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Retour en images sur une glamour Milan Fashion Week printemps-été 2018

Article rédigé par Corinne Jeammet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Milan ne serait pas Milan sans ses griffes installées que sont Versace, Giorgio Armani, Salvatore Ferragamo, Bottega Veneta, Prada, Gucci... de grandes enseignes italiennes qui une fois de plus ont montré que le glamour faisait partie de leurs gènes. La Fashion Week - qui se termine le 25 septembre après 5 jours de shows - se déplacera à Paris, qui prend le relais du 25 septembre au 3 octobre.

Koki Kataoka / Yomiuri / The Yomiuri Shimbun

Chez Fendi, Karl Lagerfeld offrre "un tourbillon de couleurs et de saveurs caribéennes" avec une garde-robe riche en figures géométriques et en damiers présentée sur une musique jungle électro par des mannequins stars comme Gigi Hadid, Kendall Jenner et Kaia Gerber, 16 ans, fille de Cindy Crawford. Il y a aussi l'idée de légèreté dans ce vestiaire où les vêtements style "filet de pêche" en Nylon ou organza côtoient les franges qui rappellent d'exotiques branches de palmier. Aucun signe de tristesse, ni d'austérité dans la collection qui arrive trois mois après la mort à 80 ans de Carla Fendi, l'une des cinq sœurs à l'origine du développement de la griffe romaine. Sur le podium, les jupes légères et les manteaux sont bleu océan, vert écume de mer ou rose corail ; et les chemises en coton, à rayures ultra-fines, sont serrées haut sur la taille. Au milieu de ces impressions de vacances balnéaires, Lagarfeld peut glisser un trench denim ou une robe de cuir marron, style pionnier à la conquête de l'ouest. Le show a aussi été l'occasion pour la marque de révéler ses derniers accessoires -- secteur qui reste l'une de ses sources majeures de revenus -- avec un nouveau sac en cuir Mon Trésor, agrémenté de perles métalliques et un élégant sac en trapèze Runaway en mailles transparentes avec anses en rotin. 
 (Miguel MEDINA / AFP)
Miuccia Prada a présenté une défense inflexible de son leadership créatif au sein du géant du luxe en difficulté qui porte son nom, assurant que son œuvre restait plus importante que les ventes. "Je ne veux pas être jugée par les ventes", a déclaré Miuccia Prada à des journalistes, réagissant aux derniers résultats semestriels décevants du groupe. "Je ne pense jamais à ça. Ma vie est plus importante, ce que je fais à travers mon métier est plus important que ça", a-t-elle ajouté. Prada a souffert d'un ralentissement en Asie et de la volatilité des taux de change mais aussi d'une stratégie mal définie. Sur le podium, Prada s'est présentée avec un esprit combatif, dans une combinaison de robes florales, de chemises à rayures et de pantalons étroits s'arrêtant au-dessus de la cheville. Derrière cette collection, l'idée de l'ardoise vierge : presque toutes les robes étaient blanches au départ, avec ensuite des impressions de couleur et des collages d'images tirées d'artistes féminines de bandes dessinées. "Nous devrions vraiment commencer à être combattives", a expliqué Miuccia Prada en dénonçant le traitement des femmes à travers le monde. "En quelque sorte, j'encourage la force".
 (Andreas SOLARO / AFP)
Giorgio Armani a oublié pour un temps la dureté du monde et les inquiétudes géopolitiques du moment. Sa collection respirait la modernité, avec des imprimés aux couleurs vives et des coupes nettes. "Ce n'est pas parce qu'on vit un moment triste que je dois rendre les femmes tristes sur les podiums", a déclaré le vétéran de 83 ans après son show organisé au théâtre Armani. La garde-robe regorgeait de petites vestes, robes courtes aux ourlets asymétriques et jupes plissées étincelantes. Les tailleurs pantalon aux vestes vaporeuses, ornés de brillants, et des jupes de soie vertes ou argent complétaient un vestiaire qui exprime "l'élégance linéaire et sophistiquée" du langage Armani. Après une année difficile marquée par une baisse de ses ventes, le groupe de luxe a annoncé en juillet une réorganisation de ses marques afin de répondre aux "changements constants du marché". Les enseignes Armani Collection et Armani Jeans vont être absorbées par Emporio Armani, afin de mieux concentrer l'activité sur le luxe avec l'enseigne Giorgio Armani ou sur la mode avec l'enseigne Emporio Armani.
 (Andreas SOLARO / AFP)
Moschino printemps-été 2018, septembre 2017, à Milan
 (Marco BERTORELLO / AFP)
La maison italienne Salvatore Ferragamo a fait défiler des silhouettes ultra-féminines sur talons vertigineux dans un décor un brin provocant : le doigt d'honneur de l'artiste Maurizio Cattelan. Les mannequins portaient couleurs flashy et robes satin près du corps. Un show glamour, avec satin et de la peau de python peinte à la main. "L'idée était de prendre différentes pièces de clients VIP de Salvatore Ferragamo du siècle dernier et de les mélanger entre elles", a expliqué Fulvio Rigoni. Pas de mention de la sculpture imposante qui a donné lieu de décor : l'oeuvre L.O.V.E de Cattelan, un doigt d'honneur planté devant la bourse de Milan. Certains l'interprètent comme anti-capitaliste mais l'artiste s'en défend. 
 (WWD/Shutterstock/SIPA)
La collection, "prête-à-sortir" de Bottega Veneta, tournée vers la fête, a fait bouger la fashion week au rythme du hip-hop avec ses bijoux, franges et longues robes recouvertes de boutons façon pierres précieuses. Une mode facile à porter : "même les longues robes ont l'air de T-shirts", explique Tomas Maier, le directeur artistique. Les mannequins semblent habillés simplement, presque à l'utilitaire, s'il n'y avait ces quantités impressionnantes de bijoux et accessoires comme de petits miroirs ronds ou de lourds bracelets et colliers dont l'un en forme d'énorme papillon coloré. Idem pour les hommes, qui ont défilé sur le même podium, accessoires en moins, mais daim, vieux satin ou coton piqué en plus. Détenue par le groupe de luxe français Kering, qui détient aussi Gucci, la maison Bottega Veneta a été fondée en 1966 par Michele Taddei et Renzo Zengiaro.
 (Pixelformula/SIPA)
Parmi les jeunes talents, la styliste chinoise Anna Chang, avec sa marque Annakiki, a proposé une collection sur le thème de l'addiction aux smartphones. "Je suis mieux qu'un téléphone, parlez-moi", "Oubliez votre téléphone, souciez-vous de votre manteau", pouvait-on lire sur le dos de certains pardessus. "La collection est un moyen de lancer un petit avertissement : ne soyez pas trop accros aux réseaux sociaux ou à vos téléphones. Le lien humain est vraiment le plus important", a expliqué à lAnna Chang, 33 ans. Les filles Annakiki sont "un peu bizarres socialement, mais très jolies et très séduisantes", explique la styliste issue d'une famille de tailleurs et qui a fabriqué sa première robe quand elle avait huit ans. Créé en 2013, son label compte une vingtaine de magasins en Chine et se développe à l'international.
 (Miguel MEDINA / AFP)
Donatella Versace s'est assuré le clou du spectacle de la fashion week avec un défilé on ne peut plus glamour de mannequins vedette, dédié à la mémoire de son frère Gianni. Une fois le rideau blanc levé à la fin de la présentation de la collection, les mannequins Cindy Crawford, Carla Bruni, Naomi Campbell, Helena Christensen et Claudia Schiffer, toutes d'or vêtues, sont apparues sous les acclamations du public. "Gianni, c'est pour toi", a lancé une voix, en mémoire du grand couturier assassiné il y a 20 ans à Miami. Pantalons aux couleurs vives, dessins baroques pour des robes parfois inspirées par le pop art d'Andy Warhol ou le cuir des rockers, ont enthousiasmé les fashionistas.
 (Miguel MEDINA / AFP)
Gucci a délivré une ode aux années 80, avec un show foisonnant de costumes droits, franges et paillettes. Le styliste Alessandro Michele a opté pour un style chic. Dans une quasi-obscurité, percée de quelques flashs de lumière, il a présenté une collection riche en lunettes rondes, satin et broderies colorées et scintillantes. "Nous vivons dans une société où nous sommes obsédés par la vérification et moi je veux vous hypnotiser", a-t-il expliqué. D'où un podium évoquant l'Atlantide une nuit de brouillard, hérissé de sculptures massives des plus grands symboles de l'humanité comme un Bouddha souriant et Toth, le plus sage des dieux égyptiens. Les vêtements embrassaient le passé, à l'exemple d'un costume de satin aux étoiles de paillettes semblant sorti de la garde-robe de David Bowie. Un costume trois-pièces marron rappelait une vieille photo Kodachrome, abstraction faite des énormes bagues incrustées et des larges lunettes de soleil blanches qui l'accompagnent. Les garçons défilent en short, cravate, gilet à l'effigie de Bugs Bunny ou pantalon de dentelle tandis que les filles portent des robes de tulle ou des vestes Prince de Galles.
 (Miguel MEDINA / AFP)
Pucci printemps-été 2018, septembre 2017, à Milan
 (Felizzano/WWD/Shutterst/SIPA)
Jil Sander a joué la carte de la sobriété et du minimalisme privilégiant le blanc presque mystique pour son premier défilé. Le couple Luke et Lucie Meyer a opté pour de longues tuniques blanches ou beige, dans un souci revendiqué de pureté. "Nous ne sommes absolument pas intéressés par les excès", ont expliqué les deux créateurs de la maison de couture allemande. Et tant pis pour les tendances. "Je ne pense pas que nous faisons tout cela dans la perspective de ce qui se passe (dans la mode), nous le faisons en fonction de ce que nous aimons et de ce que nous ressentons juste en ce moment", ont-ils ajouté. Pureté mais aussi innocence dans le choix par exemple d'un sac ressemblant à un cartable ou encore dans le choix de vêtements trop grands.
 (WWD/Shutterstock/SIPA)
La garde-robe Roberto Cavalli prévoit des robes moulantes aux teintes unies, partiellement transparentes. "J'ai essayé d'aller chercher une nouvelle sensualité, dont je pense qu'elle manque à la mode féminine aujourd'hui, et de trouver un nouveau look comme M. Cavalli l'avait fait à son époque", a déclaré le créateur britannique Paul Surridge pour son premier show Cavalli. griffe connue pour ses imprimés exotiques et ses jeans vieillis par projection de sable qu'elle fut la première à lancer dans les années 1990
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Trussardi printemps-été 2018, septembre 2017, à Milan
 (Miguel MEDINA / AFP)
Marco de Vincenzo printemps-été 2018, septembre 2017, à Milan
 (WWD/Shutterstock/SIPA)
Francesco Scognamiglio printemps-été 2018, septembre 2017, à Milan
 (Andreas SOLARO / AFP)
La Fashion Week a mis en valeur de jeunes pousses de la mode, comme le Coréen Younchan Chung, qui a créé en 2015 le label the-sirius et qui séduit les fashionistas avec son style moderne. "Cette saison, j'ai imaginé mes vacances de rêve : je voulais créer une collection qui reflétait le soleil chaud et les magnifiques couleurs de l'Europe", a expliqué le créateur de 24 ans. "J'ai dessiné un look casual, relax mais luxueux", a-t-il ajouté. Chemise, short, pantalon : la collection, unisexe et portée avec des Birkenstock, est légère, simple tout en étant luxueuse. A l'essence du style the-sirius - lignes droites, formes géométriques et tons beige et blanc - Younchan Chung a ajouté de la broderie sur les vestes, hauts ou pantalons. Et aussi des vêtements aux couleurs inspirées de fruits gorgés de soleil : vert anis, orange et jaune citron.
 (Marco BERTORELLO / AFP)

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