Le ruban, ce petit accessoire textile toujours à la mode
Utilisé depuis le 16e siècle, le ruban se retrouve dans toutes les modes, de Marie-Antoinette à l’Impératrice Eugénie en passant par la création contemporaine. Dès la fin du 18e siècle, l’activité rubanière façonne la ville, ses quartiers et emploie jusqu’à 30 000 personnes au milieu du 19e siècle. Ses fabricants occupent une place de premier choix aux fonctions politiques et économiques dans une ville industrielle en plein essor.
L’ingéniosité des techniciens textiles et des ouvriers, la forte personnalité et la clairvoyance de fabricants ont permis la surprenante diversité de cet accessoire. D’emblée internationale grâce aux savoir-faire commerciaux des industriels, la vente des rubans se révèle rémunératrice. Les fabricants ont adapté ces articles aux visages changeants de la mode et à de nouveaux usages techniques et industriels. Sont alors nées de grandes dynasties de passementiers et artisans d’art comme les Colcombet, les Staron, les Neyret…
Depuis les costumes raillés par Molière dans les Précieuses Ridicules, le ruban fait partie intégrante de la création de mode. Cet accessoire soyeux règne sur le costume féminin et s’exprime à profusion dans les créations chapelières de modistes comme Elsa Schiaparelli, Nina Ricci, Lucie Grégoire ou Marie Mercier. On le retrouve aussi dans la chaussure (Robert Clergerie, Charles Jourdan, Roger Vivier) et comme signature dans la parfumerie. Chanel, Dior, Olivier Lapidus, Lanvin ou Yves Saint-Laurent l'ont utilisé en l’adaptant aux codes vestimentaires de leurs maisons. Sans oublier les costumes folkloriques de l’Arlésienne, de l’Alsacienne ou de la Savoisienne aux rubans fleuris.
Le ruban emballe toute la mode
Les deux premières salles d'exposition sont consacrées à l’utilisation de ce petit textile dans la mode : chapeaux, chaussures, outils multimédias (projections de gravures de mode mettant en évidence son utilisation), extraits du film Marie Antoinette de Sophia Coppola démontrent la part du ruban dans le vêtement. Le parcours est chronologique avec la première salle du XVIIe à 1920/30 avec notamment un corset réalisé en rubans et des portraits sous forme de tableaux. La seconde salle présente son usage dans la mode de 1930 à 1990 avec des vêtements, chapeaux, chaussures et costumes folkloriques.La 3e salle se consacre aux figures de la rubanerie stéphanoise : Charles Rebout/maison Staron/maison Guinard/maison Gérard Quoinet, les formations et les enseignements professionnels avec les registres de rubans, l’échantillonnage des tissages....
La dernière salle est consacrée à la présentation de robes en rubans notamment des pièces jamais montrées au public d’Eymeric François, Martin Margiela, Maurizio Galante, Franck Sorbier… Chez ces couturiers, le ruban édifie à lui seul la structure du vêtement.
Une activité ancrée dans le territoire stéphanois
Organisée en fabrique dispersée, à l’instar de sa cousine la soierie lyonnaise, la rubanerie étend son territoire des monts du Velay aux monts du Lyonnais et en Forez. Table de géolocalisation, outils multimédias, photographies, tableaux et gravures le font ici revivre.Les maisons-ateliers des ouvriers-tisseurs animent les collines de la ville et des campagnes alentours. Ce patrimoine bâti est saisi par l’oeil du photographe Jean-Claude Martinez au cœur d'une exposition itinérante.
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