Valérie Carlotti débusque les savoir-faire lunetiers les plus créatifs
Après des études de management, Valérie Carlotti débute une carrière chez Goldman & Sachs à New York, puis à Londres. A son retour en France, après un passage dans une banque privée, la petite fille de modiste et fille de styliste renoue avec ses racines et crée un concept de décoration à domicile. Le hasard d’une rencontre lui fait découvrir le monde des créateurs de lunettes et la richesse de leurs talents. Elle réalise que cet objet culte traduit des valeurs de création, d'excellence et d'appartenance, tout en signant l’allure de celle ou de celui qui le porte. L’Allure sera son crédo !
Quels sont les critères qui orientent vos choix ?
Valérie Carlotti : "Trois critères revêtent une grande importance. Tout d'abord, la qualité du design que je recherche au travers de créateurs passionnés par l'artisanat. Ceux qui ont une vraie personnalité et proposent une collection cohérente. La qualité des matériaux utilisés a également toute son importance. Pour ma part, je trouve que les plus belles matières proviennent du Japon. Enfin, la manière dont les lunettes sont fabriquées : c'est-à-dire tous les détails à la main et tous les processus de fabrication de type artisanale".
Que recherchent vos clients ?
Valérie Carlotti : "Aujourd'hui, il y a une réelle exigence sur les matières. Cette dernière concerne plus particulièrement les hommes à la recherche du bel objet ou de l'objet technique. La clientèle de la rue Cambon est plus en demande de produit fashion tandis que celle de Saint Sulpice a soif de personnalisation".
Quels sont vos créateurs préférés ?
Valérie Carlotti : "Des lunettiers passionnés par l'artisanat aux multiples savoir-faire qui travaillent dans les ateliers. Aux nombres de ceux-ci : Dita, Thom Browne, Thierry Lasry, Mykita, Lucas de Staël, Rolf et Poul-Jorn Lindberg.... Mon but est de les accompagner au maximum pour leur permettre de s'épanouir".
Son crédo : accompagner des créateurs passionnés
Les californiens Jeff Solorio et John Juniper créent Dita en 1996 et présentent leur première collection emprunte d’esprit vintage inspiré des années 50 à 80. La maison est réputée pour ses montures en acétate, titane ou or 18 carats, qui sont designées à Los Angeles et fabriquées à la main au Japon.
Thom Browne crée sa marque en 2004 à New York. Nommé « Styliste pour homme de l’année » en 2006, il est reconnu en 2011 comme le designer le plus influent de la mode homme. Il collabore avec Moncler dont il assure la création pour la Gamme Bleu Homme. C’est la maison Dita qui édite depuis 2010, ses lunettes de vue et solaires inspirée des créatifs, politiciens, architectes des années 40, 50 et 60. Ces montures, assemblées à la main au Japon, allient matériaux précieux et techniques comme le titane, l’acétate, la corne et le cuir. Qu’elle soit en acétate ou de style glacier, aux branches courbées avec protection de cuir au coin des verres, chaque paire est frappée des bandes tricolores rouge, blanc, bleu, signature du designer.
Né d’une mère styliste et d’un père opticien, Thierry Lasry crée sa marque de solaires en 2006. Passionné par les années 80, il se plait à décrire son style comme « futuriste vintage ». La plupart de ses créations est en acétate déclinée en noir ou dans des couleurs translucides avec des ajouts de dentelle, d'écaille naturelle et de métal doré. Il revendique un savoir-faire lunetier et le label made in France.
Du bleu, des oversizes et des matières précieuses pour l'été 2014
C'est au Silmo (Salon mondial de l'optique) que sont dévoilées les tendances. Pour 2014, côté couleurs, on note la prépondérance du bleu franc, azur, qui a gagné un statut particulier auprès des designers : il attire l'attention dans un espace chromatique surchargé et introduit une forme de découpe du réel. Côté matières, c'est le retour des translucides et des verres miroirs colorés. A noter, aussi, l'omniprésence du plastique qui permet toutes les formes, tailles et couleurs. Mais de nouvelles matières pointent : les Papper look en papier, les T-cuir de Frédéric Beausoleil, les bois, cornes de buffle côtoient l'acétate, la nacre et le métal. Côté looks, les montures oversizes, carrées ou rectangulaires, esprit années 50 ont la côte tout comme les looks old school et preppy des lunettes rondes, vedettes des années 70. Enfin, la tendance home made permet de personnaliser et de customiser avec des stickers repositionnables sur les branches, des faces interchangeables, des verres clipsables…
Carlotti. 22, rue Cambon. 75001 Paris. www.carlotti-Paris.com
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