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Mort de Michel Galabru : il avait "la fraîcheur" et la "profondeur d'un grand acteur"

Michel Galabru s'est éteint lundi matin, dans son sommeil. L'acteur, l'un des plus populaires en France, est mort à l'âge 93 ans. Il laisse derrière lui plus de 60 ans de carrière, des centaines de films et de pièces de théâtre et, surtout, une grande humilité. L’humoriste Elie Semoun, l'acteur Philippe Caubère et le réalisateur Jean-Pierre Mocky lui rendent hommage sur France info.
Article rédigé par franceinfo
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  (Michel Galabru interprète Lunardo dans la pièce Les Rustres, de Goldoni, au Théâtre de la Mer le 31/07/2011 © Maxppp)

Michel Galabru, c'était l'acteur populaire au sens le plus noble du terme, il pensait que son plus grand tort était d'être drôle, façon de dire qu'il savait tout jouer. Car si son nom est synonyme de grandes comédies, comme la série Les  gendarmes à Saint-TropezPapy fait de la résistance  ou son irrésistible apparition dans Bienvenue chez les Cht'is , Galabru avait un un répertoire dramatique et tragique de première classe.

En 1977 il obtient le césar du meilleur acteur pour Le juge et l'assassin  de Bertrand Tavernier, sans doute son meilleur rôle. Michel Galabru c'est autant le 7e Art que le théâtre, lui qui a débuté à la Comédie française, a joué tous les classiques avant d'exceller chez Giono et Pagnol, des auteurs du Sud comme lui. 

Un acteur infatigable

L’humoriste et acteur Elie Semoun, qui a eu l'occasion de jouer en 2012 avec Michel Galabru dans la pièce Tartarin de Tarascon , mise en scène par Jérôme Savary, se souvient d'un acteur authentique qui avait gardé son âme d'enfant : "Il avait  encore cette fraîcheur qu'on a, nous les artistes, à avoir encore le trac, à avoir peur d'oublier son texte, à être encore épaté par le jeu de certains acteurs, à râler un peu dans sa loge parce qu'on travaille trop et parce qu'on a trop répété. C'était un monstre sacré mais il avait quelque chose de très proche de nous, qui sommes des comédiens débutants à côté de lui. Il était d'une grande humanité, vraiment d'une grande humilité ".

Elie Semoun, au micro de Gilles Halais : "J'ai appris de Michel Galabru qu'on pouvait rester fou et cultiver sa fantaisie jusqu'à un âge très avancé. Rien n'était arrêté chez lui, tout était en mouvement"

"On pouvait le comparer à Raimu"

Le talent de Michel Galabru ne se limitait pas aux films comiques. C'est ce que rappelle aussi le réalisateur et metteur en scène Jean-Pierre Mocky, qui a plusieurs fois fait jouer Michel Galabru : "Sa vie est une vie assez difficile à comprendre. D'un côté il a tourné des dizaines de films complètement idiots, qu'il tournait parce qu'il avait besoin d'argent. Il était obligé de faire des films nuls pour gagner sa vie, jusqu'au jour où il a fait Le Gendarme. Après, Bertrand Tavernier et moi lui avons donné deux rôles capitaux, Le juge et l'assassin et L'ibis rouge. Il avait donc ces deux grands films où il a eu des rôles vraiment formidables et on pouvait le comparer à Raimu. Il avait le côté bourru de Raimu, il avait la profondeur d'un grand acteur. "

Jean-Pierre Mocky, au micro de Gilles Halais : Michel Galabru "était un personnage truculent. Le vrai Français."

Le comédien Philippe Caubère a également salué sur France Info Michel Galabru "l'un des plus grands acteurs français de tous les temps, au niveau de Michel Simon, de Raimu ", précisant que l’acteur "refusait  rageusement ces comparaisons ". "C’était un grand esprit, un homme avec une philosophie extraordinaire de la vie, d’une grande culture ", a ajouté Philippe Caubère. "Peut-être que les gens de métier le reconnaissaient moins que le public, il a été sous-estimé par le milieu du cinéma. Les grands acteurs populaires sont très rares, il avait cette dimension de génie que les réalisateurs n’ont parfois pas perçue. Il est insensé que Michel Galabru n’ait jamais joué sur une autre scène parisienne subventionnée que la Comédie française",  a regretté le comédien.

Philippe Caubère : "C'était un grand acteur populaire. Il avait cette dimension de génie"

Son accent chaleureux c'est celui de l'Hérault, où il a vécu jeune après ses premières années au Maroc où son père était ingénieur. Un père qui ne voulait pas que son fils soit comédien, mais Michel Galabru a mené sa barque jusqu'au bout. A 85 ans il reçoit un Molière pour son rôle dans Les chaussettes, opus 124  et en 2014 il monte encore sur les planches avec Les Dialogues.  L'année dernière, la fatigue l'avait empêché de jouer encore.

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