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Le ruban, ce petit accessoire textile toujours à la mode

"Le ruban, c’est la mode" se penche sur la création rubanière stéphanoise et ses savoir-faire. Un petit accessoire textile à découvrir par subtiles touches sur les chapeaux, les chaussures et certaines pièces de la garde-robe. Il peut aussi édifier à lui seul la structure du vêtement ! Jusqu'au 2 janvier 2017 au musée d’Art et d’Industrie de Saint-Étienne
Article rédigé par Corinne Jeammet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Rubans unis, maison Colcombet Francois et Cie, 19e-20e siecle, Saint-Etienne,
 (Collection Musée d'Art et d'Industrie ® Laurent Gueneau)

Utilisé depuis le 16e siècle, le ruban se retrouve dans toutes les modes, de Marie-Antoinette à l’Impératrice Eugénie en passant par la création contemporaine. Dès la fin du 18e siècle, l’activité rubanière façonne la ville, ses quartiers et emploie jusqu’à 30 000 personnes au milieu du 19e siècle. Ses fabricants occupent une place de premier choix aux fonctions politiques et économiques dans une ville industrielle en plein essor.

Rubans gros-grain, maison Guinard, vers 1900-1930, Saint-Etienne 
 (Collection Musée d'Art et d'Industrie ® Laurent Gue¦üneau)
L’ingéniosité des techniciens textiles et des ouvriers, la forte personnalité et la clairvoyance de fabricants ont permis la surprenante diversité de cet accessoire. D’emblée internationale grâce aux savoir-faire commerciaux des industriels, la vente des rubans se révèle rémunératrice. Les fabricants ont adapté ces articles aux visages changeants de la mode et à de nouveaux usages techniques et industriels. Sont alors nées de grandes dynasties de passementiers et artisans d’art comme les Colcombet, les Staron, les Neyret…
Pourpoint en soie jaune rubans or, blanc, jaune. Galons et paillettes or. Les Precieuses ridicules 1993 Comédie Francaise
 (CNCS @ Pascal François)
Depuis les costumes raillés par Molière dans les Précieuses Ridicules, le ruban fait partie intégrante de la création de mode. Cet accessoire soyeux règne sur le costume féminin et s’exprime à profusion dans les créations chapelières de modistes comme Elsa Schiaparelli, Nina Ricci, Lucie Grégoire ou Marie Mercier. On le retrouve aussi dans la chaussure (Robert Clergerie, Charles Jourdan, Roger Vivier) et comme signature dans la parfumerie. Chanel, Dior, Olivier Lapidus, Lanvin ou Yves Saint-Laurent l'ont utilisé en l’adaptant aux codes vestimentaires de leurs maisons. Sans oublier les costumes folkloriques de l’Arlésienne, de l’Alsacienne ou de la Savoisienne aux rubans fleuris.
Yves Saint Laurent. Robe du soir, collection haute couture printemps-eté 1996
 (Fondation Pierre Berge -Yves Saint Laurent @ Guy Marineau)

Le ruban emballe toute la mode

Les deux premières salles d'exposition sont consacrées à l’utilisation de ce petit textile dans la mode : chapeaux, chaussures,  outils multimédias (projections de gravures de mode mettant en évidence son utilisation), extraits du film Marie Antoinette de Sophia Coppola démontrent la part du ruban dans le vêtement. Le parcours est chronologique avec la première salle du XVIIe à 1920/30 avec notamment un corset réalisé en rubans et des portraits sous forme de tableaux. La seconde salle présente son usage dans la mode de 1930 à 1990 avec des vêtements, chapeaux, chaussures et costumes folkloriques.
Corset, vers 1900. Sans griffe. Collection Le Paon de Soie
 (Collection Le Paon de Soie)
La 3e salle se consacre aux figures de la rubanerie stéphanoise : Charles Rebout/maison Staron/maison Guinard/maison Gérard Quoinet, les formations et les enseignements professionnels avec les registres de rubans, l’échantillonnage des tissages....
Carte de nuances, ruban pour faveur, anonyme, 1re moitié du 20e siecle, Saint-Etienne
 (Collection  Musée d'Art et d'Industrie ® Laurent Gueneau)
La dernière salle est consacrée à la présentation de robes en rubans notamment des pièces jamais montrées au public d’Eymeric François, Martin Margiela, Maurizio Galante, Franck Sorbier… Chez ces couturiers, le ruban édifie à lui seul la structure du vêtement.
Détail d'un ensemble 3 pièces en maille avec des applications de broderie en ruban gros-grain, Maurizio Galante printemps-été 2006, Paris, collection Musée d’Art et d’Industrie, acquis avec l’aide du Fonds régional d’acquisition pour les musées, cofinancé par l’État et la Région 
 ( Gil Lebois)

Une activité ancrée dans le territoire stéphanois

Organisée en fabrique dispersée, à l’instar de sa cousine la soierie lyonnaise, la rubanerie étend son territoire des monts du Velay aux monts du Lyonnais et en Forez. Table de géolocalisation, outils multimédias, photographies, tableaux et gravures le font ici revivre.
Michel Freycon devant son métier à tisser les rubans, Planfoy, vers 1990
 (Collection Musée d'Art et d'Industrie ® Yves Bresson)
Les maisons-ateliers des ouvriers-tisseurs animent les collines de la ville et des campagnes alentours. Ce patrimoine bâti est saisi par l’oeil du photographe Jean-Claude Martinez au cœur d'une exposition itinérante.

Un partenariat avec le musée du Chapeau

À l’occasion de cette exposition, le musée du Chapeau de Chazelles-sur-Lyon s’associe au musée d’Art et d’Industrie de Saint-Étienne pour son concours international de création de chapeaux auprès des modistes sur le thème du ruban. 50 participants répartis sur 4 continents sous le parrainage du modiste Stephen Jones relèvent le défi pour une exposition qui s'y tient jusqu'en octobre 2016. 

Le musée d’Art et d’Industrie de Saint-Étienne

Labellisé Musée de France, il possède trois collections d’envergure nationale et internationale : armes, cycles et rubans. Celle consacrée aux rubans constitue la première collection mondiale : des routes de la soie aux nouveaux textiles, de la création à la production, des modes anciennes au design de mode avec une collection de robes haute couture réalisées en rubans.

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