Journées du patrimoine : robes de Balanciaga et artistes investissent l'ancien hôpital Laennec
Dans ce parcours, les visiteurs découvriront des créations haute couture issues des archives de la Maison Balenciaga, des œuvres d’art contemporain de la collection Pinault et pourront effectuer un voyage en réalité virtuelle dans l’histoire du site, aujourd'hui siège de Kering et hier ancien hôpital Laennec.
L'épure de Balenciaga en 22 silhouettes
Comme pour l'édition 2016, des créations haute couture de Cristóbal Balenciaga sont exposées soit 22 pièces représentatives de sa recherche de simplicité et de sobriété. C'est une des facettes de l’univers créatif de ce couturier : l’épure poussée à son paroxysme.
L'exposition démarre par des vêtements monochromes, qui font place à des imprimés "all over", avant de conclure avec des robes intégralement brodées.
La seule citation connue de Cristóbal Balenciaga à propos de son travail est "l'élégance, c'est l'élimination". Il définit son style à travers l’idée que l'élégance est étroitement lié à la sobriété, la pureté découle de l'élimination des ornements superflus. Les lignes simples et les formes épurées de ses silhouettes sont le pilier sur lequel repose son intemporalité.
Les créations, présentées ici, illustrent cette recherche de simplicité à travers l'absence de tout élément décoratif, ce qui était en contradiction avec l'esprit de la haute couture de l'époque. Cristóbal Balenciaga n'emploie pas la broderie ou l'imprimé comme des techniques décoratives mais comme des matières, au même titre que les tissus unis. Le vêtement est alors réalisé dans une seule matière, qu'elle soit unie, brodée ou imprimée.
La Maison Balenciaga est fondée à Saint Sébastien, en Espagne, en 1917, par Cristóbal Balenciaga (1895-1972). Contraint de fuir la guerre civile espagnole, il s’installe à Paris en 1937. Qualifié de précurseur, il révolutionne la silhouette féminine en créant un style avant-gardiste, très épuré et fondé sur l’utilisation de tissus innovants. Sa capacité à aller à contre-courant et à inventer sans cesse suscite l’admiration de ses pairs. Christian Dior disait : "c’est notre maître à tous" et Gabrielle Chanel affirmait qu’il était "le seul véritable couturier".
Demna Gvasalia, directeur artistique des collections Balenciaga depuis 2015, perpétue la vision de Cristóbal Balenciaga au travers de techniques raffinées et de coupes magistrales.
Immersion en réalité virtuelle dans l'ancien hôpital Laennec
Kering a collaboré avec des historiens et la start-up française Timescope pour proposer aux visiteurs une immersion dans un pan de l’histoire du lieu grâce à la réalité virtuelle. Deux bornes, placées à l’entrée du parcours de visite, permettent un voyage dans le temps donnant un aperçu de l’activité de l’hôpital Laennec il y a 120 ans jour pour jour.Recréé à partir d’archives (plans, cadastres, gravures, documents iconographiques), d’échanges avec des historiens - et notamment avec la participation de Benjamin Mouton, architecte en chef des monuments historiques, qui a mené la réhabilitation du 40, rue de Sèvres -, ce film, hélàs trop court, offre une expérience à 360°.
Immersive, sonore et réaliste, cette expérience vous plonge 120 ans en arrière dans la cour d'honneur de l'hôpital Laennec : voici des médecins en longue blouse blanche, des patients, une femme en tailleur long et chapeau, une ambulance, un cheval piaffant tirant une carriole...
Construit en 1634, l’Hospice dit "des Incurables" a d’abord été consacré au soin des malades trop démunis ou trop gravement atteints pour être accueillis ailleurs. Il deviendra, en 1878, l’Hôpital Laennec, fonction qu’il remplira jusqu’en 2000, avant que ses services ne soient transférés à l’Hôpital européen George-Pompidou. Ce site historique, un des joyaux patrimoniaux de la capitale, a fait l’objet d’une réhabilitation lui permettant de retrouver sa beauté architecturale d’origine.
Des artistes contemporains ancrés dans leur époque
François-Henri Pinault a souhaité mettre en exergue les liens qui relient patrimoine et création contemporaine à travers des œuvres de la collection Pinault présentée dans la chapelle de l'ancien hôpital Laennec. "Je suis, en effet, attaché à ce que ce chef-d’oeuvre de l’architecture française du XVIIe siècle puisse être visité et admiré par un public aussi nombreux que celui qui s’y est pressé, en 2016. Il m’a, également, semblé judicieux que soit renouvelée l’initiative d’y présenter un choix d’oeuvres de la Collection Pinault" a expliqué le PDG de Kering.Les artistes choisis ont pour point commun d’avoir créé des œuvres d’art à partir d’objets du quotidien récupérés et glanés. Ils ancrent leurs créations dans la réalité quotidienne du monde dans lequel ils vivent : puisque c’est ce monde qui leur fournit la matière-même de leurs oeuvres.
Les artistes réunis dans l’exposition intitulée "Faire avec" sont des assembleurs d’objets récupérés et glanés.
Autre point commun qui caractérise ces artistes, aucun d’entre eux n’est européen. Ils sont indien, ghanéen, coréen, chinois et afro-américains.
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