Billy the Kid & Calamity Jane : Bertrand Belin et Claron McFadden chantent deux mythes du Far West à Lyon
Une mère et un gosse : Calamity Jane et Billy the Kid, deux figures fondatrices du mythe américain. Deux méchants qui nous sont chers, desperados et tellement humains. D’elle, on connaît les lettres à sa fille, maladroites, aimantes… Et apocryphes. De l’enfant terrible, il reste des documents, des rapports de police, des témoignages dont Michael Ondaatje a tiré une œuvre poétique. C’est pour eux, et autour de ces écrits, pour conter leurs destins tragiques que se réunissent quelques grandes figures de la musique d’aujourd’hui. Calamity/Billy est une création originale du Théâtre de la Croix-Rousse de Lyon.
Reportage : F. Llop / T. Swiderski / L. Marion
Duo d'enfants terribles
La première partie, qui se concentre sur Calamity Jane, est tirée d'une pièce existante, qui reprend les soi-disant lettres de Calamity à sa fille, mises en musique par le compositeur américain Ben Johnston.La lyrique et le pirate
Le metteur en scène Jean Lacornerie a eu l’idée de faire répondre à cette première œuvre une nouvelle pièce dédiée à Billy The Kid. Ce second volet du spectacle adapté du texte de l’écrivain canadien Michael Ondaatje redonne vie à deux figures mythiques de l’Ouest américain : Calamity Jane et Billy The Kid. Sur le plateau, Bertrand Belin prête sa voix grave, teintée de blues pour l'occasion, au célèbre hors-la-loi et la soprano Claron McFadden donne la sienne à l’héroïne de la conquête de l’Ouest. Deux univers musicaux qui se répondent avec finesse."Nos deux voix sont très différentes dans l'expérience et dans la pratique, à côté du chant lyrique de Claron McFadden, moi je suis le mauvais garçon", rapporte Bertrand Belin.Jean Lacornerie et Gérard Lecointe parviennent à nous faire pénétrer progressivement dans cette ambiance du Far West. Il y a des personnages tout droit sortis du désert, des carcasses de bisons, ça sent la poudre et le sang, une atmosphère volontairement pesante soutenue par les ombres cachées et la musique jouée en live.Deux personnes qui jouent et créent un monde qu'ils habitent
Une vraie trouvaille visuelle et sonore
Et puis il y a des séquences enjouées et poétiques qui nous font aimer ces deux caïds. Le décor dessiné sur une grande palissade au milieu de la scène (une vraie trouvaille) transporte le spectateur entre les époques et les lieux au gré des aventures des deux héros maléfiques. Les marimbas de l'orchestre adoucissent les souffrances des blessés (western oblige) grâce à des notes au son quasi végétal.Pour donner cette matière orchestrale au texte de Billy The Kid, Jean Lacornerie et Gérard Lecointe ont fait appel au compositeur Gavin Bryars. Toute la partition musicale est jouée par Les Percussions Claviers de Lyon. Jean Lacornerie franchit les frontières avec aisance et savoure encore la magie de la création. "C'est assez extraordinaire le nombre de gens qui se rencontrent sur cette affaire. Il y a ce compositeur anglais, cet écrivain canadien, cette chanteuse américaine, ce chanteur français, ces musiciens lyonnais, c'est une espèce de hasard miraculeux qui fait que tous ces gens-là sont à leur place dans le spectacle".
La Caravane de Calamity/Billy sur les routes européennes :
- Théâtre de la Croix-Rousse — Lyon - 06 › 08 mars ’18
- Théâtre de La Renaissance — Lyon - 09 › 10 mars ’18
- Théâtre Dullin, Espace Malraux — Chambéry - 13 › 14 mars ’18
- Le Granit, Maison du Peuple — Belfort le 16 mars ’18
- MCB, Auditorium — Bourges - 20 › 21 mars ’18
- La Rampe — Echirolles - le 23 mars ’18
- Le Théâtre du Parc — Andrézieux-Bouthéon - le 24 mars ’18
- Forum Meyrin — Genève, Suisse - le 27 mars ’18
- Théâtre de Saint Quentin en Yvelines - le 30 mars ’18
- Concertgebouw Brugge — Bruges - le 28 avril ’18
- Opera Daggen — Rotterdam - le 25 mai ’18
- Armel Opera Festival — Budapest -5 juillet ’18
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.