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Des militantes dénoncent le harcèlement dans le métro au son de "Balance ton quoi" d'Angèle

Les militantes de Nous Toutes et Les Effronté.e.s ont interpellé la RATP sur la question du harcèlement et des agressions sexuelles. Elles ont invité les internautes à poursuivre la mobilisation sur Twitter avec le hashtag "BalanceTonMétro". Leur hymne, une reprise de"Balance ton quoi" d'Angèle. 

Article rédigé par Manon Botticelli
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des militantes alertent la RATP sur le harcèlement et les agressions sexuelles dans les transports en commun.  (Anaïs Leleux)

Ce matin, certains usagers du métro parisien ont pu croiser un petit groupe de femmes, chantant sur l'air de "Balance ton quoi" d'Angèle., un titre aux accents clairement féministes. Avec des paroles un peu différentes. "Laisse-moi te chanter. A toi ma chère RATP, que je ne prendrai plus le métro, les harceleurs j’en ai plein le dos, on ira bosser à vélo", chantaient-elles accompagnées d'un ukulélé.

Dénoncer le harcèlement et les agressions sexuelles

Derrière cette action, des militantes des associations Nous Toutes et Les Effronté.e.s qui souhaitent dénoncer le harcèlement et les agressions sexuelles dans les transports et "l'inaction" de la RATP concernant ces problèmes. "On a eu l'idée de cette mobilisation hier, c'est une action assez spontanée", explique Louise Dubray, de l'association Les Effronté.e.s. A la source de cette mobilisation, une énième agression dont a été victime la militante Anaïs Leleux, dimanche dernier, le 21 avril. Cette dernière compte porter l'affaire en justice. "J'assigne la RATP en responsabilité. Car à partir du moment où on achète un titre de transport, on établit un contrat avec la RATP qui doit veiller à notre sécurité pendant le temps du transport", explique la militante.

Le cortège s'est d'abord réuni à l'arrêt Père Lachaise, muni de slogans détournant les arrêts de métro parisiens comme "Notre insécurité Marcel Sembat les couilles", avant de rejoindre l'arrêt Filles du Calvaire "pour dénoncer le calvaire que vivent les filles encore aujourd'hui", explique Anaïs Leleux.

Des mesures mises en place par la RATP

Avec des cibles accrochées sur leur tee-shirt et le mot "proie" écrit sur le front, les militantes se sont ensuite rendues au siège de la RATP. "On nous a expliqué que des choses sont déjà mises en place pour lutter contre le harcèlement", explique Louise Dubray. La RATP a répondu publiquement, sur Twitter, en rappelant ses mesures pour lutter contre le harcèlement et les agressions dans les transports, comme un numéro d'alerte, le 31 17, ainsi qu'un réseau de vidéo protection. 

Plusieurs campagnes d'affiches ont été réalisées dans le métro parisien. L'an dernier, des photomontages où les harceleurs étaient représentés comme des animaux, ont suscité la controverse. "Pour nous, ce qui est mis en place n'est pas suffisant", rétorque Louise Dubray. "On demande notamment à ce que le personnel de la RATP soit mieux formé pour faire face à des situations de harcèlement ou d'agression sexuelle", affirme la militante. Le hashtag #Balancetonmétro a été lancé dans la journée. Il invite les internautes victimes d'agression ou de harcèlement à partager leur témoignage. Dans la soirée du 24 avril, il était en quatrième position dans les tendances Twitter en France, avec près de 3 200 tweets.

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