Fashion Week de Milan : Gucci dévoile sa première collection masculine signée Sabato De Sarno

La semaine de la mode masculine, consacrée aux collections automne-hiver 2024/25, propose du 12 au 16 janvier 74 rendez-vous, dont 27 défilés et 32 présentations. La Fashion Week parisienne prendra le relais du 16 au 21 janvier.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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Défilé Armani printemps-été 2024 à la Milan Fashion Week, le 19 juin 2023. (ANDREAS SOLARO / AFP)

La maison de luxe italienne Gucci ouvre ce vendredi 12 janvier le bal de la Fashion Week masculine automne-hiver 2024/25 à Milan, avec la première collection masculine, très attendue, signée par son nouveau directeur artistique, Sabato De Sarno, appelé à la rescousse, en 2023, pour donner un nouvel élan à la griffe.

Ces défilés masculins automne-hiver 2024-25 marquent aussi le retour de Fendi, qui avait préféré lors de la dernière édition en juin 2023 présenter sa collection masculine dans les ateliers de sa nouvelle maroquinerie près de Florence.

À quand les premiers effets de l'arrivée de De Sarno sur les ventes ?

Sabato De Sarno, qui avait passé quatorze ans chez Valentino après un passage chez Prada et Dolce & Gabbana, a été nommé en janvier 2023 par le groupe de luxe français Kering pour relancer les ventes en berne de sa marque phare italienne. Loin des excentricités auxquelles son prédécesseur Alessandro Michele avait habitué les fashionistas, ce créateur napolitain de 40 ans avait présenté en septembre 2023 sa première collection féminine pour Gucci, axée sur l'élégance classique.

Alors que cette collection n'est en vente que depuis début 2024, Gucci, qui représente plus de la moitié des ventes de Kering, a vu ses recettes chuter de 13% au troisième trimestre dans un marché du luxe qui ralentit. "Gucci se trouve dans une phase de transition. La réinvention créative d'Alessandro Michele a donné d'excellents résultats" mais les clients ont fini par "s'en lasser", commente auprès de l'AFP Luca Solca, analyste chez Bernstein. "Aujourd'hui, Gucci doit trouver une nouvelle énergie et de nouvelles idées pour enthousiasmer les consommateurs", relève-t-il.

"Le passage du maximalisme d'Alessandro Michele au bon chic, bon genre de Sabato De Sarno m'a semblé un peu abrupt", a confié M. Solca. "Je doute que, sur la base de ce que nous avons vu en septembre" lors des défilés femme à Milan, "Gucci puisse retrouver son élan, surtout auprès des consommateurs chinois. Il en faut davantage", juge-t-il.

"Gucci fonctionne lorsqu'il est excessif. Comme nous l'avons vu avec Tom Ford", l'un de ses anciens stylistes emblématiques, "et sa communication très chargée d'allusions sensuelles, ou avec Alessandro Michele, avec l'explosion de créativité qui a fait doubler les ventes de la marque", explique l'expert.

Une quarantaine de salariés du bureau de style de Gucci, haut lieu de travail des designers et couturiers, avaient observé une grève de quatre heures fin novembre et manifesté contre leur transfert de Rome à Milan, redoutant "un licenciement collectif déguisé". Depuis, "aucun accord n'a été conclu par les syndicats avec Gucci, qui a négocié directement avec ceux qui se sont sentis obligés de partir, mais la production n'a pas été affectée par ce conflit", a déclaré à l'AFP Chiara Giannotti, représentante syndicale.

Croissance modérée

Armani, Prada, Dolce & Gabbana, Zegna... Les grandes griffes ont répondu à l'appel pour la semaine masculine milanaise. Mais il y a eu aussi des défections, comme celle de Valentino, qui retourne défiler à Paris, et d'Etro.

La mode masculine "était reléguée au second rang pendant des années. Mais aujourd'hui, elle se développe, notamment parce que les grandes marques lui accordent beaucoup plus d'attention", résume Luca Solca.

Après un fort rebond de 20,3% en 2022, après la pandémie de coronavirus, l'industrie italienne de la mode masculine a enregistré, en 2023, une croissance plus modeste de 4,9%. L'ensemble du secteur de la mode italienne a vu son chiffre d'affaires augmenter de 4% l'an dernier. Après un premier trimestre en forte hausse, son activité a plongé de 7,2% en septembre, dans un contexte de fortes tensions géopolitiques. "Ce ne sont pas des années de croissance frénétique, mais en ce moment, il est important de tenir et nous tiendrons", a assuré Carlo Capasa, le président de la Chambre de la mode italienne.

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