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Le denim japonais dévoile son savoir-faire à Paris

Article rédigé par Corinne Jeammet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L’exposition « Tradition de l’industrie textile de Kurashiki, Japon » présente les multiples facettes du savoir-faire denim de cette ville. Au travers d’une sélection de marques japonaises, découvrez leur technique ancestrale de travail du tissu. L’occasion d’acquérir des modèles exclusifs -créés par des griffes inconnues en France- et d'entrevoir la richesse de cette région.

Kojima, la « ville de Jeans » 
Ce quartier de Kurashiki est devenu un centre de production du denim de renommée mondiale. A partir du XVIIIe siècle, le Japon a connu un fort développement. Mais la forte salinité du terrain impropre à la riziculture oblige l’île de Kojima a se tourner, dès le début du XVIIe siècle, vers la production de coton. C’est à l’époque, un article de premier ordre.

En 1789 apparaît le premier produit qui sera à l’origine du jean Kojima actuel. Il s’agit de la « corde Sanada », une corde tressée à plat utilisée par le samouraï Sanada Masayuki chef du clan Sanada, qui l’employait pour couvrir la poignée de son Katana. Mais au XIXe siècle, sa production est stoppée suite à l’interdiction du port du sabre japonais. Du Tabi à l’uniforme d’étudiant
La région se tourne alors vers les tabis (chaussettes traditionnelles), les mèches de lampes, les guêtres…. Après la 1ère guerre mondiale, avec l’occidentalisation de la vie et des coutumes, la demande de Tabi diminue. Les industriels se lancent, alors, dans la production d’uniformes en coton, destinés aux étudiants. Ils exploitent les mêmes techniques de couture que pour les Tabi.

A partir de 1950, avec l’arrivée des modes américaines, le Chino fait son entrée par l’intermédiaire des militaires. Mais l’aspect trop rêche des toiles oblige les Japonais à réaliser un procédé de lavage afin d’assouplir le tissu. En 1964, les Jeux Olympiques de Tokyo apportent un changement. La production d’uniformes chute et les entreprises se tournent vers un nouveau produit. En 1965 naît le premier jean 100% japonais sous la marque « Canton » (nom imposé par le fournisseur de textile Canton Mills). En 1972, un fabricant de jeans de Kojima et un fabricant de textile de la ville de Kurashiki développent le premier textile denim au Japon.  

Si certaines marques Japonaises ont disparu, il reste, encore aujourd’hui plus de 30 entreprises. La crise a atteint le pays mais la région continue de porter l’ADN du jean et un savoir-faire acquis depuis l’ère Edo. Cette exposition permet de découvrir des marques japonaises de jeans héritières de ce savoir-faire très technique : SARL KLAX-ON, HIGHROCK, PURE BLUE JAPAN, KURASHIKI KIMONO KOMACHI, S.A TORAICHI, TAKATA ORIMONO SA, S.A BAISTONE, MATSUI ORIMONI S.A, S.A SHOWA. Elle offre, également, un aperçu de l'histoire et du patrimoine culturel du pays, comme l’invention du “Masking Tape” et son utilité artistique. A cette occasion, la ville de Kurashiki met en avant ses productions locales : une voiture Mitsubishi sera entièrement recouverte de ce fameux adhésif japonais. 
"Tradition de l’industrie textile de Kurashiki Japon" du 14 au 16 Février, de 10h à 18h. Kogan Gallery. 96, rue Beaubourg. 75003 Paris.

Sur l'ile de Kurashiki, au loin Kojima, la ville des jeans
 (DR)
Une toile de denim travaillée dans une usine de la ville de Kojima
 (DR )
Une sélection de marques japonaises de jeans, en direct de Kojima 
 (DR)

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