Cet article date de plus de sept ans.

À Lille, la fronde des élèves du conservatoire contre la hausse des droits d'inscription

À Lille, 216 élèves du conservatoire ont vu leurs droits d'inscription grimper en flèche depuis une décision du conseil municipal. Parents et syndicats ne comptent pas en rester là.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une répétition au conservatoire de Lille (Nord) en mars 2016. (1 / MAXPPP)

La nouvelle tarification du conservatoire de Lille suscite la colère des élèves. Depuis une décision votée en conseil municipal, le 31 mars dernier, les droits d'inscription sont passés à 1 866 euros pour les plus de 200 élèves qui ne résident pas à Lille ou dans ses communes associées, Lomme et Hellemmes. Jusqu'à présent, ils s'acquittaient de 0 à 500 euros par an, en fonction du quotient familial.

"10% des élèves ne reviendront pas à la rentrée"

Interrogée par France Musique, Marion Gautier, l'adjointe au maire de Lille en charge de la Culture justifie une décision qui a été prise pour réparer une "inégalité sur le financement de certains cursus. Il n’est pas normal que les contribuables lillois paient pour des élèves qui sont domiciliés dans des villes qui ne cotisent pas pour le fonctionnement du conservatoire". De nombreux élèves se sentent désarmés, ils ont lancé une petition en ligne "pour l'égalité des droits d'inscription".

Pierre Otzenberger, représentant des élèves majeurs, a fait les comptes. "216 élèves sont concernés par ces tarifs. C’est presque 10% de l’effectif total. C’est énorme !, dénonce le jeune homme de 21 ans. Cela veut dire que ces élèves ne reviendront plus à la rentrée et seront privés d’un enseignement de qualité. C’est terriblement inégalitaire". Les parents d’élèves se sont regroupés et ont décidé de saisir la justice.

Si la justice va dans notre sens, nous pourrions bloquer l’application de ces nouveaux tarifs d’ici le début du mois de juin

Pierre Otzenberger, élève au conservatoire de Lillle

Marion Gautier souhaite également que la Métropole européenne de Lille se saisisse du dossier pour répondre à la baisse des dotations de l’État qui touchent les conservatoires ces dernières années.

"Cette décision nous a tous pris de court"

Les relations entre la Ville, tenue par Martine Aubry (PS), et la Métropole de Damien Castelain, un maire sans étiquette, ne sont pas faciles ces derniers temps. "Cette décision nous a tous pris de court, déplore Jean-Louis Ollé, professeur titulaire de basson au conservatoire et délégué syndical FO. On peut comprendre la raison mais la méthode employée et les conséquences sont très brutales. Si ces 200 élèves ne se réinscrivent pas à la rentrée, cela va complètement déséquilibrer le fonctionnement du conservatoire. Cela reviendrait à supprimer 126 heures cours par exemple". Le syndicaliste a déposé un préavis de grève pour le mercredi 24 mai.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.