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Molière réunit Bacri et Jaoui au théâtre pour la première fois depuis 22 ans

C’est l’un des évènements de la rentrée théâtrale : Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri sont réunis dans "Les femmes savantes" de Molière au théâtre de la Porte Saint-Martin à Paris. Des retrouvailles professionnelles attendues depuis 1994.  

Article rédigé par Anne Chépeau, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Molière réunit Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui au théâtre pour la première fois depuis 1994, pour "Les Femmes savantes" (PASCAL VICTOR / ARTCOMART)

Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri jouent dans "Les Femmes savantes" de Molière, une pièce mise en scène par Catherine Hiegel, sociétaire honoraire de la Comédie Française à Paris au théâtre de la Porte Saint-Martin. Cela faisait 22 ans que le duo n’était pas monté ensemble sur scène.

Les hasards d'une programmation

Jaoui-Bacri, on ne les a pas vus se produire ensemble depuis "Un air de famille" en 1994 qui fut créé au théâtre avant de devenir un film. Si Catherine Hiegel a tout de suite pensé à Agnès Jaoui pour jouer Philaminte, une des trois Femmes savantes de la pièce de Molière, Jean-Pierre Bacri a pourtant bien failli ne pas être de l’aventure raconte Catherine Hiegel : "Je n'ai pas osé penser à lui."

Je savais qu’ils travaillaient ensemble, mais qu’ils ne vivaient plus ensemble. J’ai eu peur de réunir un couple qui en plus, n’avait pas joué au théâtre ensemble depuis longtemps.

Catherine Hiegel, metteur en scène

C’est Agnès Jaoui qui a appelé Catherine Hiegel pour lui dire que Jean-Pierre Bacri avait "hurlé de rire" en lisant la pièce avec elle. Il trouvait dommage de ne pas jouer Chrysale. La distribution n’étant pas encore complète, le rôle lui a été proposé.

Jaoui et Molière : une si longue histoire

La comédienne connaît et aime la langue de Molière. Agnès Jaoui explique que, pour elle comme pour beaucoup de comédiens qui ont fait des écoles de théâtre, c’est presque comme une langue maternelle. Ce qu’Agnès Jaoui aime aussi dans "Les Femmes savantes", c’est la complexité des personnages. "Chacun, dit-elle a quelque chose à défendre".

"Mon personnage a une vraie beauté, une vraie soif de culture et de connaissance qui est sincère", explique la comédienne. "Elle dit des choses à sa fille sur le fait que la beauté du visage est un frêle ornement, une fleur passagère, un éclat d’un moment (…) alors que la beauté de l’esprit est ferme. Je dirai ça à ma fille."

Il est vrai que cette pièce écrite en 1672 reste d’actualité. Molière ouvre le débat en posant la question de la place des femmes, de leur droit à l’éducation, même si par moment il fait rire à leurs dépens. Agnès Jaoui, artiste et femme engagée a été sensible à cet aspect de la pièce.

Un classique dans un théâtre privé

Aujourd’hui, on voit rarement les pièces du répertoire dans le théâtre privé, principalement pour une question de coût. Dans ces Femmes savantes, par exemple, quatorze comédiens ont été engagés. Catherine Hiegel livre ici une mise en scène très classique. Elle n’a rien négligé. Tout est réussi : le décor, les costumes et la lumière.

Evelyne Buyle, Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri réunis ensemble au théâtre pour "Les Femmes savantes"  (PASCAL VICTOR / ARTCOMART)

Jean-Pierre Bacri, formidable dans le rôle du mari pleutre, réserve de belles surprises. On voit aussi Evelyne Buyle, dont les téléspectateurs se souviennent certainement pour son rôle dans Louis la Brocante et qui joue une Belise remarquable, subtile et émouvante.

Molière réunit Bacri-Jaoui au théâtre pour la premières fois depuis 22 ans : un reportage d'Anne Chépeau

"Les Femmes savantes" au théâtre de la Porte Saint-Martin à Paris jusqu'au 30 décembre 2016. 

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