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Exit le streetwear et les robes minimalistes, la tendance de la Fashion Week est à l'exubérance 18e siècle

Une tendance qui devrait se poursuivre en octobre à la Conciergerie à Paris avec l'exposition consacrée à la plus grande icône de la mode du 18e siècle, la reine Marie-Antoinette.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 4min
Thom Browne printemps-été 2020, à la Paris Fashion Week, le 29 septembre 2019.  (FRANCOIS GUILLOT / AFP)

Thom Browne, Dries Van Noten, Vivienne Westwood ou Demna Gvasalia ont eu un coup de foudre pour le 18e siècle en consacrant lors des défilés parisiens la robe longue très féminine comme la pièce mode pour le printemps-été 2020.

En overdose de "streetwear" ou désireux d'échapper à une actualité lugubre, ces créateurs aux esthétiques totalement différentes ont cherché refuge dans la fantaisie et l'exubérance. Même l'idole des millenials et roi de streetwear, l'Américain Virgil Abloh, a fait porter à la star Bella Hadid une robe rose fuchsia à traîne alors qu'une autre mannequin arborait un imperméable à fermeture zippée portée comme une cape. 

De superbes robes dorées et argentées, ornées de noeuds géants, rouge, bleu électrique et noir à la forme ultra-architecturale dessinées par le créateur géorgien Demna Gvasalia ont clos le défilé Balenciaga. "Exit les robes minimalistes, la tendance est aux robes de bal façon princesse futuriste", réagissait aussitôt Vogue Paris. Elles ont des crinolines amovibles et sont donc portables, même en dehors de la cérémonie des Oscars, "de façon casual avec des chaussures plates", selon Balenciaga.

Tout comme les robes de Jonathan Anderson pour la marque espagnole Loewe. Des paniers discrets et légers sont placés sur plusieurs couches sous une robe transparente, une tenue parfaite pour le loisir.

Thom Browne inspiré par Mme de Pompadour

Vive Mme de Pompadour ! Chez l'Américain Thom Browne, les crinolines vont de pair avec des voiles posés sur des perruques. Le chapelier anglais Stephen Jones, en charge des couvre-chefs pour ce défilé, estime que la mode a en ce moment besoin de faste. "Il y a eu cette idée de praticité" pendant plusieurs saisons dominées par le sport et streetwear, a-t-il expliqué à l'AFP. "Je pense que maintenant les gens ont besoin de fantaisie".

Vivienne Westwood, la reine britannique du punk a toujours eu un faible pour la décadence du 18e siècle. Son mari et designer de sa marque Andreas Kronthaler a trouvé une note élégante et moderne pour la collection "Rock Me Amadeus" inspirée de Mozart. "Étant donné que les chemises de nuit, les culottes de la période peuvent facilement être adaptées aux hommes et aux femmes, M. Kronthaler a déclaré à l'AFP "que la fluidité entre les sexes de l'époque était d'actualité".

Dries Van Noten en recherche d'exubérance

Le Belge Dries Van Noten, maître du chic minimaliste, a cherché pour sa dernière collection l'exubérance. Pour ceci, il a fait appel au Français Christian Lacroix, pratiquement absent des podiums depuis dix ans pour se consacrer aux costumes d'opéra. Ils ont présenté une collection inspirée de l'univers de Barry Lyndon, haute en couleurs et en volumes. C'est sur la musique de Schubert entendue dans le film de Stanley Kubrick que les mannequins ont défilé. Pour le Belge, il était question de s'évader face à une actualité politique, économique et environnementale très sombre. "Cela m'a donné envie de tout ce qui serait radical, optimiste, flamboyant, inclusif et extravagant".

"No future". La planète n'a pas d'avenir a clamé le Japonais Yohji Yamamoto, en laissant voir cette inscription sur le dos de sa veste à la fin du défilé. D'humeur pessimiste, il a répondu, contrairement à Dries Van Noten, par une collection poétique mais comme d'habitude pratiquement toute en noir, avec de longues robes drapées sublimée avec de gros chapeaux ondulants et modernisées par des tennis.

Yohji Yamamoto printemps-été 2020, à la Paris Fashion Week, le 25 septembre 2019. (IAN LANGSDON / EPA)

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