Airnadette : quatre ans de tournée, des mimes par milliers

Airnadette, c'est l'histoire d'un décalage complet, sur le fond et la forme. Ce n'est pas du théâtre, encore moins un concert mais un peu tout cela à la fois. Et depuis six ans, la formule fonctionne, comme on a pu le voir une nouvelle fois vendredi soir au Trianon, à Paris, où la troupe donnait son dernier concert parisien devant une salle comble.

La recette de la "Comédie musiculte ", le nom du spectacle créé il a quatre ans, était inédite à l'époque. Les six d’Airnadette jouent sur une bande-son de plus de 300 extraits de films, publicités, dessins animés et chansons, tous styles inclus. Ils miment, dansent, se contorsionnent, mais ne font que mimer les dialogues avec leurs lèvres. De la Cité de la Peur au Père Noël est une Ordure en passant par Dikkenek ou American Pie , les films choisis sont tous cultes, générationnels, sur un ton souvent potache.

Airnadette, on aime ou on déteste 

Le travail des comédiens est indéniable, mais la troupe a toujours dû faire face aux critiques de ceux qui leur reprochent, finalement, de ne faire que singer, refaire, ou encore pire, de s'approprier les répliques et le chant des autres. Des critiques admises par Gunther Love, le leader, ancien champion du monde de air guitar - du jeu de guitare sans guitare - mais il revendique l'importance du travail accompli.

Après quatre ans de tournée, le rôdage est parfait ; le public est fan, il reprend en chœur les répliques cultes. Une drôle de communion face à une bande de six comédiens qui ne prononcent pas un mot de tout le spectacle. Airnadette a inventé une forme de théâtre par l’absurde, poussée à son paroxysme : une vraie réussite qui les aura emmenés sur des scènes de concerts et de festivals - dont le prestigieux Glastonbury, en Angleterre - à travers le monde.

Airnadette, en "concert" ce mardi soir au Théâtre 140 à Bruxelles, puis de retour en France jusqu'au printemps prochain.