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"Les habits du pouvoir", grand prix du livre de mode

Article rédigé par Corinne Jeammet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
L'ouvrage "Les habits du pouvoir", de Dominique et François Gaulme (Flammarion), qui retrace l'épopée du vêtement d'apparat à travers les âges et les différents peuples de la planète, a reçu le grand prix du livre de mode. De Ramsès à aujourd'hui, les auteurs proposent "une histoire politique du vêtement masculin".


"Le livre se concentre sur le vêtement masculin car le pouvoir est masculin, dans la plupart des civilisations", explique François Gaulme. Ethnologue en Afrique puis dans l'aide au développement, il a également été journaliste. "J'ai vu beaucoup de choses, j'ai suivi des voyages présidentiels, et j'ai été frappé par les contrastes entre les différentes civilisations et aussi entre les origines de l'humanité et l'époque moderne", raconte-t-il.
 (Collection privée / The Bridgeman Art Library John Alvin Anderson)
"Le vêtement, c'est une des images extérieures du pouvoir (...) c'est le pouvoir symbolique", note-t-il. "On sait qu'on est en face d'un homme de pouvoir en voyant ses habits", indique François Gaulme Il prend, en exemple, Louis XIV et Versailles, où "tout était extrêmement hiérarchisé" où "on savait qui était quoi en voyant son vêtement". 
 (Collection privée / The Bridgeman Art Library)
Et aujourd'hui ? "Avec la création de l'Onu, il y a eu un début de standardisation" : "le costume deux pièces est devenu universel" explique l'auteur. "Cette uniformisation progresse avec la démocratie : le costume est neutre politiquement et il y a eu une montée de la simplicité liée à la démocratie". Quant aux hommes politiques français, il juge que "certains ne sont pas très soignés" voire "très mal habillés". "Je trouve que les Américains sont beaucoup plus soignés", dit-il.
 (Corbis)
« Un habit c'est une idée qui flotte autour d'un homme », prétendait au XIXe siècle le tailleur Chevreuil. Dès l'avènement des premières civilisations dans le bassin de l'Euphrate, les vallées de l'Indus, le delta du Nil ou encore en Chine, le vêtement, au-delà de sa fonction purement pratique de protection, a également exprimé l'organisation du pouvoir politique et sa répartition dans la société.
 (Collection privée / The Bridgeman Art Library)
Du mode de vie tribal à la royauté sacrée, de la dictature à la démocratie, les codes vestimentaires révèlent autant les structures sociales qu'identitaires. Qu'il s'agisse de costumes d'apparat, de fourrures, de peintures tribales ou de coiffes faites de plumes, la parure témoigne du pouvoir de celui qui la porte.
 (Collection Wallace, Londres, Royaume-Uni / The Bridgeman Art Library )
Si les sociétés dites « nues » emploient l'ocre, les plumes, le tapa ou les coquillages pour signifier le statut social, ailleurs ce sera l'or, les perles ou la préciosité de certains textiles qui marqueront la préséance d'un individu. 
 (Photothèque de la RMN / BKP Berlin)
Des robes de cérémonies de l'empereur de Chine, des peintures d'ocres des Nubas d'Afrique en passant par les usages vestimentaires des différentes cours européennes qui ont donné naissance au costume masculin contemporain, se dessine une sociologie du vêtement. « Dis-moi ce que tu portes, je te dirai qui tu es », rapporte un dicton populaire, on pourrait ajouter : « je te dirai dans quelle société tu vis… ». "Les habits du pouvoir" de Dominique Gaulme et François Gaulme. Flammarion. Sorti en 2012.
 (Flammarion)

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