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Le mannequin pulpeux reste une exception sur les podiums de la Paris Fashion Week

Si la Fashion week new-yorkaise a marqué sa volonté de décomplexer les femmes rondes, le milieu de la mode parisien jure toujours par la minceur de ses mannequins. Sur les podiums, seulement deux jeunes griffes se sont distinguées avec la présence de mannequins plus en formes.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Off White printemps-été 2018, à Paris, en septembre 2017
 (FRANCOIS GUILLOT / AFP)

"Le risque c'est de penser que toutes les filles peuvent être mannequins. Ce n'est pas le cas", a estimé la directrice artistique de Dior. "Je ne veux pas employer de filles anorexiques", a assuré Maria Grazia Chiuri, tout en soulignant que les couturiers travaillent sur un buste mannequin de taille 37.

"C'est trop difficile sinon de fabriquer d'autres tailles". "Aujourd'hui les gens s'imaginent parfois qu'ils peuvent tout faire. Mais si vous voulez être chanteur, vous devez avoir une voix. Si vous voulez être alpiniste, vous devez être athlétique. Il y a des spécificités", poursuit la directrice artistique, qui dit rechercher pour ses défilés des filles à "forte personnalité".

Une chartre signée mais pas encore appliquée

L'extrême minceur des mannequins reste la norme sur les podiums à Paris comme à New York, Londres ou Milan et suscite des débats réguliers sur la santé de ces jeunes femmes. Face à ces interrogations, les deux géants du luxe Kering (Saint Laurent, Balenciaga, Gucci, Stella McCartney, Alexander McQueen) et LVMH (Christian Dior, Louis Vuitton, Loewe, Céline, Givenchy, Kenzo) ont signé début septembre une charte où ils s'engagent à ne pas recourir à des mannequins de moins de 16 ans et de taille inférieure à 34, et à mieux encadrer le travail des mannequins de 16 à 18 ans.

Une charte dont Mme Chiuri a salué le principe. "C'est une bonne idée... car je suis une femme et la mère d'une fille", a-t-elle souligné.

Premiers pas timides à Paris 

La jeune griffe parisienne Jour/né a néanmoins affiché sa volonté de ne "pas se cantonner à un modèle" de femmes. Les trois créateurs (Jerry, Lea et Lou), âgés de moins de trente ans, ont présenté une collection à la fois sportswear, urbaine et marquée par les années 70 avec des imprimés évoquant la marque italienne Pucci. Au milieu des mannequins longilignes a défilé une jeune femme aux formes pulpeuses, qui n'est pas un mannequin professionnel, a indiqué la griffe. "C'est une amie de la maison", a-t-on précisé.
JOUR/Né printemps-été 2018, à Paris, septembre 2017
 (Courtesy of Jour/né)
Chez Koché, autre jeune griffe parisienne qui privilégie un casting atypique, mixte et d'une grande diversité, a également défilé une jeune femme aux formes généreuses.

En France, le créateur Jean Paul Gaultier s'est déjà illustré en montrant des femmes aux physiques très différents et en faisant défiler des personnalités comme la chanteuse Beth Ditto.
Beth Ditto au défilé Jean Paul Gaultier printemps-été 2011, à Paris 
 (PIERRE VERDY / AFP)

La star Ashley Graham à New York 

Mais New York, à la mi-septembre, a montré qu'elle avait un temps d'avance dans ce domaine. La star des mannequins "plus size" Ashley Graham (taille 48) et forte de 5,2 millions d'abonnés sur Instagram, avait reçu un accueil triomphal sur les podiums. La capitale de la mode américaine a aussi été marquée par la présence d'une autre mannequin XL, Candice Huffine, qui a défilé pour Prabal Gurung, Fenty et Christian Siriano (qui a également fait défiler Precious Lee, "plus size" noire).

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