"More Women On Stage" : un festival contre l'invisibilisation des femmes dans l'industrie musicale
"More Women On Stage", traduisez "On veut plus de femmes sur scène". Samedi 8 juin et dimanche 9 juin se tient à Paris, à Petit Bain, le festival créé par l'association féministe du même nom. More Women On Stage entend militer contre l'invisibilisation des femmes dans l'industrie musicale car si les choses progressent dans ce milieu, la parité reste loin d'être acquise sur scène et en coulisses.
En finir avec "la solitude derrière les scènes"
C'est Lola, bassiste du groupe Pogo Car Crash Control, qui a fondé l'association More Women On Stage il y a deux ans. "S'il y a quelque chose que l'on vit en tant que musicien et musicienne, c'est la solitude derrière les scènes, derrière les loges, où c'est souvent très masculin et je m'étais dit qu'en tant que musicienne, voir un petit sticker qui me rappelle que je ne suis pas toute seule ça me ferait du bien". Ce sticker c'est le logo qu'elle a créé après l'avoir brandi un jour sur scène : "More Women On Stage" sur fond de guitare, écrit en blanc, décliné aujourd'hui en tee-shirt.
Le festival, troisième édition ce week-end, est la face émergée d'actions menées toute l'année par cette association. Cela va de la sensibilisation aux ateliers et masterclass pour que les femmes, notamment dans les métiers techniques de la musique, se sentent enfin plus légitimes.
"Les femmes ont accès à moins de formations, moins d'informations sur tous ces métiers-là. On leur mène aussi un peu la vie dure. Il y a une majorité d'hommes un peu à l'ancienne. On y est confrontées tous les jours dans tous nos métiers"
Manon, membre de l'associationà franceinfo
Masterclass et tables rondes
À l'affiche du festival, presque 100% de femmes, de la musique, de la parole, et des ateliers dont celui mené par Artie, guitariste des Psychotic Monks. "Dès que tu es une femme, une femme trans, dans le milieu de la musique tu es isolée. Dès qu'on arrive dans une sphère un peu plus professionnelle il n'y en a quasiment plus, on se retrouve vite seule, tous les espaces que tu dois franchir sont oppressifs et moi ce que j'ai envie de proposer, c'est un espace de soin", explique-t-elle.
Certes le sujet fait parler depuis des années dans les festivals et les salles de concert, mais aujourd'hui, les affiches ne comptent encore que 13% de femmes, selon les chiffres du Centre national de la Musique.
"Il y a un mouvement mais on n'y est pas encore. Il y a beaucoup de festivals où on programme des meufs ou des queers pour avoir notre caution. Ce n'est pas du tout encore gagné."
Artie, guitariste des Psychotic Monksà franceinfo
"Il ne suffit pas de nous donner un stand et de nous dire 'c'est super vous allez vendre vos tee-shirts', ça ne nous intéresse pas", prévient Lola.
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