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Vivienne Westwood : les pièces phares et les looks les plus mémorables de la créatrice britannique

Vivienne Westwood est morte à 81 ans en laissant derrière elle des pièces iconiques qui ont marqué l'histoire de la mode. Elle confie un héritage singulier et reconnaissable aux futures générations de créateurs.
Article rédigé par Yemcel Sadou
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Vivienne Westwood et ses mannequins lors de son défilé Prêt-à-Porter, Collection Printemps-été 1995, à Paris en octobre 1994. (POOL ARNAL/PAT / GAMMA-RAPHO)

La plus punk des créatrices européennes vient de disparaître en laissant derrière elle un patrimoine qui a déjà inspiré des générations de stylistes. Son univers, aussi éclectique et révolutionnaire que puisant dans la tradition, offre des looks mémorables. Nous vous en avons sélectionné quelques-uns parmi les plus mythiques.

Redingotes et vestes de chasse, tendance 17e et 18e siècle

Vivienne Westwood puise son inspiration dans des périodes historiques aux styles singuliers comme les 17e et 18e siècles. La Révolution française de 1789 est un vivier d’idées pour revisiter d'anciens vêtements que la créatrice remet au goût du jour. La redingote est détournée dans de nombreuses collections. Vivienne Westwood reprend la redingote pour femme du 17e et du 18e, mais elle s’amuse aussi avec la redingote pour homme de cette même période, qu’elle met sur le dos de la femme.

Carla Bruni au défilé Vivienne Westwood, Prêt-à-Porter, collection Automne-Hiver 1994-95 à Paris en mars 1994. (POOL ARNAL/PICOT / GAMMA-RAPHO - Getty Images)

La créatrice est la reine de l’accumulation de vêtements. Elle mélange les chemises avec des vestes de chasse, ou des queues de pie. Rapidement la tendance "New Romantic" (Nouveau romantisme) qui naît au Royaume-Uni dans les années 80, met en scène les vêtements dans leur aspect le plus flamboyant. C’est à ce moment-là que Vivienne Westwood incorpore de gros jupons avec des corsets pour ses collections. 

Carla Bruni lors du défilé Vivienne Westwood automne-hiver 1995 en mars 1995 à Paris. (ARNAL/PICOT/Gamma-Rapho via Getty Images)

Robes et jupes rembourrées 

Lors de ses collections en 1997, Vivienne Westwood rend hommage aux traditions des femmes du 17e et du 18e siècle qui adoraient jouer avec leur silhouette et accentuer leurs formes. Elle revisite ces coquetteries en ajoutant des rembourrages sur les hanches ou les fesses, pour décupler les formes des mannequins. Elle réutilise aussi les cages métalliques pour créer des silhouettes exagérées. La mode de Vivienne Westwood est celle de la déconstruction. 

Carla Bruni lors du défilé Vivienne Westwood automne/hiver 1994-95 Prêt-à-Porter à Paris. (PATRICK KOVARIK / AFP)

Le "corset bustier"

Le corset façon Vivienne Westwood est probablement la pièce la plus iconique et reconnaissable de la marque. Envisagé davantage comme un bustier, il est une pièce à part entière, porté seul ou avec une chemise. Il naît en 1990 lors de sa collection Automne/Hiver intitulée Portrait. Vivienne Westwood s’inspire pour le motif imprimé, d’un tableau de François Boucher, un peintre français du 18e siècle.
Ce corset se distingue par ses larges bretelles et sa forme. Il ne serre non plus la taille mais la poitrine, pour la faire ressortir.

Défilé Vivienne Westwood le 14 octobre 1997 à Paris. (ALEXIS DUCLOS / GAMMA-RAPHO)

"Corset bustier" et mini jupe de la collection Automne/Hiver 1991-92. Nancy Foxwell Neuberger Acquisition Endowment Fund. (INDIANAPOLIS MUSEUM OF ART AT NE / ARCHIVE PHOTOS - Getty Images)

Le tweed et le tartan revisités

La créatrice anglaise insère dans ses premières collections des années 80, le tartan, ce motif à carreaux de différentes couleurs qui devient un symbole de la mode anglaise. On le retrouve sur des vestes et des kilts dont la créatrice raffole, mais aussi des robes ou des jupes. Vivienne Westwood s’approprie le motif qui revient dans quasiment toutes ses collections. 

Naomi Campbell défile lors du défilé Vivienne Westwood Prêt-à-Porter Automne/Hiver 1995-1996 lors de la Fashion Week de Paris en mars 1995 (VICTOR VIRGILE / GAMMA-RAPHO - Getty Images)

Elle associe souvent ce motif au tweed, ce tissu qui laisse apparaître les fibres. Comme le tartan, c’est un tissu typique de la mode anglaise, et plus précisément écossaise. Il incarne l’image du gentleman à l’anglaise, avec laquelle Vivienne Westwood aime s’amuser.

Jodie Kidd au défilé Prêt-à-Porter de Vivienne Westwood, collection Automne/Hiver 96/97 à Paris en mars 1996 (POOL ARNAL/PICOT / GAMMA-RAPHO - Getty Images)

Le ras de cou à perles 

Une autre pièce reconnaissable de la créatrice est le ras de cou à perles nacrées, avec le célèbre logo de la marque en plein milieu. Ce ras de cou en perles à multi-rangs ajoute un chic dans des tenues aux allures parfois masculines. Au centre du collier, le logo surdimensionné de la créatrice s’impose. La marque décrit ce logo comme une manière de "propulser la tradition (l'orbe) dans le futur (l'anneau de Saturne)". Une façon imagée d’incarner l’essence de Vivienne Westwood qui rend un petit hommage à la couronne britannique.

Dua Lipa tout en Vivienne Westwood avec le ras du coup à perles iconique, sur le tapis rouge des BRIT Awards 2021 à Londres (JMENTERNATIONAL / GETTY IMAGES EUROPE)

Les chaussures à plateformes

Un des moments les plus mémorables des défilés Vivienne Westwood fut la première et unique chute très remarquée du supermodel Naomi Campbell lors du défilé automne-hiver de 1993. Intitulées les "Super Elevated Gillie" (Gillie super élevée), ces chaussures à plateformes surdimensionnées allongent la silhouette des mannequins. Mais elles ont donné du fil à retordre même aux modèles les plus expérimentés : "C’est un challenge de marcher avec ces chaussures", affirmait la Naomi Campbell dans une interview en compagnie de Vivienne Westwood pour le Vogue britannique daté d’octobre 2019. Cet évènement a fait la une de nombreux journaux à l’époque au point de solliciter l’intérêt des concurrents : "D’autres créateurs m’ont demandé si je pouvais aussi chuter intentionnellement pour leur défilé, pour la presse et ce que ça pouvait leur faire", a révélé Naomi Campbell.

La mannequin Naomi Campbell avec les chaussures qui ont causé sa chute et la créatrice de mode Vivienne Westwood assistent aux Prix du créateur de l'année au Natural History Museum lors de la Fashion Week de Londres, le 19 octobre 1993 (DAVE BENETT / HULTON ARCHIVE - Getty Images)

Drôles de couvre-chefs, entre tradition et déconstruction


En novembre 1990, Vivienne Westwood contacte la créatrice de chapeaux Prudence Millinery et lui demande de confectionner les chapeaux de sa collection automne/hiver 1991. Le succès est immédiat : la créatrice allie son savoir-faire tiré des méthodes traditionnelles des chapeaux de la famille royale d’Angleterre, à des idées décalées. Oiseaux, couronnes revisitées, hauts de formes géants… Aucune limite pour les chapeaux des collections de Vivienne Westwood qui deviennent vite des pièces phares à part entière. Le célèbre chapeau de Pharrell Williams lors de la cérémonie des Grammy Awards de 2014, reste une pièce mémorable qui a fait le tour du monde et a relancé la mode des chapeaux lors de son passage sur le tapis rouge. 

Défilé Vivienne Westwood, Prêt-à-Porter, collection Automne-Hiver 1996-97 à Paris en mars 1996. (ALEXIS DUCLOS / GAMMA-RAPHO - Getty images)

L'artiste Pharrell Williams avec un chapeau Vivienne Westwood assiste à "The Night That Changed America: A GRAMMY Salute To The Beatles" au Los Angeles Convention Center le 27 janvier 2014 à Los Angeles. (FRAZER HARRISON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

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