La loi mannequins contre l'anorexie, enfin publiée
Ces dispositions sont rendues possibles par deux textes publiés vendredi 5 mai au Journal officiel. Elles avaient été votées dans la loi Santé de janvier 2016 mais les textes d'application tardaient à être publiés. Ces mesures "visent à agir sur l'image du corps dans la société pour éviter la promotion d'idéaux de beauté inaccessibles et prévenir l'anorexie chez les jeunes" ainsi qu'à "protéger la santé d'une catégorie de la population particulièrement touchée par ce risque : les mannequins", explique le ministère de la Santé.
L'obligation du certificat médical entre en vigueur dès le 6 mai. Ce certificat sera délivré par la médecine du travail, détaille l'arrêté publié le 5 mai. Valable deux ans maximum, il attestera "que l'état de santé global de la personne (...), évalué notamment au regard de son Indice de Masse Corporelle (correspond au rapport entre poids et taille), lui permet l'exercice de l'activité de mannequin".
Le Syndicat national des agences de mannequins (Synam) a déploré que cette disposition "stigmatise les seules agences de mannequins en omettant délibérément d'impliquer les donneurs d'ordre" (marques de luxe et créateurs). "La profession a été associée à la rédaction de ces textes et donc informée en amont", a indiqué le ministère de la Santé.
Les photos retouchées
Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, une personne est considérée comme maigre lorsque son IMC est inférieur à 18,5. Outre l'arrêté imposant un certificat médical, un décret oblige à mentionner "photographie retouchée" sur les images de mannequins dont la silhouette a été affinée ou épaissie par un logiciel informatique. Cette mention sera obligatoire à partir du 1er octobre 2017. Elle concerne les photographies "insérées dans des messages publicitaires" dans la presse, sur des affiches, sur internet ou encore dans les catalogues et prospectus, précise le décret.Anorexie chic
"La lutte contre l'anorexie chic progresse (...). Un combat qui se concrétise enfin", a tweeté l'ex-député PS Olivier Véran, rapporteur du projet de loi Santé. Il avait présenté l'amendement visant à interdire de recourir à des mannequins en état de dénutrition manifeste et est aujourd'hui référent santé d'En Marche! auprès d'Emmanuel Macron.https://twitter.com/olivierveran/status/860405311198375936
Initialement, le projet de loi prévoyait un IMC minimal pour pouvoir exercer la profession de mannequin mais il avait été modifié pour redonner sa place au médecin du travail et élargir l'examen à d'autres paramètres. Les troubles du comportement alimentaire touchent 600.000 jeunes en France (dont 40.000 anorexiques) et sont la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans, après les accidents de la route.
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