Fashion week : toujours avec humour, Walter Van Beirendonck déride la mode
Un garage tout blanc, des journalistes et acheteurs qui attendent avec impatience le défilé. Quand le rideau se léve apparait un groupe d'une petite dizaine de danseurs-musiciens masqués et enveloppés dans des sortes de manteaux de paille qui tapent avec violence sur des bidons en fer.
C'est sur l'énergique son du groupe traditionnel autrichien Seidä Pass que débute le show. Ils sont venus aider le créateur à chasser les fantômes de l'hiver.
Si les non-initiés se retiennent de rire, les professionnels de la mode savent, eux, qu'à travers ses collections, Walter Van Beirendonck parle des comportements vestimentaires comme des dérives de la mode ou des maux du monde. Son approche est toujours ludique et faussement naïve.
"Un style unique qui traverse les décennies" comme l'explique Kuki de Salvertes, découvreur de talents et attaché de presse : "Il a surfé avec les tendances tout en respectant son identité. Aujourd'hui, il est toujours présent en haut de l'affiche. Il n'a jamais renié ses codes tout en les réactualisant. Il est pour moi l'exemple parfait de ce que la mode fait de mieux et de plus pur".
On a aimé : les gants géants qui prolongent les manches d'une veste et allongent la silhouette, les foulards colorés à porter sous le bonnet ou le chapeau uni et qui ne laissent voir que les yeux, les imprimés ours qui grimpent à l'assaut des jambes des pantalons, les collants imprimés à porter sous les shorts et les pulls à messages "Power"... Ici la dose de fantaisie pare des vestes, blousons et capes aux coupes impeccables.
Un des Six d'Anvers
Né en 1957 à Brecht, petite commune d'Anvers, il entre à l'Académie Royale des Beaux Arts d'Anvers section mode en 1977, où il restera quatre ans. Le temps pour lui de mettre en œuvre une démarche stylistique profondément originale entre art wear et inspiration ethnique à base de graphisme agressif et de couleurs flamboyantes.C'est à ce moment-là qu'il lie son destin avec certains de ses condisciples nommés Margiela, Demeulemeester, Bikkembergs, Van Saene, Van Noten et Marina Yee, pour former ce qui deviendra plus tard le fameux groupe des Six d'Anvers, un groupe de créateurs d'avant-garde.
Le designer flamand lance sa première collection "Sado" en 1983 tout en s’assurant des collaborations extérieures. Pour les collections masculines printemps-été 2006, il fait son retour à Paris et s'y impose depuis avec créativité, panache et modernité.
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