"Seventies, chacun ses audaces" : revival à Bruxelles
Les années 70, ce sont les influences hippies, la TV en couleurs, les débuts du tourisme de masse, le disco, sa dose de bonne humeur et ses paillettes… une certaine légèreté héritée de l’économie florissante de l’après-guerre et de mai 68. C’est encore l’émancipation des femmes qui gagnent leur indépendance financière, un rapport d’égalité avec les hommes et une maîtrise de leur corps. Mais c’est aussi, la première crise pétrolière, la montée du chômage, les incertitudes politiques et le ‘No Future’ qui plombent le climat ambiant.
Un vent de liberté souffle sur cette décennie contestataire
À côté des pièces emblématiques comme une robe en peau, une combinaison en lurex et des sabots compensés, le musée dévoile le quotidien vestimentaire d’une décennie où on ose tout ou presque. Les bottes se portent avec le short, les robes chics deviennent chemisiers et le soutien-gorge se fait de plus en plus discret, voire disparaît. Le perfecto s’enfile sur un T-shirt et les pièces de créateurs comme Sonia Rykiel font de l’ombre à la haute couture. Certains grands noms parviennent à adapter leurs classiques : Yves Saint Laurent décline son tailleur en version jeans.
Extravagante, contrastée, parfois confuse, la décennie confirme l’émancipation des femmes et voit émerger les mouvements altermondialiste et écologique. La société cesse d’être conformiste et unanime : des gens aux opinions, aux visions et aux styles de vie différents se côtoient.
Pour la 1re fois dans l’histoire, la rue influence la mode
Autre fait majeur : la jeunesse devient une valeur. Jusque dans les années 70, les filles s’habillaient comme leur mère. Après 1965, les mères vont s’habiller comme leur fille. La notion de classe d’âge supplante celle de classe sociale. Les jeunes se posent en prescripteurs de la mode, rôle dont ils ne départiront plus. La mode des années 1970 révolutionne les codes sociaux et permet toutes les extravagances : la confusion des genres, le port des longueurs mini, midi ou maxi, les assortiments de couleurs improbables.
Influencée par les hippies, dictée par des courants musicaux comme le disco et le punk, c’est dans la rue que la mode va puiser ses idées et sa créativité traduites ensuite par les stylistes et créateurs de mode. La haute couture parisienne, qui règne depuis plus de 100 ans, voit sa suprématie vaciller… La mode des seventies est décomplexée, révolutionnaire et libre. Elle reflète des choix individuels. À chacun ses audaces !
Cette exposition présente les collections des années 1970 du musée, après celles consacrées aux années 1950 en 2008 et 1960 en 2010. Un parcours dédié aux enfants accompagne les visites en famille.
Musée du Costume et de la Dentelle. Rue de la Violette 12. 1000 Bruxelles. Du lundi au dimanche de 10 h à 17h. Fermé le mercredi. www.museeducostumeetdeladentelle.be
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