Fashion Week de Paris : les jeunes créateurs ouvrent le bal des défilés homme
Explosion de couleurs, paillettes et mini-shorts pour les hommes : de jeunes créateurs ont affiché mardi la joie de vivre à l'ouverture de la Fashion Week, qui revient à la normale après plus de deux ans de contraintes liées à la crise du Covid.
Jeans évasés, chemises aux motifs psychédéliques, ensembles ultraviolet, vert fluo ou bleu électrique : la marque française Bluemarble créé en 2017 a ouvert cette semaine de la mode avec l'envie de "célébrer des moments heureux". "Il y a plus de personnes qui voyagent, la pandémie est derrière nous, on a envie d'avancer, de se voir, de célébrer, c'est le début de l'été, c'est la fête de la musique !", explique à l'AFP le créateur de la marque, Anthony Alvarez, dans les coulisses du défilé.
Les jeunes créateurs sous le feu des projecteurs
Les chaussures à lacets du créateur de la marque Bluemarble, Anthony Alvarez, sont hybrides entre baskets et espadrilles. Des costumes côtoient des bombers et de grands sweats à capuche. "J'aime mixer plusieurs vestiaires, faire un patchwork de couleurs. J'ai envie de pousser un peu plus l'excentrique dans la mode masculine", confie le créateur.
Micro-short, cuissardes compensées à talon, un haut blanc romantique et un large manteau blanc : tel est le premier look du défilé Egonlab, griffe française de Florentin Glémarec et Kévin Nompeix, qui, à moins de 30 ans, ont intégré en janvier la Fashion week avec leur style urbain-tech pour créer "des passerelles" entre les générations.
Leur homme sensuel ose un pantalon transparent ou des T-shirts couleur chair à paillettes. Quelques looks féminins, plus sobres, s'infiltrent dans le défilé. "Nous avons besoin d'amour et de fantaisie pour survivre dans la réalité qui devient trop dure", annonce le carton d'invitation. Avant le défilé, des convives sont invités à déguster des pancakes en forme des parties génitales masculine et féminine, trempés dans du chocolat ou du caramel.
Chez la marque japonaise TAAKK de Takuya Morikawa, un ancien d'Issey Miyake, la collection respire l'élégance décontractée avec les couleurs rafraîchissantes de la mer et des motifs reflets sur l'eau. Les shorts larges se portent avec des bombers ou chemises, tantôt en couleur unie, tantôt contrastée : rose-vert, bleu-framboise. La collection est également mixte.
Défilés hybrides entre physique et numérique
Pour cette semaine parisienne du prêt-à-porter masculin, seules huit maisons sur 84 organisent des présentations exclusivement virtuelles, les autres ayant opté pour des évènements physiques qui sont, dans de nombreux cas, retransmis en ligne. "Les présentations physiques ont une importance essentielle pour ce métier, pour la mode et la création. Mais il y a tout ce champ de l'innovation du digital qui reste là", contribuant à la "démocratisation de l'accès" des défilés au grand public, commente à l'AFP Pascal Morand, président exécutif de la Fédération de la haute couture et de la mode.
Défilé Taakk, printemps-été 2023 à la Paris Fashion Week masculine, le 21 juin 2022 :
Le retour des créateurs les plus influents
Première Fashion Week affranchie du Covid, l'édition est marquée par le retour au calendrier de Celine par Hedi Slimane, l'un des créateurs de collections homme les plus influents des dernières décennies. Son défilé dimanche à 21h30 clôturera la semaine. La levée des restrictions dues à la pandémie marque aussi le retour à Paris et aux défilés physiques de l'Américain Thom Browne connu pour ses shows créatifs et humoristiques.
La star montante britannique Craig Green qui avait fait débarquer des extraterrestres lors de son premier défilé à Paris en janvier 2020 est aussi à l'affiche, ainsi que la maison japonaise Issey Miyake qui avait présenté ses collections dans des vidéos ou des installations à Paris pendant la crise sanitaire. Le Belge Dries Van Noten renoue aussi avec le défilé, le choix fait depuis plusieurs saisons par des poids lourds comme Dior, Louis Vuitton ou Hermès.
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