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Les élégantes provençales se piquent d'influence parisienne entre 1780 et 1900, au musée Provençal du Costume

Comment les élégantes provençales, influencées par la bonne société parisienne, font évoluer leur vestiaire, entre 1780 et 1900 ? Au travers de 16 silhouettes, l’exposition "Dentelles et parures, précieuses provençales" montre l’évolution de l’élégance féminine régionale, au musée Provençal du Costume et du Bijou à Grasse à partir du 26 mars 2016.
Article rédigé par Corinne Jeammet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Détail d’un châle « grenadine » vers 1860-70 provenant des environs de Grasse. En soie au décor broché de larges dessins jaune or parsemés de fleurs, il est bordé de franges. Ces grands châles évoquent l’origine espagnole de l’Impératrice Eugénie.
 (Fragonard)

Dès 1780, les modes bourgeoises, reflets de la bonne société, s’imposent dans le sud-est de la France, parallèlement au costume populaire provençal. Au fil du XIXe siècle, les vestiaires bourgeois régionaux, s’imprègnent du style parisien. Les formes et le luxe des parures se retrouvent chez les élégantes, friandes de belles dentelles, de soie et de mousseline… Les bourgeoises s’inspirent des toilettes raffinées d’après les revues auxquelles elles sont abonnées. Elles commandent à leurs couturières installées à Grasse, Toulon ou Marseille, de nouvelles robes se distinguant par la qualité des étoffes, les détails de coupes et de nouveaux accessoires, sans renier pour autant leur passion de la couleur et des indiennes.

Robe en taffetas de soie brochée de motifs de houx, vers 1860-65, Grasse
 (Fragonard)
Cette exposition démontre ce style unique, mêlant avec finesse, mode parisienne et style régional, enrichi par des influences du monde entier. Marseille et Toulon étant de grands ports, les voyageurs en provenance d’autres continents inspirent la création textile locale. 16 silhouettes, fruit du travail de l’historienne Eva Lorenzini -conservatrice du musée Provençal du Costume et du Bijou- démontrent l’influence progressive de cette nouvelle mode en Provence.
Robe en coton imprimé, à énormes manches gigot. Origine Grasse vers 1829-30 ; et canezou en mousseline brodée au point de chaînette, vers 1830-35.
 (Fragonard)
"Les robes et accessoires présentés sont à la fois issus du fonds permanent du musée, c’est-à-dire de la collection d’Hélène Costa et également de prêts de familles grassoises, aixoises et marseillaises." Ces silhouettes en disent long sur la condition sociale de celles qui les portaient, de raffinées Grassoises vers 1865. "Toutes ces robes incarnent une certaine élégance à la Française qui, progressivement s’éloigne du costume régional tout en conservant des détails forts de l’appartenance provençale".
Gravure de mode extraite du Journal des Demoiselles, 1835. Ces gravures s’accompagnaient aussi de patrons pour faire réaliser les robes.
 (Fragonard)
En 1997, Agnès Costa et sa soeur Françoise Fabre créent le musée Provençal du Costume et du Bijou, situé dans un hôtel du XVIIIe siècle. L'histoire commence à Grasse en 1926, lorsque Eugène Fuchs ouvre une parfumerie à l'enseigne de Fragonard en hommage au peintre grassois. Hélène, épouse de Jean-François Costa - petit fils d'Eugène Fuchs et amateur d'art - ancre Fragonard dans la tradition provençale en constituant une collection de costumes et bijoux régionaux présentée aujourd'hui dans l'hôtel particulier XVIIIe de Clapier-Cabris. 

Exposition "Dentelles et parures, précieuses provençales" du 26 mars au 31 décembre 2016. Musée Provençal du Costume et du Bijou. 2, rue Jean Ossola. 06130 Grasse

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