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Jean Paul Gaultier réveille les femmes félines en haute couture hiver 2013-14

Article rédigé par franceinfo - Corinne Jeammet (avec AFP)
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Lors de la 3e journée, j'ai été séduite par les femmes panthères de Jean Paul Gaultier. Attention, ici la panthère est partout mais pas en fourrure, elle s'imprime, joue le trompe-l'oeil en plumes, se strasse de cristaux Swarovski... Cette femme féline est incontestablement féminine et élégante. La semaine de la couture se terminant le 4 juillet avec 2 défilés de membres invités.

Miguel Medina / AFP

Chez Jean Paul Gaultier, le défilé démarre avec la musique du film "La Panthère rose". En rose shocking, en imprimé rouge, sur les collants, sur du cuir, en plumes d'autruche, la panthère est partout mais jamais en fourrure. Le couturier vante "la féminité de la panthère, qui est sexy mais aussi élégante". Puis quand on l'interroge sur ce qui l'a inspiré pour cette collection, le couturier cite Fellini et son film "Les Clowns" ou encore David Bowie, au look de clown pour le clip "Ashes to ashes". Des mannequins défilent avec des chignons pointus dressés sur la tête et d'autres avec des chapeaux de clown. Le couturier a dessiné des grandes poches très larges posées sur des pantalons près du corps et sur des jupes. "C'est comme des cornets de frites ou de glace", lance-t-il. "C'est pratique, on peut mettre plein de choses dedans", plaisante-t-il. La mariée y cachait des pétales de rose, qu'elle a jetés sur les invités. 
 (M. Medina /AFP)
Pour sa 5e collection, Yiqing Yin admet  "On n'a jamais eu autant de presse après n'importe quel défilé". La photo de la robe en organza, qui avait nécessité 400 heures de travail, portée par Audrey Tautou en maîtresse de cérémonie de Cannes a fait le tour du monde. "Ca nous a fait connaître du grand public et ça a engendré l'intérêt de nouveaux acheteurs", notamment en Chine, se félicite Yiqing Yin, originaire de ce pays. Cette exposition a aussi représenté "un grand boost dans les relations professionnelles: ça nous a donné de la crédibilité, par exemple avec les sponsors". La créatrice de 28 ans a commencé il y a environ 2 ans à travailler et figure au calendrier de la couture en tant que membre invité. C'est une collection inspirée des animaux marins, "un univers inquiétant" qu'elle a voulu rendre "poétique". Elle a utilisé beaucoup de dentelle de Calais, des cristaux Swarovski, de la soie et de l'organza liquide, "le tissu le plus léger du monde". Grâce à un sponsor vénitien, elle a eu accès à du velours tissé à la main, en fil de soie. Elle a mélangé ces matières nobles avec du silicone et des matériaux bruts. "On utilise des matières un peu dérangeantes donnant l'impression qu'il y a des champignons, des germes, et qu'on essaie de rendre poétiques", explique la créatrice.  "C'est une collection très sculpturale, expérimentale dans la recherche des matières, des formes", explique la créatrice, qui expose par ailleurs une oeuvre à la Biennale de Venise.
 (FRANCOIS GUILLOT / AFP)
C'est un voyage dans le temps que propose Franck Sorbier. Retour au Moyen-Age, au temps des troubadours et ménestrels, des damoiselles et damoiseaux pour une collection ou les pourpoints à basques -en mosaique de dentelles rebrodées- sont portés sur des cuissardes recouvertes de dentelle rebrodée. A noter aussi une longue robe décolletée, manches et bustes compressés en velours de damassé noir, ou encore un patelot à manches cape en guipures or noirci de Soltiss et de tulle soie et métal. Les pièces, comme un manteau à grand col châle, avec des motifs "chimères et oiseaux" comme des tapisseries, font penser à des enluminures. Ses grandes robes semblent sorties de peintures médiévales. Une nostalgie raffinée. 
 (MARTIN BUREAU / AFP)
Chez Elie Saab, c'est un flot de pierreries  : des paillettes se concentrent à la taille ou strient la silhouette : vert émeraude, rouge rubis, bleu saphir, gris argenté, les joyaux défilent entrecoupés de fourreaux argentés aux reflets cristallins. Les robes longues se découpent dans le dos... le couturier Libanais est un habitué des tapis rouges et non sans raison, ses robes longues sont parfaites pour étinceler de 1.000 feux avec leurs pierres, leurs paillettes, leurs cristaux, leurs sequins brodés. Il y a beaucoup de tulle, de dentelle, de mousseline de soie, de mikado de soie. 
 (P.Kovarik / AFP)
Après plus de 10 ans d'absence, le duo néerlandais Viktor&Rolf a fait son retour dans la couture avec une présentation qui relevait davantage de la performance artistique que d'un défilé classique. Un collectionneur d'art aurait d'ailleurs déjà acheté la moitié de la collection. Après plusieurs minutes de méditation devant les invités, les deux couturiers ont installé l'une après l'autre, assise ou allongée, les 20 mannequins sur ce qui ressemblait plus à une scène qu'à un podium, aboutissant à un genre de nature morte. La collection, 100% en noir, est dominée par des robes longues, des capes, des manteaux aux coupes innovantes, déstructurées, asymétrique souvent, qui semblent suivre les mouvements du corps. 
 (FRANCOIS GUILLOT / AFP)
Chez Valentino, dans un livret destiné aux invités, le nombre d'heures de travail est d'ailleurs parfois indiqué. Ainsi, il a fallu 1.200 heures de broderie pour une robe longue près du corps aux bretelles toutes fines : elle est brodée de tapisserie bois de rose, émeraude et cristal. Pour une cape, il a fallu 3.000 mètres de fils d'argent. Les plus belles matières semblent être sur le podium. Sur la jupe évasée d'une longue robe grise au décolleté profond apparaissent des branches de corail noir. Les designers Maria Grazia Chiuri et Pierpaolo Piccioli ont placé leur collection dans un univers onirique et les femmes qui défilent semblent être d'un autre temps.
 (MARTIN BUREAU / AFP)
  (Miguel Medina / AFP)
Le créateur canadien d'origine jordanienne Rad Hourani a une nouvelle fois présenté une collection unisexe sous le signe du noir et blanc. Garçons et filles, parfois gantés, arborent shorts et bermudas très droits sur des jambes gainées de cuir noir ou blanc. Les vestes aux épaules très carrées, en soie ou cuir, sont rehaussées de plissés sophistiqués, les trenchs ont des cols XXL. Le clou du spectacle: un manteau transformable, qui peut devenir veste, robe, jupe et même sac à dos.
 (M.Bureau/AFP)
Chez Zuhair Murad, les cols officiers étreignent les cous graciles, les manches longues en dentelle transparente se fondent dans la chair, la dentelle chantilly fusionne au tulle, la mousseline de soie ondule en quilles au bas d'une robe sirène, le crêpe de satin incrusté de lingerie révèle les dos. La géométrie organique des arbres brodés à la main ou imprimés se frotte aux lignes Art déco. Des lamés vert persan, bleu électrique ou lie-de-vin donnent la réplique à des nuances de brume. L'actrice Elsa Zylberstein a qualifié la collection de Murad de "fantastique, élégante et sexy", soulignant qu'elle en aimait l'aspect sauvage et la dentelle.
 (M.Medina / AFP)

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