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Retour en images, sur 30 ans de costumes de danse d'Angelin Preljocaj à Moulins

Article rédigé par Corinne Jeammet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
"Angelin Preljocaj, Costumes de danse" est une déambulation parmi les ballets emblématiques du danseur et chorégraphe. Le costume, qui intervient dans le processus de création, laisse transparaître quelque chose du personnage, du concept ou de l’atmosphère d’un spectacle. Au Centre National du Costume de Scène de Moulins jusqu'au 6/03/2016.

Jean-Claude Carbonne

Angelin Preljocaj fête le 20e anniversaire de sa compagnie avec une pièce éponyme de l’œuvre de Vivaldi Les Quatre saisons. Le plasticien Fabrice Hyber assure la « chaosgraphie » en créant un décor de ciel avec des éléments météorologiques tombant sur la scène et devenant des accessoires dont s’emparent les danseurs. Il s’intéresse au détournement des fonctions premières d’objets du quotidien en créant des « POF », prototypes d’objets en fonctionnement. Au milieu de ce décor, déambulent des personnages étranges et sympathiques tel le hérisson, revêtu intégralement de pics pointus en plastazote ou le POF « Homme-éponge », créé à partir de véritables éponges fixées sur un collant académique.
 (Jean-Marc Teissonnier / CNCS)
En 2008, Angelin Preljocaj choisit d’adapter le conte des frères Grimm Blanche-Neige. Il réunit ses danseurs et demande au couturier Jean Paul Gaultier de créer les costumes. Lors de leur rencontre, le chorégraphe expose sa vision dramaturgique du ballet pendant que le créateur de mode dessine ses premiers croquis. Le couturier est face à une question importante : comment le costume peut-il aller vers la danse, comment peut-il l’amplifier ? Les essayages ont lieu au Pavillon Noir. Les costumes sont retouchés sur les danseurs et modifiés entièrement selon l’évolution de la chorégraphie. 60 costumes sont créés, tous griffés Gaultier.
 (Jean-Marc Teissonnier / CNCS)
Pour cette 48e création, Angelin Preljocaj s’inspire des contes des Mille et une nuits, en traduisant sur scène les sensations qu’il a éprouvées à la lecture de l’oeuvre. Pour les costumes, le couturier sollicite le couturier Azzedine Alaïa. Sa maîtrise parfaite du corps, sublimé par de savantes coupes, lui permet de s’adapter aux contraintes inhérentes à la danse tout en mettant à l’honneur la féminité et la virilité de la chorégraphie. 
 (Jean-Marc Teissonnier / CNCS)
Le Parc est un ballet qui s’inspire des relations galantes des XVIIe et XVIIIe siècles. Angelin Preljocaj imagine une chorégraphie du discours amoureux et de ses codes dans le cadre bucolique d’un jardin à la française. Le couturier Hervé Pierre choisit des rééditions de tissus de cette époque pour la confection d’habits à la française et de robes à paniers conférant ainsi au ballet une esthétique historique, élégante et raffinée. Le chorégraphe a su tirer parti du volume et des contraintes évidentes de ces costumes, à l’opposé du mouvement naturel des corps, pour construire sa chorégraphie. 
 (Jean-Marc Teissonnier / CNCS)
En 1993, à l’Opéra de Paris, Angelin Preljocaj rend hommage aux Ballets Russes de Serge Diaghilev en proposant Parade, le Spectre de la rose et les Noces. Monsieur Loyal, interprété par le chorégraphe, arbore un habit queue de pie à grands carreaux et est armé d’un portevoix. 14 danseurs déambulent en collants  académiques aux couleurs éclatantes et grimés à l’effigie des super héros de bandes dessinées américaines, en costumes de velours peint rayé, en maillots de bain du début du XXe siècle ou en tutus aux formes géométriques. L’ensemble est empreint de clins d’oeil à la mode des années 1920, aux ambiances de foires, de music-hall et de cirque, seules références à l’oeuvre originale.
 (Jean-Marc Teissonnier / CNCS)
Fan de bandes dessinées, il demande à Enki Bilal de réaliser décors et costumes. A travers les costumes, les deux familles se distinguent : les Montaigu, dans une fragilité sociale et humaine, sont des rescapés sans abris, tandis que les Capulet, représentant le pouvoir, symbolisent ordre et violence. En 1996, ce ballet est inscrit au répertoire de la Compagnie avec une reprise des costumes par Fred Sathal.
 (Jean-Marc Teissonnier / CNCS)
En 2010, Angelin Preljocaj est l’invité du Bolchoï. Il adapte le thème de l’Apocalypse selon St Jean en réunissant 10 danseurs du Bolchoï et 11 artistes de sa compagnie. Les artistes évoluent dans un décor inquiétant, animé par des accessoires évoquant le monde du travail, l’esclavage ou bien la censure religieuse sur une musique « chaotique et sombre ». Tuniques courtes, shorts plissés, body de jersey drapé, en soie ou coton sont créés par le couturier Igor Chapurin selon un jeu savant de lignes épurées et aériennes, permettant une totale liberté aux corps et à l’expression de leurs mouvements, rapides et vifs. 
 (Jean-Marc Teissonnier / CNCS)
En 2010, Angelin Preljocaj adapte en ballet le roman d’Hermann Hesse : Siddharta. Le costumier joue sur la dualité des couleurs et des styles dès les premiers tableaux. Sous une énorme boule métallique, planète noire ou encensoir   gigantesque, vêtus d’un académique noir, sans visage, des danseurs portent un casque de moto, se meuvent de manière désordonnée, symbole de la mort et s’opposent au corps éthéré de l’Éveil, figure féminine en tutu de voile immaculé qui attire le jeune homme sur la voie de la sagesse.
 (Jean-Marc Teissonnier / CNCS)
Dans les ateliers de conservation préventive du CNCS.
 (Jean-Marc Teissonnier / CNCS)

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