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La mode upcycling, destructurée et d'avant-garde de Marine Serre, d'Ottolinger, d'Afterhomework et d'A.W.A.K.E

Au menu de la deuxième journée de la PFW, des jeunes créateurs décomplexés, bien dans leur époque, et à l'ADN affirmé. Retour sur les shows avec comme mot d'ordre l'upcycling pour Marine Serre, l'expérience de l'acide pour Ottolinger, de folles nuits parisiennes pour Afterhomework et les codes de l'avant-gardiste Martin Margiela pour Awake. Découverte.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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A.W.A.K.E printemps-été 2019, à Paris  
 (Anne-Christine POUJOULAT / AFP)

Marine Serre, 26 ans : "Fuck Fast Fashion"

La mode passe plus que jamais par l'"upcycling", qui consiste à donner une deuxième vie aux tissus, pour Marine Serre, qui a présenté son très attendu deuxième défilé dans un quartier peu habitué aux fastes de la mode au nord de Paris. Combinaisons moulantes aux couleurs flashy réhabilitant le fuseau, le cycliste et la cagoule, robe de soirée réalisée à partir de couvertures de lit, longs imperméables en plastique composent le vestiaire de la lauréate du prix LVMH 2017. Sous un mot d'ordre anti-jetable, "Fuck Fast Fashion", la moitié des vêtements sont en matériaux recyclés. Les accessoires complètent une silhouette à la fois féminine, sportive et pratique, avec des chaussures à talons avec des semelles de baskets, des sacs plastiques griffés et des ballons détournés en sac à main, façon minaudière. Pièce emblématique : un grand manteau noir envahi de porte-clés. La créatrice décline quatre lignes aux noms de couleur, dont "rouge", la plus couture où l'"upcycling" est très présent, signe que luxe et recyclage peuvent s'entendre. "C'est un questionnement sur ce qu'est être couture aujourd'hui", a-t-elle estimé après le défilé baptisé "Hardcore couture", voulu comme "encore plus radical" qu'à ses débuts.

Marine Serre printemps-été 2019, à Paris (backstage)
 (WWD/REX/Shutterstock/SIPA)

Ottolinger, trentenaires : des tissus brûlés à l'acide

Les tissus brûlés à l'acide sont la marque de fabrique de la marque Ottolinger créée par les Suissesses trentenaires Christa Bosch et Cosima Gadient qui vivent à Berlin et ont défilé pour la première fois sur le calendrier officiel de la semaine printemps-été 2019. "C'est vraiment beau de voir le feu et la forme qu'il dessine, que vous ne pouvez pas contrôler (...) Nous essayons de trouver de nouvelles façons de le faire pour la production commerciale", expliquent-ils Pour personnaliser les looks, ils bâtissent les vêtements sur chaque corps en les attachant avec des ficelles et des cordes : "Chaque look a son propre caractère et nous aimons construire un récit autour de lui." Ils décrivent leur collection comme "charmante et parfois dérangeante de réalisme magique, comportant de multiples récits, tels que des dentelles suisses traditionnelles et des tissus à carreaux, des fleurs hawaïennes, des imprimés fantaisie, du denim et des vêtements de sport".
Ottolinger printemps-été 2019, à Paris
 (Filippo Fior)

"Afterhomework", 19 ans : "c'est ce qu'on voit dans la rue"

Pierre Kaczmarek a commencé à faire la mode "après avoir fait les devoirs" quand il avait 15 ans, d'où le nom de la griffe "Afterhomework" créée avec sa compagne Elena Mottola, 20 ans. Jupes minuscules et talons aiguilles, pantalons asymétriques, tops volumineux et déstructurés et baskets portées avec un collant blanc ajouré : "C'est Paris la nuit, je suis resté ici trois mois tout seul pour m'inspirer, m'imprégner de mon environnement. C'est ce qu'on voit dans la rue, ce qu'on fait, ce qu'on écoute. Tout est sur le moment", raconte à l'AFP celui qui affirme être le plus jeune créateur jamais programmé à la Fashion Week. Au son de rap, défilent hommes et femmes, de toutes les tailles et couleurs de peau.
Afterhomework (Paris) printemps-été 2019
 (SHOJI FUJII)

A.W.A.K.E : réinterpréter les codes de Martin Margiela

La marque A.W.A.K.E., l'acronyme de "All Wonderful Adventures Kindle Enthusiasm" ("Toutes les merveilleuses aventures suscitent l'enthousiasme") fondée par l'ancienne rédactrice de mode de Harper's Bazaar Russie Natalia Alaverdian et basée à Londres, a réinterprété les codes de l'avant-gardiste belge Martin Margiela qui avait fait défiler les mannequins le visage caché et ses silhouettes déconstruites. Ici les yeux de certains mannequins sont cachés par une mèche de cheveux tirée qui se termine par une tresse sur le côté. Les lignes de la marque dont Kim Kardashian avait porté une mini-robe blanche, sont féminines mais audacieuses à l'image de cette chemise dont le col se situe au niveau des omoplates et la boutonnière ouverte forme un décolleté sur le dos.
A.W.A.K.E printemps-été 2019, à Paris 
 (Anne-Christine POUJOULAT / AFP)

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