Alain Bashung, vertige de la mort
"Un jour je sourirai moins, jusqu'au jour où je ne sourirai plus", chantait-il dans Résidents de la République sur son dernier album. Ce soir, nombreux sont ceux qui ne sourient plus et le pleurent...
Qualifié en 2008 de "dernier des géants" par l'hebdomadaire culturel Les Inrockuptibles, Bashung occupait depuis plusieurs années une place de premier plan sur l'échiquier de la chanson française : celle d'un artiste doté d'une aura phénoménale, capable de séduire le grand public comme les amateurs éclairés.
En 30 ans de carrière, ce "poète excentrique et solitaire" (selon la définition d'Arthur H) avait acquis l'adhésion d'un large public et le respect de ses pairs en imposant au sommet du rock français une démarche exigeante et originale.
L'interprète de Gaby oh Gaby, Vertige de l'amour, Ma petite entreprise, Madame Rêve, Osez Joséphine ou La nuit je mens, avait récemment dû annuler plusieurs concerts en raison de son état de santé. Depuis l'automne 2007, il était atteint d'un cancer du poumon et suivait une chimiothérapie.
Un Alain Bashung amaigri était néanmoins apparu sur la scène du Zénith, le 28 février dernier, lors de la cérémonie des Victoires de la Musique, au cours de laquelle il avait remporté trois récompenses.
Il avait été distingué comme artiste interprète masculin de l'année, pour son album Bleu Pétrole, et pour sa tournée, Bleu Pétrole Tour, élue meilleur spectacle musical de l'année. Avec ces trois Victoires, il était devenu l'artiste le plus primé de l'histoire de la
cérémonie avec un total de onze trophées.
Touche-à-tout, le chanteur était aussi comédien et était apparu au cinéma dans plusieurs films, comme Le Cimetière des voitures en 1981, Le Beauf en 1987, L'Ombre du doute en 1993, La Confusion des genres en 2000, ou La Bande du drugstore en 2002.
Anne Jocteur Monrozier
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