New York Fashion Week : les tulipes et les corps de Mapplethorpe au défilé du Français Ludovic de Saint Sernin

Avec une douzaine de défilés par jour au moins jusqu'au 14 février, la mégapole américaine a ouvert le bal des semaines de la mode prêt-à-porter automne-hiver 2024-25, avant Londres, puis les plus prisées Milan et Paris.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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Défilé Ludovic de Saint Sernin automne-hiver 2024-25 à la New York Fashion Week, le 11 févier 2024. (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

Pour cette saison, plusieurs poids lourds ou créateurs de renom du prêt-à-porter américain sont attendus jusqu'au 14 février, comme Tommy Hilfiger, Michael Kors, Thom Browne, Tory Burch. Carolina Herrera et Gabriela Hearst figurent aussi au calendrier.

Le créateur basé à Paris Ludovic de Saint Sernin, adepte d'une mode très sensuelle et non genrée, est, lui aussi, présent à New York. Des tulipes se dessinent délicatement sur des hauts transparents : pour son premier défilé à New York, il a rendu hommage au photographe Robert Mapplethorpe, icône queer, à ses photos de fleurs et à ses nus.

"Robert (Mapplethorpe) a toujours été mon héros (...). C'est même la raison pour laquelle j'ai lancé la marque. Lire Just Kids de Patti Smith [dans lequel la chanteuse décrit leur relation] a changé ma vie", a souligné, juste après le défilé, le créateur qui s'est fait un nom en revendiquant une mode queer où le sexe est souvent évoqué. Photographe emblématique du milieu gay new-yorkais, qui fit scandale pour ses images explicitement sexuelles, mort du sida à 42 ans, Robert Mapplethorpe (1946-1989) a laissé un riche héritage artistique qui vivait dimanche soir 11 février sur le podium de la Fashion Week.

Il y a d'abord eu ces tulipes très stylisées, que Robert Mapplethorpe photographiait en noir et blanc, et qui sont apparues en velours sur des hauts délicats et diaphanes en organdi japonais. Le motif revenait aussi sur des mini-jupes et des robes tout aussi transparentes. Le défilé a ensuite évolué vers des costumes plus stricts, portés au masculin ou au féminin, évoquant le New York des années 1970 et 1980, puis des tenues de soirée de plus en plus évocatrices, comme ce trench coat rouge décolleté et très court.

Défilé Ludovic de Saint Sernin automne-hiver 2024-25 à la New York Fashion Week, le 11 févier 2024. (ARTURO HOLMES / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Dans un décor épuré, au 18e étage d'un gratte-ciel de Manhattan, un homme marche sur le podium, dans une combinaison en cuir noir laissant apparaître son torse. Puis un autre corps masculin défile presque entièrement nu, à l'exception de bottes, d'un slip de cuir noir à œillets et d'une cagoule en cuir dont les lacets traversent le visage, semblant faire écho au milieu BDSM (bondage, domination, soumission, sado-masochisme) documenté par Robert Mapplethorpe.

"Je voulais m'assurer que ce n'était pas que les photos (...) mais aussi ceux qui sont sur ces photos qui sortent du cadre et viennent sur le podium", explique le créateur, qui a travaillé avec la Fondation Mapplethorpe pour cette collection automne-hiver 2024-25. "C'est aussi une exploration de soi. Le défilé commence avec quelque chose de très pur et minimal et se poursuit avec une exploration du sexe", ajoute Ludovic de Saint Sernin.

Habitué à défiler à Paris, le créateur, qui a lancé sa marque en 2017, voit New York, "berceau de la culture queer contemporaine", comme une source d'inspiration. Les États-Unis représentent aussi le marché le plus important de la marque avec un tiers de ses ventes. "C'est ici que je vois le plus de gens porter mes vêtements, dans les rues, les clubs", ajoute le créateur, qui se définit quand même comme "un enfant de Paris".

Défilé Ludovic de Saint Sernin automne-hiver 2024-25 à la New York Fashion Week, le 11 févier 2024. (ARTURO HOLMES / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

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