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La haute couture automne-hiver 2019-20 poursuit son ouverture aux maisons étrangères : Aelis et RR 331

Sous le feu des podiums, c'est le premier défilé de ces deux marques, italienne et américaine, dans le cadre de la semaine de la haute couture parisienne automne-hiver 2019-20, du 30 juin au 4 juillet 2019. 

Article rédigé par Corinne Jeammet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 4min
Sofia Crociani, la créatrice de la marque Aélis couture, et le créateur Ralph Ruccci à la Mercedes Benz Fashion Week le 6 septembre 2014 à New-York aux Etats-Unis 
 (DR/SLAVEN VLASIC / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Ces deux nouvelles maisons invitées sont au centre de toute l'attention le 30 juin, le premier jour de la semaine de la haute couture automne-hiver 2019-20. Aelis, l'éco responsable, et Ralph Rucci le fétichiste des matières. 

Aelis, l'éco responsable inspirée par Patti Smith

Sofia Crociani est née en Italie, où elle a fait ses études en lettres classiques et en architecture à l’université de Florence, puis au Fashion Institute of Technology. Une fois diplômée, elle s'installe à Paris, est styliste chez Dior auprès de John Galliano, où elle découvre la mise en scène des défilés couture. Cette expérience lui donne le goût du luxe et de la valeur du savoir-faire artisanal. Elle poursuit sa carrière comme designer indépendant et fonde sa société de consulting. De Paris à Milan, en passant par New York ou Tokyo, elle crée des collections pour des marques et collabore avec Karl Lagerfeld pendant plus de dix ans. Elle s’épanouit également à travers des projets artistiques comme des costumes pour des ballets de danse contemporaine.

Défilé Aélis couture printemps-été 2019  (THIERNO SY)

Une réflexion sur la mode et le monde lui fait prendre conscience du besoin d’agir pour la planète. Une rencontre avec Patti Smith la conforte dans l’idée de créer différemment et de devenir elle-aussi actrice du changement. En juillet 2017 Sofia Crociani lance Aelis, marque de couture proposant des vêtements à la fois haut de gamme, éthiques et éco responsables. Une démarche précurseur dans le monde de la haute couture et "une réponse humble mais concrète face au défi environnemental" pour "s’ériger à l’encontre d’une vision consumériste du monde où dominent la surproduction, l’obsolescence et la pollution". Ses robes, conçues comme des œuvres d’art, sont drapées à même le corps et sculptées dans des matières naturelles et écologiques dans la plus pure tradition de la haute couture parisienne. 

RR 331 de Ralph Rucci, l'amoureux des matières

Ralph Rucci est né à Philadelphie en 1957. Après des études de philosophie et littérature à la Temple University, il suit à New York les cours du Fashion Institute of Technology. Il présente sa première collection réalisée sur commande en 1981. Sa percée internationale a eu lieu en 2002, lorsque la Chambre syndicale de la haute couture française l’invite à présenter dans le cadre du calendrier officiel. Il le fera pendant cinq saisons avant de revenir en 2007 présenter une collection de prêt-à-porter destinée au marché international. Le couturier a fait l’objet de rétrospectives et récompenses. Ses vêtements se trouvent dans les collections permanentes du Metropolitan Museum of Art, du Philadelphia Museum of Art, du Victoria and Albert Museum à Londres, du DeYoung Museum à San Francisco, du Phoenix Art Museum, du Los Angeles Art Museum, au Texas. Collection de mode à Denton, Texas. 

Défilé ralph Rucci printemps-été 2015 à la New York Fashion Week, le 6 septembre 2014 à New York aux Etats-Unis (SLAVEN VLASIC / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

"La mode est toujours une question d'excentricité. Compte tenu de l'uniformité culturelle actuelle, c'est très important", déclare volontiers Ralph Rucci. Le créateur puise son inspiration dans un univers esthétique mélange d'ascétisme extrême-oriental, d'art moderne et d'ethno-folklore. Son panthéon personnel comprend, entre autres, Francis Bacon, la Renaissance flamande, Cristobal Balenciaga, Mme Grès, Coco Chanel, Gianfranco Ferre, Hubert de Givenchy, Diana Vreeland et Patti Smith.

Ce styliste a un intérêt quasi obsessionnel pour les matériaux : "J'aime les matières inhabituelles qui associent luxe et technologie. Du crin raide, du taffetas en papier, du faille de soie, du moiré en soie, des laines et cachemires double face, des matières qui parlent et chuchotent - mousseline de soie, georgette, piqué de coton, satinées martelées et satin lourdes duchesse. Elles sont toutes aussi importantes que le caoutchouc, les cuirs collés, le latex et toutes sortes de broderies sur le tulle pour créer des étoffes, du cuir au fil religieux....". 

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