Grand Corps Malade et même Jean-Jacques Goldman, rencontré sur Les Enfoirés. Pourquoi pas ses mots à elle ? "Ca viendra plus tard, assure-t-elle. Ma carrière va être longue". 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.