Cet article date de plus de trois ans.

A Londres la Fashion Week, virtuelle, donne la part belle au "gender fluid"

En 2020 à la même époque, des milliers de personnes avaient afflué pour voir les créations de Victoria Beckham ou Vivienne Westwood, juste avant que la pandémie ne frappe le Royaume-Uni. Cette fois-ci, chacun peut suivre l'événement depuis le confort de son foyer. 

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Collection automne-hiver 2021-22 de Paul Costelloe à la London Fashion Week, le 19 février 2021 (MEGAN KELLY THORN/PAUL COSTELLOE/SHUTTERSTOCK/SIPA / SHUTTERSTOCK)

La Fashion Week de Londres se tient du 19 au 23 février dans un format 100% virtuel : les défilés avec public étant proscrits dans un pays confiné en raison de la pandémie de Covid-19. Autre changement, cette Fashion Week n'est plus dédiée à la mode féminine mais se veut "gender fluid", c'est-à-dire correspondant à la "fluidité" du genre, ou identité de genre changeante : tantôt homme, tantôt femme, tantôt autre.

Les créateurs brouillent les frontières entre masculin et féminin

Une tendance dont s'est fait maître Harris Reed, 24 ans, qui a tapé dans l'oeil de stars comme le chanteur pop Harry Styles. Pour sa première collection après l'obtention de son diplôme de l'école Central Saint Martins, Harris Reed a présenté six looks flamboyants, s'amusant à brouiller la frontière entre masculin et féminin.

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par Harris Reed (@harris_reed)

Bethany Williams, 31 ans, écolo et engagée, a recyclé des couvertures pour concevoir des manteaux unisexes colorés dans le cadre d'une collection réalisée exclusivement pour les magasins haut de gamme Selfridges.

Le styliste anglo-irlandais Paul Costelloe, pour célébrer ses 35 ans de participation à la Fashion Week de Londres, s'est replongé dans ses débuts, la fin des années 1960 à Paris, avec des couleurs audacieuses, dont l'ocre, l'orange et le bleu.

Certains en profitent pour dévoiler les coulisses de leur métier comme le Britannique Edward Crutchley, une poignée de stylistes restent fidèles au défilé.

Ainsi Bora Aksu a investi le musée d'art londonien Tate Britain. Y ont défilé des mannequins aux longues robes ornées de broderies, des silhouettes romantiques inspirées par la France révolutionnaire et la mathématicienne Sophie Germain (1776-1831) qui avait lutté pour se faire une place dans un monde très masculin. "L'isolement de Sophie lui a permis de trouver les idées qui la guideraient pour le reste de sa vie. De cette façon, elle m'a montré que même dans les moments les plus sombres, il y a toujours de l'espoir, si on choisit de le chercher", a expliqué créateur turc.

Impact du Brexit 

Directrice générale du British Fashion Council, qui représente l'industrie, Caroline Rush a dit récemment s'attendre à ce que le format virtuel "reste un élément-clé des prochaines semaines de la mode".

La mode britannique emploie plus de 890 000 personnes et a contribué en 2019 à hauteur de 39 milliards d'euros au PIB du Royaume-Uni, un chiffre qui pourrait chuter à 26,2 milliards, anticipe le BFC. L'organisme redoute la perte de 240 000 emplois directs, et jusqu'à 350 000 en incluant les emplois indirects. Les conséquences économiques de la pandémie s'ajoutent à celles du Brexit, qui complique la circulation des personnes et des marchandises, cruciale pour cette industrie très internationale.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.